Dès le premier jour du camp d'entraînement il y a neuf mois, les Blackhawks de Chicago étaient conscients des attentes. Elles étaient partout, autant chez les partisans à la soif de victoire que chez les joueurs eux-mêmes.

«Nous voulons la coupe Stanley. Je pense que c'est ce que beaucoup de gars ont en tête», avait dit Patrick Kane après le premier entraînement en septembre.

Les Blackhawks, menés par Kane, âgé de 21 ans, et leur capitaine Jonathan Toews, qui vient de fêter ses 22 ans, ont atteint cet objectif.

Vendredi, ils défileront dans les rues d'une ville en liesse parce que les Blackhawks ont remporté la fameuse coupe pour la première fois depuis 1961.

Le repêchage de Kane au premier rang il y a trois ans a marqué le début de la remarquable renaissance des Hawks. Un an plus tôt, ils avaient choisi Toews au premier tour. Ces deux jeunes sont maintenant le visage de la concession autant sur la glace qu'à l'extérieur.

Ils ont accompli à un si jeune âge ce que plusieurs ne réaliseront jamais au cours de leur carrière. Grâce à eux et à la nouvelle direction de l'équipe, le United Center, qui était à moitié rempli il y a quatre ans est maintenant un des endroits les plus courus de la ville.

Kane a finalement mis fin à la plus longue disette de la LNH avec son but gagnant en prolongation contre les Flyers mercredi.

C'est tout une fin pour l'année remplie que Kane et Toews ont vécue. Ces derniers ont signé des prolongations de contrat en décembre, des ententes de cinq ans et 31,5 millions $ chacun.

Kane a connu un été difficile, lui qui a été arrêté en compagnie de son cousin dans sa ville natale de Buffalo à la suite d'une altercation avec un chauffeur de taxi.

«Si on remonte au mois d'août, ça n'a pas très bien commencé. Mais vous apprenez de ces choses-là et vous essayez de vous améliorer comme personne et comme athlètes. Ouais, il y a eu des hauts et des bas.

«Pour ce qui est du hockey, je peux être très satisfait. J'ai connu une bonne année, avec les Jeux olympiques et évidemment la conquête de la coupe Stanley. C'est très spécial. C'est incroyable de voir à quel point on peut passer du pire au meilleur.»

Toews a été choisi comme meilleur attaquant aux Jeux olympiques, où il a aidé le Canada à remporter l'or en battant Kane et les États-Unis pour le titre. Il a également mis la main sur le trophée Conn Smythe remis au joueur par excellence des séries. Même s'il n'a marqué aucun but lors des six matchs contre les Flyers, il a terminé les séries avec 29 points.

Même le premier ministre Stephen Harper l'a appelé jeudi pour le féliciter pour cette «énorme» victoire.

De la profondeur... et des décisions difficiles

La profondeur des Blackhawks a fait la différence lors des quatre rondes.

Le jeu complet de Dave Bolland et de Kris Versteeg, la vitesse de Patrick Sharp, la présence physique de Dustin Byfuglien et de ses 257 livres, le solide contrôle de la rondelle de Marian Hossa, le jeu défensif de Duncan Keith et Brent Seabrook et l'émergence du gardien recrue Antti Niemi ont pavé la voie à cette ultime victoire. Keith a même sacrifié sept dents après avoir été atteint à la bouche par une rondelle durant la série balayée contre les Sharks de San Jose.

Le directeur général Stan Bowman, fils du légendaire Scotty Bowman, devra maintenant composer avec les contraintes du plafond salarial pour régler plusieurs dossiers au cours de l'été. L'équipe qui sera de retour au prochain camp d'entraînement verra son noyau intact, mais elle comptera probablement quelques nouveaux visages.

Parmi les gros contrats de l'équipe, il y a celui de 12 ans et 62,8 millions $ de Hossa et celui de Keith, de 13 ans et 72 millions $. Le défenseur Brian Campbell a seulement complété la deuxième année de son contrat de huit ans d'une valeur de 56,8 millions $. Et le gardien Cristobal Huet, qui est maintenant un auxiliaire coûteux, a toujours deux ans à écouler à son entente de quatre ans et 22,45 millions $.

Quelques joueurs deviendront joueurs autonomes avec compensation, dont Niklas Hjalmarrson, Andrew Ladd, Ben Eager et Niemi.

Le vétéran John Madden, un élément clé lors des infériorités numériques et Adam Burish seront joueurs autonomes avec compensation.

«On aura beaucoup de temps pour régler tout ça cet été. Je pense qu'on serait mieux de profiter de la victoire pour un bout et on partira de là ensuite», a conclu l'entraîneur Joel Quenneville.