Partout dans la ligue, on vante l'organisation des Red Wings de Detroit. On dit de son état-major qu'il est peut-être le meilleur du circuit et que les Wings, au sein de leur structure, ont su implanter une culture gagnante.

Pourtant, on a trouvé un joueur qui était content de quitter Detroit!

L'attaquant Ville Leino, que les Flyers de Philadelphie ont obtenu des Wings en échange du défenseur Ole-Kristian Tollefsen, fait regretter à ses anciens patrons d'avoir perdu patience avec lui.

«Tout le monde sait à quel point l'organisation des Red Wings est professionnelle, a rappelé Leino. Mais les Flyers sont au même niveau, ils traitent très bien leurs joueurs.

«Évidemment, le style de hockey est très différent. Je n'étais pas sûr si la marque de commerce des Flyers était encore la même qu'autrefois, mais c'est le cas!»

Les Red Wings ont embauché Leino il y a deux ans, après qu'il eut été nommé le joueur par excellence dans la Ligue de Finlande.

Toutefois, en raison d'un surplus de personnel et de contraintes liées au plafond salarial, l'attaquant de 26 ans a passé l'essentiel de la saison 2008-2009 dans la Ligue américaine, à Grand Rapids.

«Ça a probablement été les moments les plus durs de ma carrière, se souvient-il. J'espérais une transaction et je pensais même retourner en Europe. Je ne voulais pas jouer dans la Ligue américaine.

«Mais je suis resté car les Wings m'avaient promis que je graduerais la saison suivante.»

Une révélation en séries

Les amateurs de pools de hockey étaient nombreux à voir en Leino une carte cachée au début de la présente saison. Mais les choses ont mal tourné pour le loquace Finlandais.

«J'avais pourtant bien entrepris la saison, soupire Leino. J'avais marqué dès le premier match et, pour les dix premiers, notre trio était le meilleur de l'équipe.

«Mais je me suis mis à ressentir le poids des attentes placées en moi. À ce moment-là, on s'est mis à perdre des matchset des joueurs. Je ne convertissais plus mes chances, mes compagnons de trio non plus, et les choses se sont mises à déraper.

«Au retour des blessés, je n'ai à peu près plus joué. Je n'avais plus confiance.»

Le 6 février, les Flyers ont finalement fait son acquisition. Explosion immédiate? Retournement de situation? Pas du tout.

Les Flyers ont longtemps laissé Leino mijoter dans les gradins avant de lui donner sa chance.

«J'espérais pouvoir commencer à jouer immédiatement, ç'aurait été plus facile mentalement. Mais ça a été un départ ardu. Je me demandais ce qui m'arrivait, exactement comme lorsque j'étais avec les Red Wings.»

Or, le jeu de Leino en séries éliminatoires vient de révéler tout son potentiel. Et laisse croire que les Flyers ont réussi tout un vol aux dépens des Wings.

Avec un but et une mention d'aide dans le deuxième match face au Canadien, mardi, Leino revendique désormais trois buts et 11 points en 10 matchs. En l'absence, de Jeff Carter, il s'est révélé un remplaçant de choix sur un trio offensif.

Le bonhomme est heureux.

«J'ai rejoint un groupe de joueurs qui est plus jeune qu'à Detroit. Il n'y a pas autant de joueurs qui ont des familles et ça nous permet d'avoir plusieurs activités ensemble.

«Et puis, l'atmosphère à Philadelphie est impressionnante. L'édifice est très bruyant.»