Jean Béliveau s'est installé très tôt dans son fauteuil, mercredi soir, pour regarder l'ultime match de la série entre le Canadien de Montréal et les Capitals de Washington.

Au lendemain de la victoire du Tricolore, le légendaire joueur de centre a résumé la domination du Bleu-blanc-rouge par une grande victoire d'équipe. Selon lui, le Canadien «voulait davantage la partie» que Washington, ce qui a fait toute la différence.

De son restaurant de Rosemère, Guy Lafleur s'est dit persuadé que ce gain aura un impact déterminant sur le moral de l'équipe. Il a exprimé une grande satisfaction en voyant qu'aucun joueur ne «s'est pogné le beigne» et qu'ils ont, au contraire, cherché à travailler «ensemble».

À ce chapitre, le Canadien a prouvé qu'il n'a pas été abattu, même s'il tirait de l'arrière. Le Tricolore a fait preuve de conviction sur la patinoire, a exprimé le Démon blond.

L'ancien numéro 10 a jugé que les joueurs ont été prêts à payer le prix qu'il faut pour gagner. Cette détermination, qu'il a sentie au cours des derniers matchs, est la même qui habitait le club à son époque.

«C'est très positif de les voir jouer en équipe et j'en parlais avec Phil Goyette et Dollard St-Laurent et on a beaucoup de fierté à les voir jouer comme nous à l'époque où on gagnait des coupes Stanley», a-t-il raconté.

Plus pragmatique, Réjean Houle a jugé que cette victoire était importante pour toute l'organisation. Il a ajouté que le Canadien a démontré qu'il avait tout ce qu'il faut pour s'imposer face à n'importe quelle équipe de la Ligue nationale.

«Les joueurs ont battu la meilleure équipe au classement. L'atmosphère est bonne dans la chambre et en ce moment, tout tombe en place. On sent qu'un esprit de corps s'est formé et au bout de la ligne, les victoires sont là», a dit M. Houle.

Et alors que cette victoire a alimenté nombre de conversations, un nom revenait sur toutes les lèvres: Jaroslav Halak. Jean Béliveau, s'est aussi souvenu d'un vieux dicton de la Ligue voulant que «sans gardien, on ne va pas bien loin». Il n'a pas hésité à qualifier d'extraordinaire la performance du jeune gardien.

«Dans les finales de la Coupe Stanley, ce que ça prend, c'est un bon gardien. J'en ai vu dans ma vie, Patrick Roy, Ken Dryden ou encore Jacques Plante, mais Halak a offert une performance qui dure depuis plusieurs joutes. Certains ont dit que c'est Halak qui nous a conduit en séries, alors c'est tout dire», a commenté Jean Béliveau.

M. Béliveau s'est dit convaincu des impacts positifs de ce match mémorable, soulignant que tout le monde a ses petits et ses gros problèmes, mais que durant quelques heures, plusieurs ont pu les mettre de côté pour supporter les Glorieux et savourer leur victoire.

Devant l'issue presque improbable de ce septième match, l'ancien marqueur-vedette des Islanders de New York, Mike Bossy, a reconnu sa surprise de voir éliminer le talent des Capitals. Il a néanmoins reconnu que les séries constituent des guerres de tranchées et que ceux qui passent à la ronde suivante sont ceux qui ne se laissent pas emporter par les hauts et par les bas.

Il a aussi tenu à souligner que peu importe les prédictions, les parties se jouent toujours sur la patinoire. Selon lui, la ligne entre gagner et perdre est souvent fine en séries.

«Ce n'est pas le nombre de nombre de joueurs talentueux qui fait la différence, mais un désir de gagner et le vouloir de jouer pour venir à bout de l'équipe adverse», a confié Mike Bossy.

Le premier match de la série opposant le Canadien de Montréal aux Penguins à Pittsburgh, sera présenté vendredi à 19h.