«Ce n'est pas le temps de finir ça, il neige encore!» C'est en ces mots que Maxim Lapierre a décrit la volonté du Canadien de prolonger son printemps encore un peu.

Il est vrai que la neige fondante de mai étonne autant que le parcours du Tricolore, qui a tenu son bout face aux Penguins de Pittsburgh après avoir éliminé les Capitals de Washington. Or, il a le dos au mur, et les six dernières fois où le Canadien a subi l'élimination en séries, il jouait devant ses partisans.

Lui reste-t-il encore des ressources? «Cela fait deux mois que l'on joue du hockey désespéré, a rappelé Jacques Martin. C'est la quatrième fois que l'on fait face à l'élimination, de sorte qu'on est en terrain familier.»

L'expérience accumulée lors de sa magnifique remontée face aux Capitals devrait en effet aider le Tricolore dans sa préparation, croit Josh Gorges. «On se doit de garder le même état d'esprit que face aux Capitals, a expliqué ce dernier. C'est comme un septième match pour nous. On gagne ou on retourne chez nous. Et l'on n'est pas encore prêts à rentrer à la maison.»

Toujours des obstacles

Certains diront que l'on voit des motifs de consolation là où il n'y en a pas, mais plus le portrait est sombre, meilleures semblent les chances du Canadien. C'est vrai: Jaroslav Halak connaît ses meilleurs matchs lorsqu'il est bombardé alors que le Tricolore a perdu les trois matchs des séries où il a lancé plus souvent que ses adversaires!

Et il en va de même avec les blessures: les joueurs clés n'ont cessé de tomber au combat durant la saison, mais s'il est passé proche de rompre à certains moments, le roseau du Canadien n'a fait que plier.

«Depuis le premier jour de la saison, je ne sais pas trop pourquoi, mais nous avons développé ce talent de surmonter l'adversité, a noté Maxim Lapierre. On est très calmes dans les situations de stress. Même lorsqu'on tire de l'arrière, les gars savent qu'ils vont faire le travail. Et je suis sûr que ce sera la même demain (ce soir). Mais ça va nous prendre 20 guerriers.»

Le cas Pouliot

Jacques Martin en compte plusieurs au sein de son équipe. Sauf qu'il doit bien se demander ce qu'il peut et ce qu'il doit faire avec Benoît Pouliot, qui semble avoir perdu tous ses repères sur la patinoire.

Même si son équipe cherchait à combler un déficit de deux buts, Pouliot a été cloué au banc durant toute la troisième période, samedi. Il n'a joué que six minutes en tout et partout. «Benoît manque de confiance, a expliqué Martin. Ce n'est pas une question d'habitudes de travail, mais plutôt de vouloir la rondelle. C'est un bon joueur en possession de la rondelle, sauf qu'il a tendance à s'en débarrasser trop rapidement en ce moment.»