Les gens commencent à reconnaître Tom Pyatt dans les rues de Montréal.

C'est tout un renversement de situation si l'on considère qu'au camp d'entraînement, ses propres coéquipiers n'arrivaient pas à l'identifier!

«Nous étions à Los Angeles, et j'étais avec Andrei Markov et quelques joueurs, et c'est là que je me suis confessé à «Pyzie», a raconté Scott Gomez.

«Car au début de la saison, j'étais entré dans le vestiaire, je l'avais vu et je m'étais dit : «Il me semble que j'ai déjà vu ce visage-là quelque part».

«Et plus tard, je me suis rappelé : ah oui! C'est le gars avec qui j'ai été échangé!»

Gomez avait eu beau le côtoyer dans les camps d'entraînement des Rangers de New York, Pyatt n'était pas assez sorti du lot pour que le centre vedette se souvienne de lui.

C'était bien là le problème.

Aussi, lorsque Pyatt a été inclus dans la transaction envoyant Chris Higgins et Ryan McDonagh à New York, plusieurs l'ont considéré comme une quantité négligeable dans l'échange.

«Je n'avais pas de problème avec le fait d'être qualifié de «throw in», se souvient Pyatt. Ça me donnait la chance de surprendre les gens et de leur montrer que je pouvais jouer à ce niveau.

«J'ai étonné du monde au camp d'entraînement et je suis content d'avoir pu continuer à le faire tout au long de la saison.»

L'Ontarien de 23 ans est devenu un préféré de Jacques Martin, qui voit en lui un joueur rapide, compétitif et responsable défensivement.

«C'est peut-être l'un de nos meilleurs pour bloquer des lancers de la pointe, a souligné l'entraîneur. Il sacrifie son corps. Ça témoigne de sa vision et de son intelligence sur la glace.»

Pour donner une mesure du rôle que joue désormais Pyatt avec le Canadien, il faut se souvenir que dans le sixième match de la série face aux Capitals de Washington, il s'est retrouvé sur la glace lorsque le CH se défendait à court de deux hommes.

Ça a été un moment déterminant dans cette série.

«Et il n'y a personne sur le banc qui s'est demandé ce qu'il faisait là», a signalé Gomez, qui a appris à connaître son jeune coéquipier.

Sortir de sa coquille

Pyatt rêvait à un plus beau but que celui qu'il a marqué jeudi dans la victoire de 3-2 du Canadien. Mais il était très heureux de marquer un but significatif.

«Je veux produire offensivement, je ne veux pas m'en tenir au jeu le plus prudent, a-t-il mentionné.

«Parfois je pense trop en fonction de la défense et je veux pouvoir sortir de cette coquille-là.»

Même s'il jouait du bon hockey lors de son premier rappel, sa confiance avait été minée par un différentiel négatif. Mais il est revenu de Hamilton plus confiant et plus désireux de transporter la rondelle.

«J'ai toujours mis un peu de temps à produire à chacun des niveaux que j'ai atteints», nous confiait d'ailleurs Pyatt, jeudi matin.

Un héros different chaque soir

Si Pyatt fait la nouvelle aujourd'hui, s'il est également question de joueurs comme Maxim Lapierre et Mathieu Darche, c'est que les employés de soutien ont fait leur large part dans la remontée du Canadien face aux Penguins, dans le quatrième match.

«En séries éliminatoires, il faut que ce soit un joueur différent qui s'illustre à chaque soir», a rappelé Scott Gomez, qui a une vaste expérience dans le domaine.

«Il y aura des matchs durant les séries où nos gros joueurs vont bien jouer sans réussir à marquer, a ajouté Darche. On l'a vu avec nos adversaires : Sidney Crosby n'a pas encore marqué contre nous et Alex Ovechkin ne comptait pas à tous les matchs.

«C'est la raison pour laquelle on a besoin de la contribution de tous les trios.»