Ayant constaté, lorsqu'il disputait des matchs au nord de la frontière, à quel point les amateurs d'ici sont passionnés de hockey, Sergei Gonchar voulait vivre l'expérience de jouer dans un marché canadien.

Le vétéran défenseur sait aussi de quelle façon les choses peuvent rapidement tourner au vinaigre au Canada, mais il espère éviter de vivre cette expérience-là avec les Sénateurs d'Ottawa, auxquels il s'est joint à titre de joueur autonome, le 1er juillet dernier.

«Il faut le vivre. ...J'ai une idée de comment ça va se passer, mais je ne l'ai jamais vécu, alors je devrai apprendre à composer avec ça, a déclaré Gonchar, vendredi. En même temps, j'espère que nous allons gagner plus de matchs que nous allons en perdre, et que nous ne serons pas confrontés à ce genre de problème.»

Gonchar en était à sa première sortie publique dans la capitale du Canada depuis qu'il a signé un contrat de trois ans d'une valeur de 16,5 millions $ US qui l'a incité à quitter les Penguins de Pittsburgh.

L'arrière de 36 ans était considéré comme l'une des principales têtes d'affiche disponibles au sein du marché des joueurs autonomes cet été. Après des séjours avec les Capitals de Washington, les Bruins de Boston et les Penguins - avec qui il a remporté la Coupe Stanley en 2009 -, au fil de sa carrière de 15 années dans la LNH, il a décidé d'aller voir comment le hockey se vivait au Canada.

«C'est une nouvelle page dans ma carrière de hockeyeur, a souligné le Russe originaire de Chelyabinsk. Jouer dans les villes canadiennes, ç'a toujours représenté quelque chose de spécial pour moi, et maintenant ça va m'arriver chaque soir, alors ce sera spécial à tous les soirs.»

Bien d'autres joueurs ont vite réalisé qu'être constamment sous la loupe des partisans et des médias au Canada peut être dur sur le moral, mais Gonchar voit cela comme un défi.

«Chaque fois que tu vois à quel point les gens ont de la passion pour le hockey, ça te donne plus d'énergie, alors j'ai hâte», a-t-il dit.

C'est la raison pour laquelle il a choisi Ottawa, parmi les «quelques équipes» intéressées à ses services, après qu'il eut réalisé qu'il ne serait pas de retour à Pittsburgh.

«Quand tu passes cinq ans dans la même ville, et que tu remportes la coupe et que tout va bien pour toi, ce n'est évidemment pas facile de quitter, a-t-il souligné. Mais, à mes yeux, ça me semblait le bon moment pour passer à autre chose.»

Le directeur général Bryan Murray a présenté à Gonchar le maillot numéro 55 qu'il portera la saison prochaine. Il s'agit du même numéro qu'il a porté jusqu'ici au fil de sa carrière. Ils ont blagué en faisant allusion au fait que Gonchar devra maintenant payer plusieurs soupers à Brian Lee, l'ancien propriétaire de ce numéro.

L'arrivée de Gonchar donnera une nouvelle dimension à la défensive des Sénateurs.

«C'était très difficile de ne pas le choisir, peu importe son âge. Je ne crois pas que l'âge soit un facteur dans le cas d'un joueur de cette nature, a déclaré Murray. Il nous permet d'avoir du talent à la ligne bleue, c'est un joueur qui va nous donner une direction.

«Je l'ai déjà dit, avec un peu de sarcasme, mais je déteste voir nos joueurs bloquer des tirs à tout bout de champ. J'aimerais contrôler la rondelle, avoir du talent à la ligne bleue... qui permet de donner un coup de main à nos attaquants. Ce monsieur et (le défenseur des Red Wings de Detroit) Nicklas Lidstrom sont les deux joueurs, selon moi, qui permettent cela et rendent une équipe meilleure.»

Aider Kovalev?

Les amateurs espèrent aussi que l'ajout de Gonchar permettra d'aider Alex Kovalev à racheter une frustrante première saison à Ottawa. Le Russe de 37 ans n'a récolté que 18 buts et 49 points en 77 matchs avant de subir une déchirure ligamentaire au genou.

Gonchar s'est fait diplomate lorsqu'on lui a demandé si la présence d'un autre vétéran russe permettrait de sonner l'éveil chez Kovalev - une suggestion qui a fait grimacer Murray.

«Je peux vous dire que je vais faire de mon mieux. Je ne peux vous dire si je vais le réveiller ou non», a dit Gonchar.

Il a été moins évasif lorsqu'on lui a demandé son avis sur l'avenir des Sénateurs.

«Cette équipe est très près de devenir une aspirante, a-t-il affirmé. Lorsque je jouais à Pittsburgh, c'était toujours un défi de les affronter. Avec quelques additions, cette équipe pourrait franchir un pas de plus.»