Ilya Kovalchuk et les Devils du New Jersey ont converti un «essai routier» de 32 matchs en plus long contrat de l'histoire de la LNH.

L'ailier gauche russe était tout sourire en conférence de presse, mardi, au lendemain de l'entente de 102 millions$ US pour 17 ans qu'il a paraphée la veille.

Kovalchuk était convoité par les Kings de Los Angeles, entre autres équipes. Mais il a décidé de rester chez les Devils du New Jersey, qui l'avaient acquis des Thrashers d'Atlanta en février.

Le directeur général Lou Lamoriello a souligné que le court séjour de Kovalchuk dans l'équipe, la saison dernière, a été crucial dans la concrétisation de l'entente.

«Si nous ne l'amenons pas ici dans un échange, il n'y aurait eu aucune chance qu'on en vienne à une entente, de part et d'autre», a affirmé le directeur général des Devils, Lou Lamoriello.

«Je n'estime pas que nous aurions été intéressés par lui et, à l'inverse, il n'aurait pas été intéressé par nous parce que nous ne le connaissions pas comme individu.»

Kovalchuk, lui, a argué que l'argent n'a pas été le principal facteur dans sa prise de décision, avançant plutôt que la sécurité d'emploi ainsi que la chance de remporter la coupe Stanley, au sein d'une équipe titrée trois fois en 15 saisons, ont représenté de plus grands attraits.

Le contrat de Kovalchuk, qui va arriver à échéance à la fin de la saison 2026-27 à l'âge de 44 ans, surpasse l'entente de 15 ans que le gardien Rick DiPietro a décrochée des Islanders de New York et celle de 13 ans d'Alexander Ovechkin avec les Capitals de Washington.

Kovalchuk touchera 6 millions$ US au cours de chacune des deux prochaines saisons, 11,5 millions$ pour les cinq saisons suivantes, 10,5 millions$ US pour la saison 2017-18, 8,5 millions$ pour la saison 2018-19, 3,5 millions$ en 2020-21, 750 000$ la saison suivante et 550 000$ pour chacune des cinq dernières saisons du contrat.

Les Devils vont absorber 6 millions$ par saison à des fins du plafond salarial - soit le salaire moyen du joueur par saison.

Chiffre chanceux

Le chiffre 17 porte chance à Kovalchuk. C'est d'ailleurs son numéro de chandail. Il a arrêté son choix sur les Devils samedi, le 17 juillet -date du quatrième anniversaire du décès de son père.

«Ce numéro me suit partout, a dit Kovalchuk. Quand Lou m'a parlé d'un contrat de 17 ans, j'ai répondu: «Pourquoi pas? Allons de l'avant».

«J'étais à la recherche d'un contrat de longue durée. C'est donc réglé pour la vie. Je suis âgé de 27 ans, je suis jeune, mais vous ne savez jamais ce qui peut arriver.»

Kovalchuk a négocié une clause complète de non mouvement jusqu'à la fin de la saison 2016-17 ainsi qu'une clause de non échange de la saison 2018-19 jusqu'à la fin du contrat.

Kovalchuk possède le statut de supervedette, même s'il n'a atteint les séries qu'une seule fois à ses sept premières saisons dans l'uniforme des Thrashers d'Atlanta, qui en avaient fait le premier choix de la séance de repêchage de 2001.

On pouvait légitimement s'interroger quant à savoir s'il s'insérerait bien dans la structure de jeu hermétique des Devils. Kovalchuk a 338 buts en carrière - le total le plus élevé dans la LNH depuis qu'il évolue dans la ligue.

«Nous savions quel genre de joueur il est et tout le talent qui l'habite, a dit Lamoriello. Mais nous ne pouvions pas porter un jugement sur sa capacité d'adaptation à notre philosophie d'organisation, stricte et basée sur la discipline, mais pas trop autoritaire.»

Les jours de Kovalchuk à Atlanta étaient comptés dès qu'il a refusé une offre de 101 millions$ pour 12 ans.

Il a réussi 41 buts, tout en ajoutant 44 passes, la saison dernière, tout en empochant 7,5 millions$. Il n'a obtenu que 10 buts, en plus d'amasser 17 passes, après son arrivée au New Jersey.

Kovalchuk a fourni deux buts et quatre passes au cours de la série de premier tour de cinq matchs contre les Flyers de Philadelphie.

Les Devils, qui ont gagné la coupe Stanley pour la dernière fois en 2003, ont subi l'élimination dès le tour initial des séries au cours des trois dernières années.

Kovalchuk a repoussé du revers de la main que l'entente record lui conférait le titre de «figure de proue» de la concession, titre qu'on affuble au gardien Martin Brodeur.

«Martin demeure la figure de proue de la concession, il le mérite pleinement, a déclaré Kovalchuk. Il va entrer directement au Temple de la renommée.»

Brodeur a été impressionné par la facilité avec laquelle Kovalchuk s'est fondu dans le groupe, à son arrivée.

«J'ai été quelque peu surpris. Vous vous demandez comment il va s'intégrer, et boum ça s'est fait de façon instantanée. Il a été formidable», a commenté Brodeur.