Après avoir contenu l'attaque redoutable des Capitals, le Canadien en croise une autre tout aussi explosive. Après Alexander Ovechkin, voilà donc Sidney Crosby qui compte 11 buts et 25 points en 18 matchs contre le Canadien en carrière. Colauréat du trophée Maurice Richard avec Steven Stamkos, cette année, Crosby domine les compteurs des séries avec 9 passes et 14 points. Il a participé à 14 des 24 buts de son équipe. Il présente aussi un différentiel de +7.

Derrière Ovechkin, on retrouvait Backstrom. Derrière Crosby se dresse Malkin qui, même s'il n'a rien cassé dans la série contre les Sénateurs d'Ottawa, a obtenu huit points. Les Penguins comptent aussi sur Jordan Staal, qui sera certainement plus efficace que le fantôme d'Alexander Semin qui a tenté, sans succès, de faire peur au Canadien en première ronde. Les Penguins comptent aussi, et surtout, sur le vétéran Bill Guerin qui a juste ce qu'il faut de talent, de hargne et de vécu pour assurer un grand leadership au sein du vestiaire. Un joueur comme Guerin aurait grandement aidé la cause des Capitals. Mais bon!

Les Penguins sont certainement aussi menaçants que les Caps en attaque. Mais ils le seront bien plus sur l'aspect robustesse. Matt Cooke, Maxime Talbot, Mike Rupp et Tyler Kennedy «bardasseront» le Canadien bien plus que les Capitals l'ont fait. Les Penguins ont distribué 253 mises en échec en 6 matchs contre Ottawa, qui a terminé au premier rang avec 256. Le Canadien ne s'est fait frapper que 171 fois en 7 matchs par les Caps et il n'a asséné que 145 coups d'épaule. Un net avantage, donc, en faveur des Penguins. 

À la ligne bleue

Les Penguins seront certainement meilleurs en défense que les Capitals. L'Igloo n'héberge pas un finaliste au trophée Norris, mais il y a fort à parier que tous les défenseurs des Penguins joueront mieux que Mike Green. Sergei Gonchar demeure le maraudeur à la ligne bleue. Mais avec Brooks Orpik et Mark Eaton qui s'occupent des gros attaquants, Kris Letang et Alex Goligoski qui relancent l'attaque, Jay McKee et Jordan Leopold qui complètent la brigade, les Penguins sont nantis à la ligne bleue. Leopold, victime d'une commotion cérébrale contre Ottawa, devrait obtenir le feu vert des médecins sous peu. Exception faite des cinq buts accordés dans la défaite de 5-1 encaissée au Centre Bell, le 6 février dernier, la seule de Pittsburgh en quatre duels face au Canadien, la défense des Penguins a limité le Tricolore à quatre buts dans les trois autres matchs. Et ils en ont marqué 12.

Entre les poteaux

Marc-André Fleury a gagné la Coupe Stanley l'an dernier. Il a atteint un sommet personnel cette saison en amorçant 66 des 82 matchs des Penguins. De fait, il a commencé 139 des 159 derniers matchs de son équipe, en incluant les rencontres de séries éliminatoires, et il présente un dossier de 81 victoires, 45 défaites et 11 revers en prolongation ou tirs de barrage. Que dire de plus? Que ses 35 victoires en séries l'assurent déjà du deuxième rang dans l'histoire des Penguins derrière Tom Barrasso, qui en compte 56. Malgré toutes ces statistiques élogieuses, Marc-André Fleury représente peut-être le maillon faible des Penguins dans une série contre le Canadien. Pourquoi? Parce qu'il peine contre Montréal. En 17 duels contre le Tricolore, Fleury a remporté neuf victoires, et perdu sept fois dont l'une en prolongation. Là où ça se complique, c'est sur le plan de la moyenne (3,46 buts alloués par match) et de l'efficacité (86,6%), les pires statistiques du gardien sorelois face aux 29 formations de la LNH. En première ronde des séries, contre Ottawa, Fleury a accordé 19 buts aux Sénateurs. Il a maintenu une moyenne de 2,75 et une efficacité de 89%. Avantage Canadien avec Halak?

Les unités spéciales

C'est le monde à l'envers au chapitre des unités spéciales chez les Penguins. Malgré leur talent à l'attaque, malgré la présence des Gonchar, Letang et Goligoski à la pointe, les Penguins ont terminé la saison régulière au 19e rang en avantage numérique avec une efficacité de 17,2%. Inversement, leur travail en désavantage numérique (9e à 84%) était solide. Après la première ronde des séries, les Penguins frappent pour 25% en attaque massive (7 buts en 28 occasions), mais ils sont très généreux à court d'un homme. Ils ont donné 7 buts (en 22 occasions) aux Sénateurs pour une efficacité de 68,2%. Loin, très loin derrière le Canadien qui affiche une efficacité de 97%. En combinant les résultats de l'attaque à cinq et du travail en infériorité numérique, les Penguins doivent se contenter d'un total de 93%. Loin sous la norme de respectabilité qui est de 100%. Quant au Canadien, son 97% en désavantage numérique l'assure d'une moyenne combinée de 117%. Un net avantage à ce chapitre pour la troupe de Jacques Martin.

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PENGUINS

GARDIENS DE BUT

29 Marc-André Fleury

1 Brent Johnson

DÉFENSEURS

7 Mark Eaton

5 Deryk Engelland

3 Alex Goligoski

55 Sergei Gonchar «A»

4 Jordan Leopold

58 Kris Letang

6 Ben Lovejoy

74 Jay McKee

44 Brooks Orpik

20 Steve Wagner

ATTAQUANTS

27 Craig Adams

18 Chris Conner

24 Matt Cooke

87 Sidney Crosby «C»

9 Pascal Dupuis

26 Ruslan Fedotenko

28 Eric Godard

13 Bill Guerin

15 Dustin Jeffrey

42 Nick Johnson

48 Tyler Kennedy

14 Chris Kunitz

38 Mark Letestu

71 Evgeni Malkin «A»

23 Alexei Ponikarovsky

17 Michael Rupp

11 Jordan Staal

25 Maxime Talbot

56 Eric Tangradi

22 Tim Wallace