Brian Gionta assure à ceux qui veulent le croire qu'il ne savait pas vraiment ce qui l'attendait lorsqu'il a été convoqué au bureau de Jacques Martin mercredi matin.

Mais dès qu'il a été question du titre de capitaine, l'entraîneur-chef n'a pas eu le temps de compléter sa proposition que Gionta l'avait acceptée.

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«Capitaine du Canadien de Montréal: ce n'est pas le genre d'offre qu'on peut refuser», a lancé le petit joueur de centre dont le large sourire témoignait la grande fierté reliée à son nouveau rôle.

Brian Gionta succède donc à Saku Koivu. Il devient le 28e capitaine de l'histoire du Tricolore. Une nomination qui confirme l'information publiée par La Presse le 16 septembre dernier selon laquelle le petit, mais fougueux, attaquant était le choix de l'organisation.

«C'est un très grand honneur. Vraiment. Cela dit, ça ne doit pas et ça ne changera pas ma façon d'être, ma façon de jouer. J'ai toujours travaillé avec acharnement pour donner une chance à mon équipe de gagner. Mais le succès d'une équipe ne tient pas au rendement d'un joueur. Nous arriverons à la victoire en travaillant, unis dans une même cause», a plusieurs fois répondu Gionta quand on lui demandait quel genre de capitaine il serait.

Premier rendez-vous jeudi soir

Gionta étrennera son chandail de capitaine dès jeudi soir, au Centre Bell, où le Canadien recevra les Sabres de Buffalo. Ce sera le dernier match préparatoire à domicile du Tricolore avant d'y recevoir, le 13 octobre, le Lightning de Tampa Bay.

Mitraillé par les caméras qui l'avaient en joue devant son casier dans un vestiaire dont il a officiellement la garde maintenant, Gionta se pliait à toutes les demandes des photographes.

Mais chaque fois qu'il en avait l'occasion, il ne pouvait s'empêcher de baisser les yeux sur son chandail rouge orné du «C» blanc qui est maintenant le sien.

Qu'entendait-il faire de ce tout premier chandail confirmant sa place dans la grande histoire du Tricolore avec les Béliveau, Richard, Moore, Savard, Carbonneau et autres Koivu?

«Je pourrais peut-être le voler», a lâché Gionta en échappant un rire nerveux.

Le nouveau capitaine n'a pu compléter son larcin. Gérant de l'équipement, Pierre Gervais avait déjà mis la main dessus quelques secondes après que Gionta l'eut retiré.

Un Américain qui veut parler français

Natif de Rochester, sur la rive américaine du lac Ontario, Brian Gionta devient le deuxième fils de l'Oncle Sam, après Chris Chelios, à hériter du C.

Comme Saku Koivu avant lui, Gionta ne parle donc pas français. Bien au fait des doléances dirigées à l'endroit du Finlandais qui n'a pas su profiter de son règne de 10 ans pour apprendre la langue parlée par la majorité des partisans de son équipe, l'Américain promet une chose: faire des efforts réels pour parler et comprendre le français.

«J'ai appris quelques notions plus jeune par l'entremise de ma grand-mère. Mais c'est bien loin. Je peux toutefois vous assurer que ma femme et moi sommes très heureux de pouvoir profiter de l'occasion de découvrir une nouvelle langue. Une nouvelle culture. Nos enfants sont plongés dans un bain linguistique pour apprendre le français. Est-ce que j'y arriverai aussi? Je ne peux le garantir. Mais je promets d'y accorder tout le sérieux nécessaire. Cela dit, je l'aurais fait sans même être capitaine», a précisé le nouveau capitaine.

Gill, Markov et les autres

Les vétérans défenseurs Hal Gill et Andrei Markov, lui même candidat au poste de capitaine, seront les adjoints de Gionta encore cette année.

Derrière eux, Scott Gomez, Tomas Plekanec, Michael Cammalleri et le jeune défenseur Josh Gorges compléteront le groupe de leaders sélectionnés par l'entraîneur-chef.

«Nous avons eu toute la saison pour évaluer le leadership de nos joueurs. Il était clair que Brian était notre candidat, mais aussi celui de ses coéquipiers. Nous sommes donc convaincus d'avoir fait le bon choix», a mentionné Jacques Martin.

«Cela dit, notre groupe de leaders sera très important également. Gill et Markov ont fait beaucoup pour nous l'an dernier. Nos leaders, pas seulement Brian, ont su regrouper les joueurs autant sur la glace que dans le vestiaire en séries le printemps dernier. Ils composent un noyau solide autour duquel gravite le reste de l'équipe», a-t-il conclu.

C'est d'ailleurs au sein de ce groupe que Jacques Martin sélectionnera un remplaçant à Markov à titre d'adjoint en vue du premier match de la saison. Le défenseur russe reprendra son titre une fois remis de sa blessure au genou qui retarde son retour avec l'équipe cet automne.