Contrairement à Jacques Martin qui a pu profiter de deux journées d'inactivité pour élaborer des stratégies selon que son équipe allait croiser les Bruins de Boston ou les Flyers de Philadelphie, Peter Laviolette a dû attendre la victoire historique de son équipe avant de se mettre à penser au Canadien.

«Quand tu tires de l'arrière 0-3 dans une série, tu ne peux regarder plus loin que le prochain match et ne penser à rien d'autre qu'aux choses à faire pour le gagner. J'ai demandé à mes joueurs de croire en nos chances de revenir de l'arrière dans notre série. Ils l'ont fait en se concentrant sur ce qu'ils avaient à accomplir de présence en présence. On pensera au Canadien et à la finale en temps opportun», a sèchement répondu l'entraîneur-chef des Flyers à quelques heures du septième match face aux Bruins.

Après la victoire, il a accueilli la même question avec un sourire qui contrastait avec son air sévère du début d'après-midi.

«Je suis encore sous le choc de notre victoire, mais j'ai eu quelques «flashs» tout à l'heure dans mon bureau alors qu'on célébrait ce qu'on vient d'accomplir. Je vais m'y mettre plus à fond une fois à bord de l'autobus et nous aurons la journée de demain pour préparer la prochaine série», mentionnait Laviolette.

Deux bonnes équipes

Dans l'Ouest, les Sharks de San Jose et les Blackhawks de Chicago ont permis à la logique de prévaloir alors que la finale opposera les deux meilleures formations.

Dans l'Est, il en est tout autrement.

Les Flyers de Philadelphie, qui ont accédé aux séries en remportant, en prolongation par surcroît, leur dernier match de la saison régulière aux dépens des Rangers de New York profiteront de l'avantage de la patinoire même s'ils ont terminé au 7e rang de l'Association devant le Canadien qui a terminé 8e.

«Ce n'est pas parce que nos deux équipes ont terminé la saison en 7e et 8e place que nous ne formons pas de bonnes équipes de hockey. Le Canadien a réalisé de grandes choses en sortant les deux équipes que tout le monde voyait en finale. Pour battre Washington et Pittsburgh, les battre sur la route après avoir comblé des retards de 1-3 et de 2-3, tu dois former une bonne équipe de hockey. Et c'est une très bonne équipe que nous croiserons en finale», assurait Laviolette.

Quant à sa propre équipe, Laviolette n'avait que de bons mots à défiler.

«Nous avons connu plus que notre part d'ennuis en saison régulière. Les blessures et le fait que nous trouvions des moyens de perdre au lieu de gagner nous ont fait glisser au classement. Mais quand on analyse plus en détail notre saison, on se rend compte que nous avons joué du très gros hockey depuis les Fêtes. Nous avons été dans un mode de survie durant près de trois mois. On a fait face à l'élimination quatre fois contre Boston. Mais on a fait face à l'élimination lors du dernier match de notre saison également. En fait, on a été dans cette situation bien plus souvent. C'est pour cette raison que je suis si fier de ce groupe de joueurs. On vient d'accomplir un exploit historique. Mais on récolte surtout le fruit de notre travail des derniers mois», a indiqué l'entraîneur-chef des Flyers.

Sur les traces des Hurricanes

Peter Laviolette se retrouve en pays de connaissance. En 2006, il était à la barre des Hurricanes de la Caroline qui ont surpris le monde du hockey en mettant la main sur la première coupe Stanley de leur histoire.

Voit-il ses similitudes entre les deux équipes?

«Ce sont deux équipes différentes. Mais pour gagner une coupe Stanley, tu dois compter sur de bons joueurs de hockey, mais surtout sur des gars spéciaux. Qui peuvent se donner sans compter. C'est ce genre de joueurs qui portent l'uniforme des Flyers de Philadelphie. C'est ce genre de joueurs qui ont su revenir de l'arrière 0-3 dans la série et dans le match de ce soir. C'était un défi que seuls des hommes, des vrais, pouvaient relever. Ils m'ont prouvé, ils se sont prouvé qu'ils étaient bel et bien des hommes.»