Bien que les Penguins aient gagné trois des quatre matchs face au Canadien en saison régulière, bien qu'ils aient marqué 15 buts contre neuf seulement pour le Canadien, malgré la présence de Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Jordan Staal et d'une solide défensive bâtie autour de Sergei Gonchar, les Penguins assurent que c'est le Canadien qui est favori dans la série qui commence vendredi soir dans l'igloo qui leur sert de domicile.

Et ils l'assurent avec conviction même s'ils sont aussi, petit détail en passant, champions de la Coupe Stanley.

«Montréal vient de battre la meilleure équipe de la saison régulière. On a eu les mains pleines face aux Sénateurs. Montréal est favori. C'est clair», a lancé l'entraîneur des gardiens Gilles Meloche lors d'un entretien avec La Presse.

Contrairement à l'attitude affichée dans le vestiaire des Capitals, un sérieux certain est réservé au Canadien dans celui des Penguins.

«Nous affrontons Washington six fois par année. C'est toujours une guerre. Je n'ai pas vu la même intensité dans leur jeu. Je crois qu'ils ont pris Montréal de haut et que le Canadien les a fait payer cher en jouant comme ils l'ont fait», a poursuivi Meloche qui, cela dit, a été surpris de la remontée du Canadien.

«Bruce Boudreau m'a fait rire en disant qu'il aurait parié sa maison sur les chances de son équipe alors qu'il avait l'avance 3-1. Mais je dois dire que je ne croyais pas, moi non plus, que le Canadien puisse en coller trois de suite. C'est un autre avertissement sérieux qu'ils nous ont servi.»

Rondelles transformées en ballons de basket

De par ses fonctions, Gilles Meloche a épié de près le travail de Jaroslav Halak, le grand artisan de la surprise causée par le Tricolore.

«Je ne suis pas surpris de le voir connaître autant de succès. C'est un très bon gardien, très combatif. J'ai toujours aimé ses qualités. Ce n'était des rondelles qui venaient vers lui, mais des ballons de basketball tellement il semblait confiant. Quand un gardien affiche ce genre de confiance et que les défenseurs travaillent aussi bien que ceux du Canadien l'ont fait dans cette série, c'est dur de marquer», a insisté Meloche qui a aussi rendu hommage à Hal Gill.

«Il nous a beaucoup aidés en séries l'an dernier. Sa bague de la Coupe Stanley, il la méritait autant que les autres. Hal n'est pas rapide. Il est vulnérable lorsqu'il doit rivaliser à un contre un avec un rapide patineur. Mais quand il se plante les patins autour du but, là il est chez lui. Et avec sa force, sa portée, un gars est mieux de se lever de bonne heure s'il veut en venir à bout. Comme coach de gardien, tu es content de le voir là quand ça se met à tourner autour du but.»

Statistiques décevantes

Parlant de but, que penser des performances de Marc-André Fleury et de l'efficacité de 89% qu'il affiche après la première ronde?

«Je travaille beaucoup avec Marc-André pour qu'il ne se laisse pas distraire par les statistiques. C'est difficile d'être gardien pour une équipe comme la nôtre. On ne donne rien pendant cinq minutes, puis on donne un surnombre, ou un bon tir dans l'enclave. Ce n'est pas évident. Ses chiffres ne sont peut-être pas impressionnants, mais quand on a besoin d'un gros arrêt, je sais que Marc-André va nous le donner.»

Les Penguins ont su tard mercredi qu'ils joueraient dès vendredi contre le Canadien.

«On a travaillé en double. On avait préparé nos dossiers pour affronter les Bruins. On est rentré au bureau à 22h hier (mercredi) après la victoire de Montréal et on est sorti de là au milieu de la nuit. On sait ce qui nous attend. On sait que ce ne sera pas facile. Je te le dis, Montréal est favori», a une fois encore tenté de faire croire l'un des adjoints de l'entraîneur-chef Dan Bylsma.