Les Flyers de Philadelphie avaient besoin d'une personnalité forte et de leadership dans le vestiaire. Chris Pronger a comblé ces deux besoins.

Et il a aussi guidé les Flyers à une participation à la finale de la Coupe Stanley.

Tout à coup, les deux choix de première ronde cédés pour obtenir l'un des meilleurs défenseurs de l'histoire de la LNH ne semblent pas trop excessifs.

Pronger s'est révélé le défenseur dominant - et l'agitateur - sur lequel les Flyers misaient quand ils ont cédé l'attaquant Joffrey Lupul, le défenseur Luca Sbisa et quelques choix au repêchage aux Ducks d'Anaheim pour l'acquérir.

Pronger a rapidement signé une prolongation de contrat d'une durée de sept ans pour 34,9 millions $ US.

C'est le geste le plus audacieux posé par le directeur général Paul Holmgren, mais il a contribué à façonner les Flyers en sérieux prétendants au titre. Pronger aime bien plaisanter et se montre parfois sarcastique avec les médias, arborant tout le temps un sourire qui témoigne du plaisir qu'il ressent à disputer sa troisième finale de la Coupe Stanley en cinq ans - chaque fois avec des équipes différentes.

Il est aussi le seul joueur de la formation des Flyers à avoir déjà remporté la Coupe Stanley. Il a aidé les Ducks à la remporter en 2007, un an après un échec en finale dans l'uniforme des Oilers d'Edmonton. Il aura de nouveau l'occasion de lever à bout de bras la coupe si les Flyers, en déficit 2-1, parviennent à vaincre les Blackhawks de Chicago.

Pronger, qui aura 36 ans en octobre, a pris sur lui d'assumer le rôle d'agitateur dans cette série. Il a conservé la rondelle du but victorieux des Blackhawks et a tiré une serviette en direction de Ben Eager, tout en étant utilisé à profusion à chaque match.

Pronger est le joueur des Flyers le plus utilisé dans cette série. Il a joué 32:21 dans le premier match, 27:52 dans le deuxième et 32:07 dans le troisième.

«Je suis descendu ici en fauteuil roulant», a plaisanté Pronger, jeudi.

Il a également remporté la bataille psychologique contre les Blackhawks. Un exemple concret lors du troisième match: Pronger a frappé et bousculé Dustin Byfuglien devant le filet des Flyers. Byfuglien a finalement répliqué et il a écopé d'une punition pour avoir cinglé.

Pronger, joueur par excellence de la LNH en 1999-2000, a suffisamment gagné le respect des arbitres pour bénéficier d'une clémence que les autres n'ont pas.

L'entraîneur des Blackhawks Joël Quenneville a dirigé Pronger pendant huit saisons à St. Louis. Il est habitué de voir Pronger faire tout ce qu'il peut pour tenter d'obtenir un avantage.

Mais il est surpris de constater comment Pronger est parvenu à se tirer d'affaire dans quelques situations lors du dernier match.

«Je pense qu'il a posé certains gestes en fin de match, a dit Quenneville. Il y en a un notamment qui a retenu mon attention. Nous allons garder un oeil sur la façon dont il utilise son bâton et qu'il recourt à l'obstruction.»

Le capitaine des Blackhawks Jonathan Toews refuse de croire que les tactiques de Pronger ont dérangé son équipe.

«Je ne sais pas comment il aurait pu nous déranger mentalement, a-t-il souligné. Il ne parle pas beaucoup sur la patinoire. Il se contente de jouer. Il fait son travail. Ce n'est qu'un joueur. Je ne crois que c'est un facteur déterminant.»