Ah! les ajustements... C'est un concept à la mode dans le vestiaire du Canadien. Peut-être parce qu'au fond, c'est de cela que sont faites les séries.

En prévision du troisième match, le principal ajustement que compte apporter le Tricolore n'a rien à voir avec ce que lui ont présenté les Flyers de Philadelphie.

Il concerne un concept d'équipe qui, soupçonne Jacques Martin, s'est un peu étiolé dans les derniers matchs.

«Une partie de notre travail est reliée aux X et aux O sur le tableau, mais une autre est reliée à l'état d'esprit de notre équipe», a rappelé l'entraîneur au terme d'une rencontre avec ses joueurs qui a duré plus de 45 minutes.

«Ce qui nous a apporté de la confiance dans les deux premières rondes, c'était le sentiment que les joueurs pouvaient compter les uns sur les autres, que chacun ferait son travail et apporterait sa contribution à l'équipe, a dit Martin. C'est important de retrouver ça.

«Ce n'est pas un joueur qui va faire la différence, c'est le jeu d'ensemble et le noyau de notre équipe.»

Le Canadien a beau tirer de l'arrière 0-2 face aux Flyers, on assure chez les joueurs que le moral n'a pas été mis à mal par la domination de l'adversaire dans les deux premiers matchs.

«On a encore beaucoup de confiance, assure Maxim Lapierre. C'est sûr qu'on a beaucoup de travail à faire, mais on revient à la maison et on se fie beaucoup sur l'appui de nos fans et l'énergie qu'ils vont nous donner.»

Halak ne reçoit aucun appui

Après la défaite de 6-0 dans le premier match, Jaroslav Halak n'a pas rebondi de la même manière qu'il l'avait fait dans les séries précédentes.

Et le troisième but qu'il a accordé mardi donne à penser qu'il a pu se créer une brèche dans sa confiance et sa concentration.

Jacques Martin lui fera sans doute confiance jeudi soir, mais l'entraîneur a manqué une bonne occasion de lui renouveler son appui devant les médias.

«Notre gardien a été un gros facteur dans les deux premières séries, a d'abord indiqué l'entraîneur.

«Sa performance (face aux Flyers) a été identique à celle des autres joueurs jusqu'à maintenant. Il doit être plus solide... comme les autres joueurs de l'équipe.»

Halak a accordé sept buts en 37 lancers face aux Flyers. Mais il n'est quand même pas responsable de ce qui ne s'est pas créé à l'autre bout de la patinoire!

«On ne lui a pas donné beaucoup d'aide, on n'a pas marqué un seul but en deux matchs», a rappelé Maxim Lapierre.

Un top 6 en panne

C'est dur pour le Canadien de garder confiance quand ses canons offensifs éprouvent autant de difficultés. Outre Michael Cammalleri et Brian Gionta, qui ont généré l'essentiel de l'attaque, les quatre autres attaquants identifiés au «top 6» du Tricolore se font très discrets.

Tomas Plekanec n'a pas marqué à ses 10 derniers matchs.

Andrei Kostitsyn n'a pas marqué depuis son tour du chapeau, il y a 14 rencontres de cela.

Scott Gomez a été tenu en échec dans les 15 derniers matchs et Benoit Pouliot, dans ses 22 derniers.

L'entraîneur et les joueurs répètent de guerre lasse qu'ils devront créer plus de circulation devant le filet de Michael Leighton.

Qu'ils doivent se donner des deuxièmes et troisièmes chances de marquer.

Qu'ils doivent corriger leurs unités spéciales.

«On peut dire tant qu'on veut qu'on s'améliore et qu'on va dans la bonne direction, il reste qu'on doit ensuite faire le travail sur la glace», a fait remarquer Travis Moen avec à-propos.

Jamais battu

Au plan défensif, le concept d'équipe évoqué par Jacques Martin s'est cimenté lors des deux premières série autour de Hal Gill et Josh Gorges, qui se sont sacrifiés pour la cause en bloquant d'innombrables lancers.

Gill, qui admet volontiers que son équipe doit passer aux choses sérieuses - «on n'a pas offert beaucoup de résistance aux Flyers jusqu'ici» - a expliqué qu'il ne fallait pas s'inquiéter que le nombre de tirs bloqués ait diminué face aux Flyers.

«On ne cherche pas à bloquer des lancers, a insisté Gill. Il y a des situations où l'on ne sera pas en mesure d'atteindre le joueur adverse, et c'est à ce moment-là qu'on va bloquer des tirs.

«Mais notre préoccupation première, c'est d'ôter du temps et de l'espace aux attaquants adverses. Pour cela, il faut maintenir le bon espace entre les avants et les défenseurs, et jouer en équipe.»

Mentalement, en tant que groupe, le Canadien en a-t-il encore beaucoup à donner?

Selon Jacques Martin, on aurait tort de prendre son équipe pour battue - une fois de plus.

«On a mérité le droit d'être là et, même si la tâche devant nous est difficile, mais j'ai une grande confiance dans le caractère et la détermination de notre équipe, a mentionné le coach.

«Bien des gens n'étaient pas optimistes après le quatrième match contre les Capitals de Washington et nous avons prouvé qu'ils avaient tort.»

Si le Canadien veut répéter l'exploit, ça doit commencer jeudi.

Sinon, ça pourrait finir samedi.