À ce stade-ci, le Canadien n'a pas encore un seul joueur québécois sous contrat en vue de la prochaine saison. Mais les trois Québécois de l'équipe n'ont pas hésité à affirmer, hier au Centre d'entraînement Bell de Brossard, vouloir revenir.

L'arrière Marc-André Bergeron et l'attaquant Mathieu Darche font partie d'un groupe de six joueurs admissibles à l'autonomie sans restrictions. Les avants Tomas Plekanec, Glen Metropolit et Dominic Moore appartiennent également à ce groupe ainsi que le défenseur Paul Mara.

L'autre Québécois, Maxim Lapierre, lui, se retrouve au sein du groupe de six joueurs avec une autonomie restreinte. Les autres joueurs de ce groupe sont les gardiens Jaroslav Halak et Carey Price ainsi que les attaquants Sergei Kostitsyn, Benoît Pouliot et Tom Pyatt.

«J'aimerais revenir avec le Canadien parce que je suis Québécois et j'ai confiance de voir cette équipe accomplir de belles choses dans le futur, a déclaré Bergeron. Je viens de vivre quelque chose d'exceptionnel en jouant chez moi pendant les séries. D'ailleurs, mes parents et amis m'ont remercié de leur avoir permis de vivre de beaux moments.»

«Je ne me cacherai pas pour dire que j'avais certaines craintes lors de mon arrivée avec l'équipe. Les joueurs parlent souvent de la pression de jouer à Montréal. Finalement, cela a été une expérience positive. D'accord, il y a une pression additionnelle, mais on est récompensé en jouant devant un grand public», a ajouté Bergeron, qui a pris le huitième rang chez les arrières de la LNH avec ses 13 buts, même s'il a joué seulement 60 matches.

Employé à l'aile et à la défense, Bergeron a surtout impressionné par son travail sur le jeu de puissance: «Tous les rôles sont importants dans la LNH. Pour ma part, je suis un gars offensif qui passe bien la rondelle et je commence à comprendre de plus en plus le jeu. Je suis un peu à l'image de l'équipe, puisque j'étais négligé. Mais on doit toujours trouver un moyen de se rendre utile.»

Darche: «Ne jamais perdre espoir»

Si Bergeron était assis chez lui à Trois-Rivières lorsque le Canadien a fait appel à ses services en lui offrant un contrat d'une valeur de 750 000 $ après la blessure subie par Andrei Markov en début de saison, Darche, lui, était déjà avec les Bulldogs de Hamilton où on lui avait demandé de jouer le rôle du grand frère.

«Il y a quelques années, j'avais été inspiré par le cas d'Alain Nasreddine qui, après des années dans les ligues mineures, avait finalement passé une saison complète avec les Penguins de Pittsburgh. Cette année, mon cas est semblable à celui de Michael Leighton, le gardien des Flyers. Cela prouve qu'il ne faut jamais perdre espoir», a lancé Darche, 31 ans.

«Évidemment que j'aimerais être de retour la saison prochaine. Et je ne suis pas de ceux qui feront sauter le plafond salarial (avec son salaire de 600 000 $). Cela serait la première fois en sept ans que je jouerais deux années de suite pour la même équipe. Au fil des années dans les ligues mineures, j'ai vu plusieurs joueurs être rappelés et je me disais que je pourrais jouer dans la LNH. Ces rappels, c'est la carotte qui vous incite à continuer. Mais si on m'offre un contrat, je suis conscient que je devrai encore me battre pour un poste au camp d'entraînement», de dire Darche qui, depuis son arrivée dans les rangs professionnels en 2000-01 a porté les couleurs de 13 équipes différentes.

Ce passionné de hockey a réalisé un rêve en jouant pour le Canadien et il a accepté tous les rôles, même celui de meneur de claques, certains soirs: «On veut toujours jouer, mais il faut rester positif autour de l'équipe. Une bonne attitude vous suit partout. Mais je ne cacherai pas que ma femme, Stéphanie, a eu à écouter mes lamentations. D'ailleurs, ma femme est une personne exceptionnelle qui s'est retrouvée seule à Hamilton au cours des quatre derniers mois avec nos deux enfants.»

Moore: «On verra»

Si Bergeron et Darche n'ont pas hésité à affirmer vouloir revenir à Montréal, Moore, lui, a été plus prudent dans ses commentaires: «Il est trop tôt pour penser à ces choses-là. On verra bien comment la situation évoluera dans les semaines à venir.»

Moore s'est avéré un atout important au centre du troisième trio qu'il formait avec Maxim Lapierre et Tom Pyatt en séries. S'exprimant dans un français impeccable, il a déclaré que c'était agréable de surprendre les gens comme le Canadien a été en mesure de le faire en séries.

«On réalise qu'un troisième trio est un élément important d'une équipe. Il faut avoir de la profondeur au poste de centre», a conclu Moore en disant qu'il avait vécu une expérience incroyable à Montréal.