Guy Boucher est bien heureux pour P.K. Subban, mais la promotion du jeune défenseur lui pose un problème.

«Il ne me reste plus grand-monde et on a des gars maganés», a admis l'entraîneur-chef des Bulldogs de Hamilton, qui profite de quelques jours de répit avant d'entreprendre la deuxième ronde des séries.

Les Bulldogs ont eu beau remporter le championnat de leur section, ils ne peuvent, à l'heure actuelle, être considérés comme des favoris pour l'obtention de la Coupe Calder.

«Sans Tom Pyatt, Ben Maxwell et Mathieu Darche, et sans Max Pacioretty qui est blessé, nous sommes privés de quatre de nos six premiers attaquants», a rappelé Boucher.

«En défense, outre Mathieu Carle, qui est fini pour l'année, Yannick Weber vient de rater quelques matchs en raison d'une blessure, et maintenant Subban est rappelé...»

Boucher ne s'en plaint pas, remarquez.

Au fil de la saison, il a apprivoisé cette réalité de la Ligue américaine de perdre ses meilleurs éléments en cours de route.

«Ce sera un bon défi», a admis d'ailleurs le coach, dont l'équipe affrontera le Heat d'Abbotsford en deuxième ronde. Le Heat a éliminé les Americans de Rochester, hier soir.

L'exemple de Bourque

L'issue du match de ce soir à Washington déterminera le sort du Canadien et celui de plusieurs jeunes joueurs comme Subban qui pourraient retourner à la Ligue américaine si jamais le Tricolore était éliminé.

Mais Boucher ne compte pas là-dessus.

L'important à ses yeux a toujours été de développer le mieux possible chacun de ses joueurs, et, à ce titre, il est content de ce qu'il a accompli avec Subban.

«Le plus difficile pour lui a été de jauger quand sortir les jeux extraordinaires et quand s'en remettre à des jeux simples», a expliqué Boucher.

«La majorité du temps, c'est le jeu simple qui est à faire.»

Boucher a rappelé l'exemple de Raymond Bourque qui, en plus de 20 ans de carrière, ne s'est pas nécessairement distingué avec du jeu flamboyant.

«Il faisait toujours les choses simples, mais les faisait mieux que n'importe qui et avec une constance phénoménale.

«Or, c'est dans ce ratio entre l'extraordinaire et le nécessaire que P.K. n'était pas adéquat.»

Subban est-il maintenant prêt pour la Ligue nationale?

«C'est le Canadien qui sera en mesure de le déterminer, répond Boucher. Je peux parler de ce qu'on a fait avec lui, mais ça dépend aussi de ce dont le Canadien a besoin.»

Plus de 40 minutes de jeu!

Chose certaine, pour le temps qu'il l'a eu sous ses ordres, Boucher a pleinement eu recours au défenseur de 20 ans.

Au Manitoba, jeudi dernier, Subban a été plus de 40 minutes sur la patinoire en plus de marquer le but gagnant dans une victoire de 5-4 en deuxième période de prolongation.

«Je sentais que c'était un match crucial et, dès la troisième période, je me suis fié à huit attaquants et cinq défenseurs», a expliqué Boucher.

Ce dernier se félicitait d'avoir ménagé Subban dans les derniers matchs de la saison régulière.

«On le faisait exprès de façon à ce qu'il ait des énergies pour des matchs comme celui-là.»

Guy Boucher affirme diriger en ce moment un groupe de joueurs «honnêtes et travaillants». Privé d'autant d'éléments, il est heureux de voir que le défenseur André Benoît, de même que l'attaquant Aaron Palushaj (obtenu en retour de Matt D'Agostini) ont élevé leur jeu d'un cran en séries.

Mais les Bulldogs en auront plein les bottes, contre le Heat.