Guy Boucher entend les rumeurs. Il a eu écho de celles en provenance de Columbus, qui affirment que le DG des Blue Jackets, Scott Howson, veut attendre l'élimination des Bulldogs de Hamilton avant de nommer son nouvel entraîneur, puisqu'il tient à s'entretenir avec lui.

Boucher sait, comme tous les observateurs de la scène du hockey, que le Lightning de Tampa Bay, les Devils du New Jersey et les Thrashers d'Atlanta se cherchent un entraîneur.

Mais, comme il fallait s'y attendre, il est avare de commentaires à ce sujet. «Il y a un paquet de choses qui se disent, mais pour l'instant, je m'occupe juste de mon équipe, a-t-il confié au bout du fil. On verra quand on aura fini notre saison, si c'est pour arriver.»

Le quotidien Columbus Post Dispatch écrivait mercredi que le Canadien serait disposé à donner la permission à Howson de discuter avec Boucher, mais quand? Les équipes de la LNH peuvent discuter avec les entraîneurs de la Ligue américaine entre chaque série, mais seulement avec le consentement du club qui emploie l'entraîneur. Les Bulldogs viennent d'atteindre la demi-finale et disputeront leur premier match contre les Stars du Texas ce soir.

Selon plusieurs sources, Kevin Dineen serait le premier candidat de Howson. Il a terminé sa carrière avec les Blue Jackets et a dirigé les Pirates de Portland, de la Ligue américaine, ces quatre dernières années. Par contre, tout indique que la porte est ouverte à Boucher si le DG tient à lui parler.

Le nouveau DG des Thrashers, Rick Dudley, semble avoir un faible pour John Torchetti. Chez les Devils, plusieurs se demandent si le directeur général Lou Lamoriello ne se tournera pas vers un soldat de son organisation, John MacLean, qui dirigeait le club-école des Devils. Reste le Lightning, qui n'a toujours pas de directeur général.

Boucher explique le succès des Bulldogs

Une chose est sûre, Guy Boucher, l'entraîneur de l'année dans la Ligue américaine, doit faire réfléchir plusieurs directeurs généraux avec les résultats qu'il obtient en séries éliminatoires avec un club déplumé, après ses succès en saison régulière.

«C'était gros notre victoire en deuxième ronde, surtout avec les joueurs qui nous manquaient. P.K. (Subban) est parti, mais (Mathieu) Carle et (Yannick) Weber n'étaient déjà plus là. Et on vient de perdre (Mike) Vernace, de dire Boucher. On a joué à cinq défenseurs lors des deux derniers matchs. Frédéric St-Denis et André Benoit sont exceptionnels pour nous en ce moment. On les utilise à toutes les sauces, ils bloquent des tirs, ils jouent blessés, ils sont impressionnants.

« Nous avons changé notre façon d'attaquer, a poursuivi Boucher. On a appliqué un échec-avant très prononcé qui implique nos défenseurs et on a réussi à les garder dans leur zone. On les a attaqués avant qu'ils nous attaquent!»

David Desharnais, encore lui, est le meilleur compteur du club en séries avec 13 points en 12 matchs. Mike Glumac et Brock Trotter font bien eux aussi. «On en a besoin parce qu'il nous manque quatre de nos six meilleurs attaquants, a repris Boucher. (Max) Pacioretty n'est pas là depuis un bout de temps, il n'a presque pas joué avec nous à cause de son épaule, (Tom) Pyatt n'est pas là lui non plus depuis plusieurs semaines, (Ben) Maxwell est avec le Canadien depuis deux mois, sans oublier (Mathieu) Darche. Ce sont quatre pièces-maîtresses. C'est comme si tu enlevais Scott Gomez, Mike Cammalleri, Tomas Plekanec et Brian Gionta au Canadien.»

Et les p'tits nouveaux, Gabriel Dumont, Olivier Fortier et Dany Massé? «Ils ont tous été en mesure de faire une différence à un moment ou un autre, a mentionné Boucher. Massé est efficace lors des mises en jeu. Fortier a joué lors du sixième match au Manitoba parce que les gars commençaient à manquer de jus et il a bien fait en infériorité numérique.»

Dumont impressionne

Les plus beaux compliments de Boucher vont cependant à son ancien attaquant des Voltigeurs de Drummondville, Gabriel Dumont, qui vient de passer dans les rangs professionnels après avoir marqué 51 buts chez les juniors. «C'est pas compliqué, il a été notre meilleur joueur en première période lors du dernier match. Il frappait tout ce qui bougeait. Les joueurs ont vite appris à le connaître de l'autre bord! Il est très dérangeant. En plus, il commence à se sentir plus à l'aise côté hockey. Alors il fait des jeux, il a compté un but en supériorité numérique l'autre jour. Je suis un peu surpris, je l'avoue. Je m'attends à ce qu'il soit capable d'accomplir de belles choses; mais quand tu arrives du junior, c'est une énorme coche de pouvoir faire ce qu'il a fait. Les joueurs l'ont adopté ça n'a pas été long.»

Il reste deux séries à gagner avant de mettre la main sur la Coupe Calder. L'avenir nous dira si Guy Boucher pourra mener son club au championnat dès sa première année à Hamilton.

Et si cette première saison avec les Bulldogs était sa dernière...