Le gardien du Canadien et héros des séries éliminatoires Jaroslav Halak veut prendre un peu de recul avant de penser à son avenir.

Halak deviendra joueur autonome avec compensation, le 1er juillet, et il pourra recourir à l'arbitrage salarial s'il ne parvient pas à s'entendre avec le Canadien. L'autre gardien Carey Price se retrouve dans la même situation d'autonomie restrictive, comme les attaquants Maxim Lapierre, Sergei Kostitsyn, Benoit Pouliot et Tom Pyatt.

«Pour l'instant, je ne veux pas y penser, a précisé Halak, mardi, lorsqu'on l'a questionné sur ses attentes quant à son nouveau contrat. Ça ne va pas se régler aujourd'hui ou demain.

«C'est une bonne question, mais pour l'instant je veux aller en vacances, mettre de côté le hockey et ne plus avoir à composer avec vous les journalistes», a-t-il glissé en souriant.

Price a bien résumé la situation en affirmant que le sort de Halak et le sien «reposent entre les mains des dirigeants».

«J'ai discuté avec Pierre (Gauthier, le directeur général) aujourd'hui. Ce n'est pas le moment de prendre des décisions en vue de septembre. Émotivement et physiquement, nous sommes tous drainés. Tout le monde aura les idées plus claires dans quelques semaines.»

Price s'est montré peu enclin à poursuivre la cohabitation avec Halak, surtout s'il doit s'acquitter de la tâche de réserviste. Il n'est pas rendu là dans sa réflexion, a-t-il dit, mais il pourrait arriver à la conclusion qu'il soit préférable qu'il obtienne sa chance ailleurs.

«Ce n'est jamais facile de partager la tâche quand les deux gardiens veulent jouer», a-t-il fait remarquer.

Du bout des lèvres, Halak s'est dit prêt à accepter le statu quo «si l'organisation est à l'aise avec ça, pourquoi pas?» Et, si évidemment, il campe le poste de titulaire.

Gauthier a en tout cas un gros atout en main, s'il veut renforcer l'équipe à une position précise, parce que l'intérêt ne manquera pas à travers la LNH.

«Toutes les possibilités seront analysées», a répondu le directeur général, en balayant les questions au sujet de la situation des gardiens.

«Je comprends qu'on se prive d'un élément important quand un des deux gardiens doit rester assis au banc, a-t-il admis. Mais la position de gardien en est une tellement importante.»

Une équipe pourrait faire une offre qualificative à Halak ou même à Price, ce qui obligerait le Canadien à l'égaler ou à accepter des choix au repêchage en compensation.

Mais la perte de Halak pourrait être difficile à faire accepter aux amateurs.

«Je suis un gars ordinaire, a ajouté Halak quand on lui a parlé du soutien des amateurs. Je ne suis pas un super héros ou un sauveur. Je veux simplement faire mon travail et avoir du plaisir.»

Le Slovaque âgé de 25 ans a dit avoir prouvé cette saison que la taille n'est pas toujours un facteur pour un gardien.

«Je ne sais pas ce que c'est de mesurer six pieds trois pouces parce que j'ai toujours mesuré cinq pieds 11 pouces. Si je mesurais six pieds trois pouces, je ne serais peut-être pas ici dans le moment.»

Il a dit avoir progressé davantage sur le plan psychologique que sur le plan technique.

«La saison dernière, j'y pensais trop quand j'accordais un mauvais but ou que je connaissais un mauvais match.

Cette saison, je m'attardais moins aux mauvais buts et aux mauvais matchs. Techniquement, la transition s'est bien déroulée avec le nouvel entraîneur des gardiens, Pierre Groulx. Je côtoyais Roland Melanson depuis l'âge de 17 ans. Pierre n'a pas cherché à tout changer. Il m'a dit «on ne répare pas ce qui n'est pas brisé.»

Price a dit avoir déjà hâte à la saison prochaine. Il a relevé qu'il a conservé une bonne attitude et qu'il a redoublé d'ardeur à l'entraînement au cours des derniers mois.

«Je me disais que si on ne m'utilisait pas, ce n'était pas en raison d'un manque d'effort. J'ai travaillé fort avec Pierre Groulx. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble.

«Cette autre saison qui s'achève pour moi a été formatrice sur plusieurs plans. J'ai beaucoup appris. On dit que l'expérience ne s'achète pas, c'est très vrai. Je peux être fier d'être passé au travers de ce que j'ai vécu dans un marché difficile comme celui de Montréal depuis l'âge de 20 ans.»