Maintenant qu'à peu près toutes les grandes questions sont réglées, maintenant qu'on sait qu'Andrei Markov va avoir son passeport ainsi qu'un accès illimité aux Rocheuses, on peut passer au dernier sujet chaud de l'été.

Ce sujet chaud, c'est bien sûr Carey Price. Ou plutôt la valeur de Carey Price.

On sait que Carey Price est joueur autonome avec compensation. Ça, on le sait. Ce qu'on ne sait pas, c'est combien il vaut. En fait, je pourrais passer les prochains jours à vous expliquer mes profondes analyses sur le sujet, mais j'ai mieux à faire (vous aussi, sans doute). Alors j'ai appelé un agent réputé de la LNH pour avoir une meilleure idée du prix de Price.

La prédiction de cet agent? Pour commencer, le prochain contrat du Sauveur en sera un à court terme.

«Parce que c'est à son avantage de faire ça, m'a-t-il expliqué. Si Price dit oui pour un an, il va se retrouver en bonne position pour obtenir un fort contrat plus tard... à condition qu'il connaisse une bonne saison en 2010-2011.»

Et c'est bien là le problème. Carey Price va-t-il enfin la connaître, sa grosse saison? Cette fois, pas de filet. C'est lui qui va être LE gardien. L'homme de la situation. Bref, le Canadien va aller aussi loin que le Carey voudra bien le mener.

Dans le milieu de la LNH, il y a des sceptiques. Des joueurs. Des agents. Des dirigeants. Des gens qui m'ont souvent dit la même chose: envoyez Price à Nashville, à Phoenix ou à Dallas, et vous allez voir qu'il va se mettre à dominer tout de suite. Mais pas à Montréal. Parce que Carey Price n'est pas fait pour Montréal.

Je ne sais pas si c'est vrai. Pour le moment, personne ne le sait. Et c'est pourquoi Pierre Gauthier est prudent dans ce dossier. De toute façon, ce n'est pas son genre d'offrir des contrats à long terme à des types qui n'ont encore rien prouvé.

Au fait, combien vaut Carey Price? Là, tout de suite? Réponse de l'agent au bout du fil: «Je dirais quelque chose comme 2,3 millions pour deux saisons, peut-être 2,5 millions.»

Je pense que ça va ressembler à ça, en effet.

Une saison chaude pour Gauthier

À entendre le nombre de questions qu'Andrei Markov a dû encaisser concernant Jaroslav Halak hier, j'en déduis une chose: dans cette ville qui est hockey, même en juillet, on ne s'est pas encore tout à fait remis du départ du sympathique gardien slovaque. On ne s'en remettra peut-être jamais.

Bien sûr, Halak va avoir du mal à faire mal paraître le Canadien cette saison. Les Blues de St. Louis n'ont pas été une puissance depuis l'époque du grunge, et Pierre Gauthier savait très bien ce qu'il faisait en expédiant le héros des séries dans ce coin perdu.

Mais imaginez un peu s'il fallait que le Canadien s'écrase avec Price... et s'il fallait que les Blues prennent part aux séries grâce à l'autre. On a déjà mis le feu aux boutiques du centre-ville pour moins que ça...

Je ne peux pas croire que Pierre Gauthier pourrait survivre à pareil scénario. Surtout pas avec Geoff Molson, qui regarde pas loin derrière.

Tout ça nous ramène à ce fameux repêchage de 2005, quand le Canadien a tout misé sur Price. Je me souviens encore de mon étonnement à l'époque. Parce qu'il y avait ce jour-là parmi les espoirs un joueur de centre imposant. Un gars de 6'3 et 220 livres. Bref, en plein le genre de joueur qui fait défaut au Canadien depuis 20 ans environ. Mais le Canadien, aveuglé par Price et son potentiel, a choisi d'ignorer ce gros joueur de centre au nom un peu étrange: Anze Kopitar.

Petite question pour terminer: aujourd'hui, le Canadien serait-il meilleur avec Halak et Kopitar dans la formation?

Voilà. Je vous laisse méditer là-dessus.