Note aux promoteurs d'un nouvel amphithéâtre à Québec: rattachez votre projet aux Jeux olympiques ou à tout le moins au sport amateur si vous souhaitez obtenir une aide financière d'Ottawa.

«Des projets comme ça, il faut les évaluer dans un ensemble», a commenté mardi à Montréal Christian Paradis, lieutenant politique du premier ministre Stephen Harper au Québec, en marge d'une annonce dans le domaine de l'énergie.

«Une infrastructure sportive qui serait porteuse dans l'Est du Québec, c'est quelque chose à évaluer, a-t-il précisé. Mais il est certain que si on prend un projet d'amphithéâtre et qu'on le lie seulement avec la venue d'une équipe de hockey, c'est effectivement l'histoire du privé.

«Maintenant, s'il y a un projet qui est plus porteur que ça, par exemple si on parle d'Olympiques, si on parle de sport amateur...» a ajouté celui qui est également ministre des Ressources naturelles.

M. Paradis a soutenu qu'une infrastructure qui ferait une place au sport amateur rejoindrait des préoccupations en matière de santé et d'éducation, plus particulièrement chez les jeunes.

«C'est là que les fonds publics peuvent être d'une certaine utilité», a-t-il affirmé, en soulignant qu'Ottawa avait déjà participé financièrement à la construction d'installations olympiques à Vancouver et à Calgary.

Mais quelques heures plus tard, son collègue Chuck Strahl, ministre des Transports, a mis en doute l'idée d'évoquer les Jeux olympiques pour justifier un éventuel investissement fédéral à Québec.

«Il ne s'agit pas de dire «on le construit et ils viendront', a-t-il résumé. (...) Ce projet doit être mené par le secteur privé et jusqu'ici, cela ne s'est pas produit.»

De son côté, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a dit ne pas comprendre que le gouvernement fédéral refuse de contribuer au projet de Québec compte tenu des subventions qu'Ottawa a accordées par le passé à des édifices situés dans d'autres villes.

«Quand c'est arrivé à Vancouver, est-ce qu'il y a eu une opposition disant ne le faites pas? (...) C'est quoi cette mentalité qui veut qu'ailleurs, il n'y a pas de problème, mais qu'ici, il faudrait toujours qu'on se pose des questions? Ils l'ont eu ailleurs, on veut l'avoir ici.»

De passage au Québec lundi, M. Harper avait jeté une douche froide sur les partisans d'un retour des Nordiques à Québec en semblant fermer la porte à une contribution fédérale pour la construction d'un nouvel aréna. Il avait déclaré que «les sports professionnels sont la responsabilité du secteur privé».

Le gouvernement de Jean Charest s'est engagé à financer à hauteur de 45% le projet d'amphithéâtre, évalué à au moins 400 millions $. La Ville de Québec est prête à débourser 50 millions $.

Quant à celui qui veut attirer une équipe de la LNH dans la Vieille Capitale, le président et chef de la direction de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, il refuse net de financer le futur bâtiment.

Christian Paradis a reconnu mardi que la fameuse séance de photos au cours de laquelle huit députés conservateurs du Québec ont revêtu le chandail des défunts Nordiques avait créé «un petit peu de confusion dans l'ensemble du pays».

C'est bien peu dire: au cours des derniers jours, l'opinion publique du Canada anglais s'est déchaînée contre l'idée qu'Ottawa participe financièrement au projet d'amphithéâtre de Québec, d'où l'intervention de Stephen Harper, lundi.