L'avenir des Sharks de San Jose suscite plusieurs interrogations.

Certains affirment qu'ils ont encore failli à la tâche en s'inclinant en quatre matchs contre les Blackhawks de Chicago en finale de l'Association de l'Ouest après une autre année de domination en saison régulière et que le noyau doit exploser.

Je ne suis pas tout à fait de cet avis. Les Sharks viennent de connaître une sixième saison consécutive de plus de 99 points. Ils ont atteint le carré d'as pour la deuxième fois en six ans. Il n'y a pas de honte à perdre aux mains des Blackhawks. D'autant plus que les quatre matchs ont été serrés.

Plusieurs équipes de talent ont connu du succès en saison régulière pendant plusieurs années avant de remporter la Coupe Stanley. Les Stars de Dallas à la fin des années 90 et les Red Wings de Détroit il y a quelques saisons en sont de bons exemples. La patience est de mise.

Joe Thornton a de nouveau connu une production offensive à la baisse en séries comparativement à la saison régulière, avec 12 points en 15 matchs, mais on l'a senti beaucoup plus impliqué. Patrick Marleau a compté huit buts.

Les Sharks demeureront de sérieux prétendants à la Coupe Stanley l'an prochain parce que le noyau de l'équipe est encore dans la force de l'âge. Thornton a 30 ans. Dany Heatley, 29 ans. Marleau, 30 ans. Boyle, 33 ans, ce qui n'est pas si vieux pour un défenseur offensif. Il y a aussi une belle relève. Joe Pavelski a 25 ans. Ryan Clowe, 27 ans. Devin Setoguchi, 23 ans. Marc-Édouard Vlasic, 23 ans. Les recrues Logan Couture et Jason Demers montrent de belles promesses.

Échanger Thornton ou Heatley?

Je ne céderais donc pas à la tentation d'échanger Joe Thornton ou Dany Heatley, par exemple. Par contre, les Sharks comptent deux agents libres sans compensation de taille, le gardien Evgeni Nabokov et l'attaquant Marleau. Le directeur général des Sharks, Doug Wilson, a confié aux journalistes ces derniers jours qu'il ne pourrait pas garder tous ses joueurs autonomes, parmi lesquels on compte aussi Manny Malhotra et Jed Ortmeyer, deux petits salariés cependant.

S'il prend sa retraite, Rob Blake, 40 ans, pourrait donner un peu de flexibilité à Wilson. Blake touchait 3,5 millions cette saison. Mais les jeunes Pavelski et Setoguchi, deux joueurs autonomes avec compensation, commanderont sans doute une augmentation de salaire.

Sans surprise, Doug Wilson ne veut pas dévoiler son jeu. Mais il semble clair qu'il ne peut garder Nabokov et Marleau, qui gagnaient chacun plus de 6 millions annuellement.

Wilson s'est beaucoup inspiré au fil des ans de la philosophie des Red Wings de Detroit (il y a d'ailleurs cueilli son entraîneur, Todd McLellan) et il prône la stabilité. Je serais très surpris qu'il chambarde sa formation. Et on chuchote à San Jose que les Sharks souhaitent garder Marleau, une pièce importante du puzzle, autant en défensive qu'à l'attaque.

Nabokov vaut-il 6 millions?

Reste le gardien Nabokov, 34 ans. Celui-ci a affirmé publiquement cette semaine qu'il souhaitait rester. Mais est-ce réaliste? Vaut-il 6 millions? Mon petit doigt me dit qu'il pourrait être sacrifié.

Wilson peut voir comme nous tous que les Flyers de Philadelphie et les Blackhawks ont atteint la finale avec un gardien qui leur coûte moins d'un million.

Peut-être sera-t-il tenté d'en trouver un pour moins cher. José Théodore, Chris Mason et Dan Ellis pourraient être disponibles à compter du 1er juillet sur le marché des joueurs autonomes. D'autres gardiens pourraient être acquis lors d'un échange.

J'ai hâte de connaître la suite.

Â