Pendant l'échauffement d'avant-match, une partisane des Flyers a brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire : «Halak peut stopper des rondelles, mais il n'arrivera pas à stopper notre destinée.»

C'était un présage au match que les Flyers allaient gagner. Mais aussi un juste retour des choses sur tout ce que cette équipe a vécu au cours de l'année.

C'est d'ailleurs ce qui a poussé le capitaine Mike Richards à saisir à deux mains le trophée Prince-de-Galles pour le rapatrier dans le vestiaire des champions de l'Association Est.

«Nous n'avons rien fait comme les autres cette année. Pourquoi ne pas continuer», a lancé Richards en riant.

«On a eu une discussion avant le match et nous étions tous d'accord. Il y a deux ans, les Penguins n'y ont pas touché et ils ont perdu. L'an dernier, Crosby a pris le trophée dans ses mains et ils ont gagné la coupe. On ne change pas une combinaison gagnante», a ajouté Danny Briere.

Dimanche, après leur balayage des Sharks de San Jose en quatre parties, Jonathan Toews et les Flyers ont laissé le trophée Clarence Campbell sur son socle.

«C'est juste une superstition cette affaire-là. On a gagné ce trophée en travaillant. On va gagner le prochain en travaillant aussi. Peu importe qu'on touche à celui-ci ou non», a lancé à son tour Ian Laperrière qui était fier de ce que lui et son équipe venaient d'accomplir.

«C'était pas drôle ici à Noël. On a frappé le fond du baril cette année. Les blessures, un changement de coach, des problèmes. C'est peut-être justement parce qu'on a traversé tout ça et qu'on a accédé aux séries avec une victoire en fusillade, dans le tout dernier match de la saison, que nous sommes rendus ici», racontait un Laperrière radieux qui a eu droit aux accolades de plusieurs joueurs du Canadien qu'il ne connaissait même pas. Mais aussi de Kirk Muller contre qui il a déjà joué.

«J'ai reçu des remarques sincères de tous les gars. J'ai été touché. Particulièrement par Muller qui m'a dit qu'il appréciait ma façon de jouer. Venant d'un gars comme lui, c'est valorisant. Je n'ai jamais rien vécu de pareil. Ça fait 15 ans que j'attends ça. Mais je ne veux pas qu'on s'arrête ici. Il y a encore une grosse étape à franchir. On va affronter une très grosse équipe. Rendus où nous sommes rendus. On doit croire en nos chances, mais je veux célébrer un peu. Battre Montréal, c'est spécial, surtout qu'ils ne m'ont jamais téléphoné les deux fois ou je me suis retrouvé joueur autonome.»

Questionné sur le fait qu'il avait plongé à deux reprises devant des tirs des joueurs du Canadien, Laperrière refusait de jouer les héros.

«J'aimerais bien marquer 50 buts par année, mais ça n'arrivera jamais. Si je ne peux plus me jeter devant des tirs, ou si j'ai peur de le faire, je suis mieux de prendre ma retraite.»

Dans un autre coin du vestiaire des Flyers, Simon Gagné avouait vivre des moments magiques.

«J'ai vécu de grands moments. J'ai gagné la médaille d'or aux Jeux olympiques, mais d'atteindre la finale de la coupe Stanley avec ce groupe de gars, après une aussi longue et aussi difficile saison, c'est vraiment une sensation spéciale. Il en reste une plus encore à atteindre», a souligné le Québécois.

«Il y a quelque chose de spécial au sein de cette équipe. Nous revenons de loin et nous devons profiter de la chance qui se présente, car nous ne savons pas si nous aurons la chance d'en avoir une autre. C'est vrai pour moi dont la carrière achève, mais ce l'est aussi pour les jeunes. C'est pour cette raison qu'on doit tout donner», a conclu Gagné.