Pour un homme qui aime tout conjuguer au présent, c'est le prétexte idéal pour faire dévier les questions concernant son avenir!

«Le futur, c'est ce que je fais aujourd'hui», a mentionné jeudi l'entraîneur des Bullodgs de Hamilton, qui est courtisé par les Blue Jackets de Columbus - et peut-être par d'autres formations - pour faire le saut dans la LNH.

«J'ai un chandail du Canadien sur le dos et c'est très important pour moi de me concentrer sur ce que j'ai à faire avec le Canadien.»

Boucher doit être un bon joueur de poker car il excelle à cacher ses intentions. Mais s'il y a une chose qu'il laisse volontiers transparaître, c'est l'énorme respect qu'il voue au Tricolore.

«Je suis très heureux avec la famille du Canadien, a indiqué Boucher. J'ai été traité non seulement avec respect, mais il y a eu beaucoup de partage qui s'est fait depuis le début de la saison. C'est une organisation extraordinaire où l'on peut non seulement apprendre, mais là où l'on peut être soi-même.»

Il n'a pas parlé aux Blue Jackets

L'entraîneur de 38 ans a mentionné qu'il ne s'était pas encore assis avec Pierre Gauthier pour discuter de son avenir et qu'aucune rencontre n'était prévue en ce sens dans les prochains jours.

Il reste que Scott Howson, le DG des Blue Jackets, n'a pas caché son intérêt pour Boucher, allant même jusqu'à assister aux deux derniers matchs des Bulldogs à Hamilton.

Howson, qui jongle aussi avec l'idée d'embaucher Kevin Dineen ou Scott Arniel, voudrait paraît-il procéder au choix de son entraîneur d'ici le milieu de la semaine prochaine.

Or, le DG n'a pas encore rencontré le candidat québécois.

Qui est le moins pressé des deux? Ça ne semble pas être Boucher.

«La Ligue nationale c'est une chose, mais pour l'instant je suis dans la Ligue américaine, dans l'organisation où je voulais être. Je n'ai pas à prendre de décision dans l'immédiat.»

Cela n'empêche pas l'entraîneur de l'année dans la Ligue américaine d'être conscient du fait qu'il est présentement la saveur du mois.

«C'est flatteur, mais il ne faut pas trop se flatter car les choses changent rapidement, a-t-il prévenu.

«Dans le domaine du hockey, le pot n'arrive pas longtemps après les fleurs. Je reste souvent penché pour éviter le pot!»

Des étapes à franchir

On pourrait croire que la meilleure planche de salut du Canadien, à l'heure actuelle, c'est que Boucher en vienne lui-même à juger qu'une seule saison dans le hockey professionnel, c'est trop peu pour accepter un poste d'entraîneur-chef dans la LNH.

Mais il ne fallait pas compter sur lui pour nous partager son auto-évaluation!

«Je suis un gars confiant en ses moyens, qui adore ce qu'il fait, et ce que je fais c'est de développer des individus et de bâtir quelque chose. Et je suis dans un contexte en ce moment où j'ai déjà cela.

«Avant de me faire présenter un autre type de contexte, il y a des étapes à franchir. S'il y a de l'intérêt, il faut que ça devienne du concret.

«Je dois respecter le processus des autres organisations, mais surtout celui du Canadien, qui est de se concentrer sur ce qu'on a à faire avec nos joueurs.»

Quatre équipes sans entraîneur

Comme l'année dernière, Guy Boucher a préféré observer le camp de perfectionnement du Canadien depuis les tribunes plutôt que d'être sur la patinoire.

«J'aime prendre des notes sur les jeunes joueurs et pouvoir poser mes questions directement aux recruteurs qui les ont repêchés, a-t-il expliqué. Ça me permet de prendre de l'avance pour l'année prochaine.»

N'y voyez pas là un engagement en vue de l'an prochain. Mais c'est une preuve indéniable de l'engagement présent de Boucher envers le Tricolore.

Cette attitude pourrait-elle finir par avoir raison de la patience de Scott Howson à Columbus?

Cela dépendra des plans de Boucher au terme du camp de perfectionnement, qui se termine samedi.

Boucher vient de terminer la première année d'un contrat de plusieurs saisons avec les Bulldogs. S'il rêve d'un poste à Montréal, il sait en revanche qu'il reste encore trois ans au pacte qu'a conclu Jacques Martin avec le Tricolore.

Mais en plus des Blue Jackets, le Lightning de Tampa Bay, les Devils du New Jersey et les Thrashers d'Atlanta sont également à la recherche d'un entraîneur.