Les Flyers ont été plus intenses dans leur poursuite de la rondelle. Ils ont exercé une pression constante sur le porteur lorsque le Canadien prenait possession de l'objet. Ils ont bloqué des tirs à des moments opportuns. Ils ont été agressifs à foncer dans les ouvertures et ils ont démontré de beaux talents de passeurs. Voilà tous les ingrédients nécessaires pour l'emporter, surtout qu'ils n'avaient pas à se soucier du jeu de puissance du Canadien.

Au sein de la troupe de Jacques Martin, les trois gars qui ont amené l'équipe en finale d'Association, Jaroslav Halak, Michael Cammalleri et Brian Gionta, n'ont jamais baissé les bras. Mais ils ne pouvaient pas cette fois-ci rééditer les miracles accomplis face aux Capitals de Washington et aux Penguins de Pittsburgh. Ils auraient eu besoin d'un appui qui n'est pas venu de la part de certains de leurs coéquipiers.

Un désastre évité

Le match a pourtant bien commencé pour le Canadien qui a profité d'un bon jeu de transition de Roman Hamrlik à Scott Gomez à Gionta pour ouvrir la marque. Mais les choses se sont gâtées par la suite, surtout lors des jeux de puissance du Canadien. D'ailleurs, les Flyers ont égalé la marque en désavantage numérique et ils auraient pu prendre les devants pendant que les joueurs du Canadien sur l'attaque massive étaient mous dans leur poursuite des rondelles libres. De fait, face au mur défensif des Flyers à la ligne bleue, il était impérieux de lancer la rondelle en fond de patinoire pour ensuite gagner des batailles pour la rondelle libre. Mais les Flyers ont gagné à répétition ces batailles. Et, dans cette période, le Canadien a eu le meilleur (9-6) pour les tirs au but. C'est toutefois une statistique frauduleuse puisque les Flyers ont dominé 6-2 pour les chances de marquer. Sans Halak, le match aurait été terminé après 20 minutes de jeu.

La différence

Le Canadien a également bien amorcé la période médiane, mais le spasme offensif a été de courte durée. Le vent a tourné sur un jeu d'intensité et de courage d'Ian Laperrière. Atteint au visage par un tir de Paul Martin lors de la série contre les Devils du New Jersey, cet athlète courageux n'a pas hésité à se jeter devant un tir de PK Subban. Dans les instants qui ont suivi, les Flyers ont marqué deux buts rapides. Tout d'abord, Andrei Kostitsyn et Tomas Plekanec ont été incapables de sortir la rondelle le long de la rampe. Sur ce jeu, Hal Gill a présumé que la rondelle quitterait le territoire et il a laissé Arron Asham derrière lui en tête-à-tête avec Halak. Puis, le trio de Maxim Lapierre, Dominic Moore et Benoit Pouliot a été battu à répétition à la rondelle par la ligne de Mike Richards, Simon Gagné et Jeff Carter. En bout de ligne, Carter, laissé libre dans l'enclave, a complété le travail.

La fin

En troisième période, ce sont les Flyers qui sont sortis en lion, mais Halak a permis à son équipe de garder l'espoir. Et le Canadien a ensuite refermé l'écart sur le premier but en 18 matches de Gomez. De fait, la porte était grande ouverte pour un retour lorsque Chris Pronger a écopé d'une double mineure. Mais, sans Andrei Markov, le jeu de puissance a été désuet tout au long de cette série.

LE JEU DU MATCH : Arron Asham

Laissé seul devant Jaroslav Halak, il a marqué le deuxième but des siens, celui qui a permis aux Flyers de prendre les devants en permanence.

LE HÉROS DU MATCH : Mike Richards

Le capitaine des Flyers a donné l'exemple avec une intensité exemplaire du début à la fin de la rencontre. Il a terminé sa soirée de 22:13 minutes sur la patinoire avec un but, deux passes, un différentiel de plus 2 avec six tirs, trois lancers bloqués, deux vols de rondelle tout en travaillant pendant 4:08 minutes en désavantage.

LE CHIFFRE DU MATCH : 8

Pour la huitième fois de leur histoire, les Flyers de Philadelphie participent à la finale de la Coupe Stanley, eux qui ont inscrit leur nom sur ce trophée en 1974 et 1975.