Ils s'appellent Taylor Hall et Tyler Seguin et ils seront le point de mire du repêchage de la LNH, qui s'amorce ce soir à Los Angeles.

Même si Seguin a devancé Hall au classement final de la Centrale de recrutement de la LNH, c'est l'explosif ailier des Spitfires de Windsor qui risque d'être réclamé au tout premier rang par les Oilers d'Edmonton.

«Nous sommes deux joueurs doués et chacun a des aptitudes qui le distinguent de l'autre, a mentionné Hall hier midi.

«Les Oilers ont un choix difficile à faire.»

Si Hall aboutit en Alberta, le centre des Whalers de Plymouth, Seguin, fera assurément l'affaire des Bruins de Boston, même si ceux-ci comptent déjà sur plusieurs bons joueurs de centre.

«En tant que Canadien, c'est sûr que j'aimerais évoluer pour une équipe canadienne, mais les Bruins forment une organisation phénoménale et l'atmosphère de hockey qui règne dans cette ville est incroyable», a commenté le joueur par excellence dans la Ligue junior de l'Ontario cette année.

Le jeu de ces deux super-espoirs est suffisamment poli pour qu'ils puissent aider une équipe de la LNH dès cet automne.

Un Franco-Ontarien au troisième rang?

On peut s'attendre à beaucoup de transactions lors du week-end du repêchage. Non seulement les équipes sont maintenant à même de savoir comment sera gérée leur enveloppe salariale sous le nouveau plafond de 59,4 millions, mais les choix de première ronde eux-mêmes risquent de bouger en fonction des joueurs que chaque formation a ciblés.

Mais ce qui semble faire consensus parmi les 30 équipes, c'est qu'il y a un genre de «Big Three» en défense qui risque de suivre Hall et Seguin au repêchage.

On y retrouve le Franco-Ontarien Erik Gudbranson, qui compare son style à celui de Shea Weber, ainsi que le quart-arrière Cam Fowler et le produit des Wildcats de Moncton Brandon Gormley.

Gudbranson, qui s'exprime parfaitement en français, a toujours été un fan du Tricolore.

«Sauf que le Canadien choisit 27e et je ne veux plus être là quand il va choisir!» a-t-il lancé.

Pas d'inquiétude: le colosse de 6'4 est le plus susceptible d'être choisi au troisième rang.

Le facteur russe

Il est encore abondamment question cette année du «facteur russe».

En l'absence d'une entente de transfert avec la fédération russe, et avec certaines équipes richissimes de la KHL prêtes à offrir des ponts d'or aux joueurs russes pour les rapatrier, de plus en plus de formations de la LNH jugent que le jeu n'en vaut pas la chandelle.

«On le voyait déjà il y a quelques années quand les Rangers ont repêché Alexei Cherepanov, qui est décédé depuis, souligne un recruteur québécois. Il avait le talent pour être repêché parmi les 10 premiers, mais les équipes se sont méfiées.

«Et Nikita Filatov, qui a été repêché au sixième rang par Columbus, avait indiqué en entrevue qu'il désirait jouer en Amérique du Nord. Lui aussi est reparti en Russie. Ce genre de cas rend les équipes plus hésitantes.

«Pourquoi utiliser un premier choix pour ça?»

Cette année, quatre joueurs russes se sont distingués. Oublions tout de suite Kirill Kabanov, que ses humeurs impossibles ont chassé de la première ronde.

Or, les attaquants Vladimir Tarasenko, Evgeny Kuznetsov et Alexander Burmistrov ont tous des habiletés qui font l'envie des recruteurs. Mais le potentiel de risque devrait les faire glisser au classement.

Trois équipes doivent repêcher deux fois au premier tour, soit la Floride, Phoenix et Anaheim. Prendre un risque avec un Russe pourrait être une façon habile d'utiliser leur second choix.

L'invasion américaine

Si les Russes n'ont pas la cote, il en va autrement des Américains. L'an dernier, cinq joueurs originaires des États-Unis avaient été choisis en première ronde. Leur nombre pourrait doubler cette année.

Claude Carrier, dépisteur pour les Devils du New Jersey, a suivi de près cette émergence du talent américain.

«Le programme de formation U-17 et U-18 des États-Unis prépare des espoirs de premier plan avec un programme très bien structuré, qui améliore les habiletés sur glace et hors glace, ainsi que le jeu collectif», explique M. Carrier.

Les Jack Campbell, Derek Forbort, Jonathon Merrill, Jaden Schwartz et Jarred Tinordi, qui risquent tous d'être réclamés au premier tour, font partie de ce programme national.

Il y a en outre des Américains issus des écoles secondaires - Nick Bjugstad, Brock Nelson, Tyler Pitlick et Riley Sheahan - ainsi qu'Austin Watson, originaire du Michigan mais évoluant en Ontario, qui pourraient eux aussi être appelés aujourd'hui.

Comme nous l'écrivions au cours des derniers jours, il ne faut cependant pas s'attendre à ce qu'un joueur québécois soit repêché en première ronde.