Témoin de la victoire qui rapproche son équipe d'une huitième présence en finale de la coupe Stanley, Ed Snider, propriétaire des Flyers, affichait une satisfaction évidente après la victoire de 3-0 de son équipe aux dépens du Canadien.

Debout, près de vestiaire des Flyers, Snider a pris soin de serrer la main et de féliciter son entraîneur-chef Peter Laviolette qui se dirigeait vers la salle d'entrevue pour effectuer ses commentaires d'après-match.

Une fois Laviolette parti, Snider s'est retourné vers les journalistes présents pour dire tout le bien qu'il pensait de son nouvel entraîneur-chef.

«Ce gars n'a pas gagné la coupe Stanley (en 2006) avec la Caroline par hasard. Il est un excellent entraîneur et j'en étais convaincu lorsque nous avons fait son embauche au cours de la saison», a lancé Snider.

Âgé de 45 ans, Laviolette est devenu le 17e entraîneur-chef des Flyers le 4 décembre dernier. Il a succédé à John Stevens congédié quelques jours plus tôt alors que les Flyers accumulaient les échecs.

Lorsque les journalistes ont demandé à Snider de spéculer sur les chances que son équipe lui permette de soulever une troisième coupe Stanley, le propriétaire des Flyers a perdu le large sourire qu'il affichait jusque-là.

«J'ai l'habitude en affaires de ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Nous sommes encore loin de la grande finale. Il reste une grosse victoire à remporter. Et ce ne sera pas facile. Cette équipe était dans la même position en première ronde et elle a finalement éliminé les Capitals de Washington, la meilleure équipe de la Ligue. Je vais donc attendre cette quatrième victoire avant de penser plus loin que cette série qui n'est pas gagnée», a plaidé Snider.

S'il est vrai que le Canadien a surpris les Capitals en première ronde et qu'il a échappé deux fois plutôt qu'une à l'élimination avant d'éliminer les Penguins, à Pittsburgh, en deuxième ronde, l'histoire est loin de favoriser le Tricolore.

Aucune équipe dans l'histoire de la LNH n'a remporté la finale d'association après avoir effectué des remontées pour gagner les deux premières rondes en sept matchs.

Mais pour y aller d'une troisième remontée consécutive, le Canadien devra gonfler à huit victoires consécutives sa fiche en match sans lendemain.

Vrai que c'est dans cette situation que le Canadien s'est distingué depuis le début de la vraie saison, mais comme le dit le proverbe : à l'impossible nul n'est tenu.

Sans compter que les Flyers ont, de leur côté, des antécédents qui les favorisent.

Ils affichent un dossier parfait de 16-0 en séries lorsqu'ils ont pris les devants 2-0 dans une série. Ironiquement, ils affichent un dossier de 17-2 dans les séries qu'ils ont dominées trois victoires contre une seule pour leurs adversaires.

Lorsque les journalistes lui ont fait remarquer que c'était la première fois de l'histoire des Flyers qu'ils infligeaient trois jeux blancs à leur adversaire au cours d'une même série et que c'était la toute première fois de son histoire que le Canadien subissait pareil affront, Snider a retrouvé le large sourire qu'il affichait au début de la conversation.

«C'est tout à l'honneur de notre gardien, de notre équipe et de notre entraineur. Mais le jeu blanc d'aujourd'hui est vraiment le fruit du travail de l'équipe. Il récompense l'effort déployé par tous nos joueurs. Combien de tirs le Canadien a obtenus», a conclu le propriétaire des Flyers en lançant cette question.

La réponse est 17.

Et, pour appuyer les prétentions d'Ed Snider, on pourrait jouter que les joueurs des Flyers ont collectivement bloqué 27 tirs, ce qui veut dire qu'ils ont effectué dix arrêts de plus que leur gardien dont le jeu blanc a été mis en péril cinq ou six fois tout au plus au cours de la rencontre.