Signifiant clairement qu'il n'a pas l'intention de s'immiscer dans le débat qui fait rage au pays, le commissaire de la Ligue nationale de hockey (LNH) Gary Bettman a indiqué que le financement d'un amphithéâtre pour une équipe de hockey à Québec ne concerne pas la Ligue.

À Ottawa mercredi pour y annoncer que la ville sera l'hôte du match des étoiles de 2012, le commissaire a déclaré avoir suivi de près toute la controverse par l'entremise des articles dans les journaux. Sans oublier les caricatures.

M. Bettman a affirmé qu'il serait présomptueux pour la LNH de faire pression sur qui que ce soit dans le but d'obtenir du financement pour la construction d'un nouvel aréna au Canada.

«Comment un nouvel aréna est construit et qui paie pour, ce ne sont pas des questions dans lesquelles on va s'impliquer», a-t-il fermement déclaré.

Dans cette lancée, le commissaire dit ne pas avoir de message à envoyer à Stephen Harper. Et que s'il en avait un, il lui transmettrait lui-même, a-t-il ajouté d'un ton mordant, mais en éclatant de rire tout de suite après.

Le premier ministre est pressé par certains d'ouvrir son portefeuille pour payer en partie la construction d'un nouvel aréna, considéré comme un pré-requis au retour d'une équipe professionnelle de hockey à Québec.

La pression s'est accentuée depuis que le gouvernement de Jean Charest s'est engagé à financer à hauteur de 45 pour cent le projet d'amphithéâtre, évalué à au moins 400 millions $. La Ville de Québec est prête à débourser 50 millions $.

Le fédéral n'a pour sa part rien promis. Au contraire, M. Harper a refroidi les ardeurs de ceux qui voient déjà un amphithéâtre à Québec. Il a indiqué lundi que la construction d'infrastructures pour le sport professionnel relève du secteur privé.

«C'est un débat intéressant», a fait remarquer mercredi le commissaire.

«Parce que pour certaines villes, du financement privé peut être viable d'un point de vue économique. Mais pas dans d'autres villes», a-t-il diplomatiquement suggéré.

Il revient au marché et aux gens engagés dans ce projet, qu'ils soient du secteur privé ou public, de décider s'il est logique d'aller de l'avant, a jugé M. Bettman.

Sans se prononcer sur les chances de Québec d'obtenir une franchise de la LNH, il a par contre réitéré que si une série de conditions sont réunies, la Ligue aimerait voir le retour d'une équipe professionnelle de hockey dans cette ville.

«L'enjeu est évidemment le besoin d'y avoir un nouvel aréna. Parce que sans cela, il est hors de question d'y retourner», a-t-il déclaré sans équivoque.

La ville de Québec est sans équipe de hockey professionnelle depuis le départ des Nordiques en 1995.

Mais les Canadiens sont divisés au sujet d'une participation financière du fédéral à ce projet d'amphithéâtre.

Au cours des derniers jours, l'opinion publique du Canada anglais s'est déchaînée contre l'idée qu'Ottawa utilise de cette façon l'argent des contribuables, en période de restrictions budgétaires.

Aucun promoteur privé ne s'est encore publiquement manifesté pour financer le projet de Québec.