La direction du Canadien annonçait, au début septembre, qu'il y avait des postes disponibles à Montréal. Mais à mesure qu'on s'approche du début de la saison, on réalise que ces postes-là se font rares. Très rares.

D'entrée de jeu, le fait que le Tricolore compte sur 12 attaquants ayant des contrats à sens unique pipe un peu les dés.

Tous ces joueurs seraient payés au salaire de la Ligue nationale même s'ils évoluaient pour les Bulldogs de Hamilton.

«C'est sûr que c'est un gros avantage et que ça me permet de me sentir un peu plus confortable, mais on ne l'est jamais vraiment dans ce métier», a rappelé Tom Pyatt, nouveau détenteur d'un contrat à sens unique.

Pour Mathieu Darche, qui a signé l'été dernier son premier contrat du genre, il y a une forme de retour d'ascenseur.

«Pendant dix ans, je me suis fait dire que j'aurais mérité un poste avec l'équipe, mais que je devais être retranché à cause du contrat d'un autre joueur, a rappelé Darche.

«Cela dit, les équipes n'hésitent plus à envoyer dans les mineures des joueurs avec des contrats à sens unique. On n'a qu'à voir Wade Redden à New York, et peut-être bientôt Sheldon Souray...

«C'est sûr que tu aimes mieux avoir cette protection que ne pas l'avoir, mais tu dois quand même mériter ton poste. Pour ma part, je crois que j'ai fait ce que j'avais à faire durant le camp d'entraînement.»

13 attaquants et sept défenseurs

Jacques Martin a reconnu que cette question des contrats à sens unique ne pouvait être évitée avant de profiter aux dernières coupures.

«Les contrats sont un aspect à considérer, mais il faut aussi vérifier si le joueur doit être cédé ou non au ballottage», a observé l'entraîneur.

Les joueurs encore présents au camp qui peuvent être cédés aux mineures sans passer par le ballottage sont Lars Eller, P.K. Subban, Ryan White, Ben Maxwell, Max Pacioretty et Yannick Weber.

Le Tricolore s'expose à perdre tout autre joueur qu'il souhaiterait envoyer à Hamilton.

Les contrats entrent également en ligne de compte à l'égard du plafond salarial.

Étant donné que le CH ne dispose que d'un peu plus de 300 000 $ sous le plafond salarial - sans tenir compte des bonis - Pierre Gauthier pourrait donc privilégier une formation à 22 joueurs en début de saison afin de se garder une marge de manoeuvre.

Était-ce pour préparer la table que Martin a dit qu'il entendait garder 13 attaquants (et non 14) dans sa formation?

Le caractère et le talent

Le Tricolore pourrait attendre jusqu'à la veille du premier match de la saison avant d'officialiser toute sa formation.

Il reste des décisions à prendre, et Jacques Martin assure qu'il n'y a pas que l'argent dans l'équation.

«Lorsqu'il est question des 12e ou 13e attaquants, ou encore des septième ou huitième défenseurs, je tends à privilégier l'attitude et le caractère aux dépens du talent», a-t-il confié.

C'est là où le vétéran défenseur Alex Henry gagne des points. Étant donné qu'il est de moins en moins certain que Roman Hamrlik pourra amorcer la saison à temps, la porte s'est ouverte pour Henry.

«Alex a très bien joué lors du camp d'entraînement, a noté Martin. C'est un gars mature qui connaît son rôle, qui a été capitaine des Bulldogs et qui a beaucoup de caractère.

«Il est en lutte pour un poste.»