Les Penguins sont débarqués à Montréal confiants et heureux. Ils n'affichaient pas l'ombre d'une crainte soulevée par la défaite de dimanche qui a permis au Canadien de niveler les chances dans la série ou de se retrouver devant la foule partisane et ô combien bruyante du Centre Bell.

«On sait ce qui nous attend. Ça va crier fort, il va y avoir de l'ambiance, mais pour moi et les autres Québécois, ce sera une source de motivation supplémentaire», assurait le joueur de centre montréalais Maxime Talbot.

Le gardien Marc-André Fleury, le défenseur Kristopher Letang et l'ailier Pascal Dupuis seront dans la même situation que Talbot.

«Ça va rendre les matchs plus excitants», convenait Fleury qui devra se mettre des bouchons dans les oreilles pour ne pas entendre les hurlements des partisans du Canadien qui vont scander son nom.

Victime de trois buts sur les 21 tirs du Tricolore, Fleury a revu le match en compagnie de l'entraîneur des gardiens Gilles Meloche.

«Le Canadien a été opportuniste. Deux beaux jeux, une belle passe dans l'enclave de Gomez et une frappe à la volée de Cammalleri, ont permis de marquer les premiers buts. Marc-André ne pouvait rien. Sur le troisième, on a commis un revirement coûteux et Cammalleri a trouvé le trou», a commenté Gilles Meloche lors d'un entretien avec La Presse.

Guerriers de la route

Même s'il venait de voir son équipe perdre l'avantage de la patinoire après le revers de dimanche, Kristopher Letang était loin de paniquer.

«Nous ne sommes pas intimidés par Montréal ou par le fait de nous retrouver sur la route. Je crois qu'on l'a clairement prouvé en première ronde contre Ottawa. Ils nous ont battus deux fois à la maison. Ils ont même gagné le premier match. Mais on est allé les battre trois fois chez eux», plaidait Kristopher Letang.

Le bilan des dernières séries donne plus de poids encore aux prétentions de Letang.

Car en plus d'avoir éliminé les Sénateurs devant leurs partisans, lors du sixième match de la série, les Penguins ont remporté les trois séries qui les ont menés en finale de la coupe Stanley sur la route. C'est aussi à Detroit, dans le cadre de la septième et décisive rencontre, que les Penguins ont battu les Red Wing pour permettre à Sidney Crosby de soulever sa première coupe en carrière.

Avant de célébrer cette grande victoire, les Penguins avaient tour à tour éliminé les Flyers à Philadelphie, les Capitals au Verizon Center et les Hurricanes de la Caroline au RBC Center dans le cadre d'un balayage en quatre matchs.

Visionnement et regroupement

Avant de mettre le cap sur Montréal, les Penguins ont tenu une longue séance de visionnement au cours de laquelle ils ont revécu le match de dimanche.

Pas de cris, pas de grincements de dents et surtout pas de doigts pointés en direction d'un joueur ou d'un autre.

L'analyse de l'entraîneur-chef Dan Bylsma a été simple : jouer les 60 minutes du match de mardi comme les dix premières du match de dimanche.

«Nous avions le plein contrôle de la partie pendant les dix premières minutes. On frappait, on était actif, on jouait comme on le voulait. On menait 1-0, on avait huit tirs contre un et une vilaine pénalité (Ruslan Fedotenko a fait trébucher Ryan O'Byrne devant Jaroslav Halak) a brisé notre erre d'aller et on n'a pas été capable de la retrouver ensuite», a commenté Meloche après l'entraînement optionnel de son équipe. Un entraînement auquel une demi-douzaine de joueurs seulement ont pris part.

Aucun changement n'est prévu à la formation menée par Sidney Crosby en vue du match de mardi. Marc-André Fleury sera bien sûr devant le filet. Maxim Talbot sera au centre du troisième trio en relève à Jordan Staal.

Quant à Evgeni Malkin, les Penguins espèrent qu'il se mettra en marche. Blanchi dimanche, le gros joueur de centre n'a qu'une passe en deux matchs face au Canadien. Il revendique quatre buts et neuf points en huit rencontres éliminatoires ce printemps.