Depuis l'instauration du niveau système éliminatoire, en 1994, aucune équipe ayant terminé au huitième rang avait réussi à combler un déficit de 1-3 dans une série l'opposant au champion d'association.

Brian Gionta n'était pas au courant.

«Pas grave, nous savions que nous pouvions gagner, a-t-il lancé. Même à 1-3, nous n'avions plus rien à perdre, il ne nous restait qu'à jouer avec la pédale dans le fond.»

Pourtant, personne ne donnait cher de la peau du Tricolore après le quatrième match!

«C'est sûr qu'à 1-3, on a plus que doutes qu'avant que ça commence», a finalement admis Marc-André Bergeron, auteur du premier but des siens.

«On savait qu'on était dans un méchant paquet de troubles, mais que c'était quand même possible. Et c'est fou comment une série peut virer vite de bord!»

Évidemment, ce qui a fait tourner le vent de côté, c'est bien sûr le rendement de Jaroslav Halak.

«N'eut été de notre gardien, l'histoire aurait probablement été différente», a d'ailleurs reconnu Jacques Martin.

«C'est lui qui nous a maintenu à flots dans les moments creux, a indiqué Bergeron.

«Quand ton gardien est ton meilleur joueur, ça te donne bien des chances de gagner et ça donne de la confiance.

«C'est immense pour une équipe de hockey.»

Ses coéquipiers savaient-ils à quel point Halak était bon?

«Pour être bien honnête, je dirais que non, a répondu Roman Hamrlik. Il a remporté le sixième match à lui seul et ce soir encore, il a disputé tout un match.»

Moins d'erreurs, meilleure exécution

Le travail du gardien. Les unités spéciales. Les éléments si chers à Jacques Martin ont fait balancer la série en faveur du Canadien.

Mais il n'y a pas que cela.

«Il faut noter aussi la diminution de nos erreurs, a pointé l'entraîneur. Nous avons joué des matchs solides dans les troisième et quatrième rencontres, et dans le quatrième surtout, nos erreurs ont permis aux Capitals de renverser la vapeur.»

Brian Gionta a parlé de cette ultime victoire comme d'un effort d'équipe.

«Halak avait remporté le sixième match à lui seul, mais ce soir, nous avons été bien meilleurs à garder l'adversaire en périphérie, à ne pas leur donner de deuxièmes ou troisièmes chances de marquer.

«Mais nous savions qu'ils allaient quand même avoir des chances en tirant de l'extérieur de enclave - ils sont à ce point bons.»

Bons, assurément. Mais le talent des Capitals n'aura pas suffi.

«C'est une question de détermination. Nous avons voulu plus qu'eux», a jugé Hamrlik, qui semble graduellement se replacer après un début de série difficile.

Les mains pleines

Jacques Martin a remarqué que plusieurs joueurs avaient élevé leur niveau de jeu.

«Après une baisse de régime, des gars comme Benoit Pouliot et Dominic Moore sont revenus en force, a noté Martin. Maxim Lapierre aussi s'est amélioré à me sure que la série avançait.

«Mais nos joueurs d'expérience - ceux qui ont déjà gagné dans le passé - y sont pour beaucoup dans ce revirement de situation.»

Voilà maintenant le Canadien en deuxième ronde - ça fait bizarre juste de l'écrire - et le répit ne sera pas long avant que les hostilités reprennent face aux Penguins de Pittsburgh.

Une première impression sur ce prochain avdersaire?

«Ma première pensée, ça a été de me rappeler que Sidney Crosby joue le meilleur hockey de sa vie, a répondu Michael Cammalleri.

«Le deuxième, c'est que les Penguins sont les champions défendants de la Coupe Stanley. On va en avoir les mains pleines...»