Michael Cammalleri en est à sa septième saison dans la LNH - sa cinquième complète - et c'est la première fois de sa carrière qu'il se rend aussi loin en séries. «Après notre victoire à Washington, Scott Gomez m'a d'ailleurs dit «bienvenue en deuxième ronde, Cammy»», a raconté l'explosif ailier gauche.

Voilà le Canadien à une victoire de la finale d'association et Cammalleri, tout néophyte qu'il soit en séries, y est pour une large part. Ses 11 buts (en 13 matchs) représentent le plus haut total en séries par un joueur du Canadien depuis Vincent Damphousse, en 1993. «J'ai confiance en mes habiletés de marqueur lorsque j'obtiens mes chances, mais le crédit revient à mes coéquipiers et à leur capacité à créer des jeux», a humblement commenté Cammalleri.

Le Tricolore aurait-il découvert un joueur taillé sur mesure pour les séries? Répondre oui, ont observé Jacques Martin et Brian Gionta, ce serait négliger son apport en saison régulière.

«Il a marqué de gros buts pour nous durant toute l'année, a rappelé Gionta. Il était là quand nous avions besoin de lui. Il n'y a donc là rien de neuf. C'est juste qu'en séries éliminatoires, tout prend de plus grandes proportions.»

Cammalleri lui-même n'est pas prêt à dire qu'il se développe un côté money player. C'est surtout le plaisir qui l'anime en ce moment. «L'an dernier, c'était mes premières séries et j'étais probablement trop énervé, trop emballé, a-t-il expliqué. Mais j'étais vraiment excité de retourner en séries. Ç'a d'ailleurs été un facteur dans ma décision, l'été dernier, de me joindre à une équipe qui avait des chances d'aller en séries.»

Garder son calme

Être «excité», être «énervé»...Voilà des mots qui reviennent souvent dans le discours de Cammalleri. Il a déjà confié que de garder le contrôle de ses émotions constituait son principal défi en tant que professionnel. De concert avec le psychologue sportif David Scott, Cammalleri apprend graduellement à relaxer et à penser à autre chose.

«Je dois me désengager des matchs à un moment donné, car j'y pense trop et ça m'ôte de l'énergie, explique Cammalleri. C'est épuisant de toujours penser au hockey dans l'avion ou lorsqu'on doit dormir. On travaille beaucoup à ce niveau-là.»

Cammalleri est aussi discipliné que passionné. CBC en a montré un bel exemple lors du sixième match en diffusant un extrait de sa préparation d'avant-match, qui est axée sur la visualisation. Assis au banc de l'équipe, Cammalleri s'imagine des situations de match.

«J'aime entre autres visualiser les sorties de zone, car c'est l'un des jeux les plus difficiles à faire pour un ailier. On doit accélérer en possession de la rondelle et faire suffisamment de chemin avant que l'adversaire ne referme les ouvertures, a expliqué l'attaquant de 27 ans. Je visualise aussi des jeux simples qui nous mettent dans le match et qui nous donnent l'impression, au milieu de la partie, d'avoir déjà vécu ces moments-là.»

«Michael est un homme motivé et perfectionniste», a souligné Jacques Martin, hier, à propos de son franc-tireur.

En ce sens, il est un reflet de toute l'équipe. Ou presque.