Mis à l'index par ses coéquipiers au cours des dernières semaines et gardé à l'écart de l'équipe lors de la série contre Pittsburgh, Sergei Kostitsyn assure qu'il tient toujours à porter l'uniforme du Canadien.

«Je veux jouer à Montréal et je m'entraîne à fond pour prouver à la direction de l'équipe qu'elle aurait raison de me faire une place au sein de la formation», a lancé le plus jeune des frères K après l'entraînement de lundi.

Un entrainement auquel neuf joueurs seulement ont pris part.

Lorsque La Presse lui a défilé la liste de ses frasques des derniers mois - désertion en début de campagne lorsqu'il a été cédé au club-école, menaces de retourner en Russie pour évoluer dans la KHL, retards répétés à des entrainements et je-m'en-foutisme qui lui ont valu des mesures disciplinaires - Kostitsyn s'est contenté de sourire.

Quand on lui a suggéré qu'il devait avoir fait quelque chose de grave pour que ses coéquipiers lui tournent le dos en réclamant pratiquement son exclusion du vestiaire, Kostitsyn s'est dressé.

«J'aimerais mieux ne pas parler de ça, mais je n'ai rien fait de grave», a assuré le jeune homme.

Questions sans réponse

Dans l'entourage de l'équipe, on se questionne sur le retour du jeune rebelle. Car s'il est doté d'un talent certain, le plus jeune des frères K compte très peu d'alliés.

En plus, les deux ou trois entrainements effectués avec les réservistes sont loin de l'assurer d'une forme nécessaire pour faire face à la réalité des séries. Surtout face à une équipe aussi robuste que les Flyers.

«J'étais à l'écart de l'équipe, mais je me suis entrainé très fort en gymnase. Je suis conscient que la situation n'est pas facile pour moi. Mais j'espère que j'aurai la chance de jouer au cours de cette série afin de prouver que je veux et que je peux aider cette équipe à gagner. C'est ici que je veux jouer.»

En quatre matchs disputés en première ronde face aux Capitals de Washington, le plus jeune des frères K a été blanchi en plus d'avoir accumulé un différentiel de -3.

De fait, Sergei Kostitsyn s'est contenté de 14 points lors des 28 derniers matchs de la saison. Des points qu'il a récoltés lors de huit rencontres seulement.

Rien pour forcer la main de Jacques Martin qui a affiché son mutisme habituel, lundi, quant aux modifications qu'il pourrait apporter à sa formation.

Pouliot dans l'eau chaude

Si Kostitsyn a une pente raide à remonter pour convaincre l'état-major et ses coéquipiers, les insuccès de Benoit Pouliot pourraient lui offrir une occasion de réintégrer l'alignement.

Pouliot ne revendique que deux passes en 15 matchs depuis le début des séries. Il n'a donc qu'un but (sept points) à ses 29 derniers matchs si l'on tient compte de sa fin de saison difficile.

«Je ne fais pas ma part à l'attaque en ce moment», a convenu celui qui a perdu sa place au sein du premier trio en compagnie de Scott Gomez et Brian Gionta.

«Je ne joue pas assez bien pour justifier ma présence avec eux. Je comprends ça. En même temps, je ne crois pas jouer aussi mal que mon manque de production le laisse croire. Je travaille fort, mais les résultats ne viennent pas», a plaidé Pouliot qui est confiné aux troisième et quatrième trios depuis quelques semaines.

Le jeune attaquant obtenu du Wild en retour de Guillaume Latendresse sent la pression se resserrer autour de lui. Il sent qu'on rappelle sa réputation bâtie au Minnesota à titre de joueur qui ne fournissait pas toujours l'effort maximal. Il sent aussi qu'il pourrait écoper.

«Je ne crois que je mérite d'être sorti de la formation. Je suis passé par tous les trios au cours des derniers matchs et c'est difficile de trouver une chimie lorsque tu changes souvent de compagnons de jeu. Mais c'est à moi de prouver que je mérite de jouer plus souvent et dans des situations qui me permettraient de recommencer à marquer.»

En 53 matchs avec le Canadien cette année, Pouliot a marqué 15 buts et récolté 24 points.