Les cérémonies entourant la première pelletée de terre en vue de la construction de l'aréna Pat-Burns ont eu lieu mercredi à Stanstead, en Estrie, sous l'oeil attentif d'un invité de marque: Pat Burns lui-même.

Affaibli par le cancer des poumons qui le ronge, M. Burns a été chaleureusement applaudi par les dignitaires et les spectateurs sur place.

Il y a quelques semaines, des médias avaient erronément annoncé le décès de l'ancien entraîneur, qui avait lui-même démenti ses fossoyeurs trop pressés. Mercredi, avant de s'asseoir pour la conférence de presse, M. Burns a fait des blagues sur le sujet. «Bonjour, je suis toujours vivant!», a-t-il lâché.

L'annonce de la construction de cet aréna avait été faite le 26 mars 2010. Peu de temps après, l'ex-entraîneur-chef du Canadien de Montréal avait été hospitalisé à Tampa Bay, où il résidait. Depuis, sachant qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre, Burns est revenu dans les Cantons-de-l'Est habiter auprès des siens.

Pat Burns, connu pour sa voix forte derrière le banc et sa passion pour les motos Harley-Davidson, a échangé quelques mots avec un groupe de journalistes en passant près d'eux. Il avait peu de choses à dire, et est demeuré silencieux durant la conférence de presse.

Plusieurs anciens joueurs de la Ligue nationale de hockey étaient présents pour l'occasion, dans la petite ville située près du lac Memphrémagog.

Parmi eux se trouvaient les anciens Canadiens Guy Carbonneau, Stéphane Richer, ainsi que Doug Gilmour, qui a joué pour Burns en 1993 lorsque les Maple Leafs de Toronto ont pris part à leur plus longue présence en séries éliminatoires depuis des décennies.

Carbonneau, lui-même ancien entraîneur-chef du Canadien, a affirmé que Burns en demandait beaucoup de ses joueurs.

«C'est jamais facile de voir quelqu'un dépérir de cette façon... On dit que la mort est injuste, et je crois que c'est le cas avec quelqu'un comme Pat Burns», a-t-il déclaré.

«Il avait une forte personnalité, il était très sévère, mais il était juste envers tout le monde. Il était aussi capable de rire et a toujours été un battant. Nous pouvons nous en rendre compte aujourd'hui», a ajouté Carbonneau.

Richer, qui a marqué 51 buts sous les ordres de Burns avec le Canadien, en 1989-1990, avait rendu visite à son ancien entraîneur-chef à sa résidence, non loin de Magog, plus tôt durant la journée.

«C'est plus que du courage», a déclaré Richer au sujet de la présence de Burns mercredi.

«C'est un homme qui n'abandonne jamais - et il n'abandonnera jamais.»

La femme de Pat Burns, Lynn, y est également allée d'un témoignage.

«À mon mari, Pat, merci d'être une preuve vivante de courage, de détermination et d'espoir, et ce sur une base quotidienne».

Burns a été entraîneur-chef pendant 14 ans dans la LNH, avec le Canadien, les Maple Leafs de Toronto, les Bruins de Boston et les Devils du New Jersey, avec lesquels il a gagné la coupe Stanley en 2003.

Il est le seul à avoir remporté trois fois le trophée Jack-Adams remis au meilleur entraîneur de la saison, un tour de force qu'il a réalisé avec le Canadien, en 1989, les Maple Leafs, en 1993, et les Bruins, en 1998.

Pat Burns a dirigé 1019 matchs dans la LNH, de 1988 à 2004, établissant une fiche record de 501 victoires, 350 défaites et 175 victoires en prolongation.

Il a finalement guidé les Devils du New Jersey vers l'obtention de la Coupe Stanley en 2003, mais a dû abandonner ses fonctions à l'issue de la saison suivante lorsqu'il a été frappé par le cancer pour la première fois.