Bruce Boudreau a passé la journée de mardi, la soirée et une partie de la nuit dans son bureau à visionner les six premiers matchs opposant son équipe au Canadien.

Son but : trouver des failles dans la défensive du Canadien et surtout dans le jeu du gardien Jaroslav Halak qui pourrait envoyer les Capitals en vacances dès ce soir dans le cadre du septième et dernier match de la série Montréal-Washington.

«On pourrait toujours le frapper à coups de bâton sur la tête, mais je ne crois pas que ce soit permis», a lancé Boudreau lorsque La Presse lui a demandé de dévoiler quelques solutions qu'il envisageait suggérer à ses joueurs en vue de la rencontre sans lendemain. Sa boutade cachait un désarroi évident.

Car Jaroslav Halak a bloqué 90 des 92 tirs décochés par les Capitals au cours des deux derniers matchs (97,8% d'efficacité) pour permettre au Canadien d'éviter l'élimination deux fois et de forcer la tenue de la septième partie de ce soir.

À ces 90 arrêts, on doit ajouter les 54 effectués lors des quatre premières périodes de la série. Ces 54 arrêts sur 57 tirs (94,7%) ont mené le Canadien à une victoire de 3-2 en prolongation lors du premier match et à une avance de 4-1 dans le deuxième.

Avance qui a fondu aussi vite que la neige tombée sur la Métropole hier alors que les Capitals sont revenus de l'arrière pour remporter la deuxième rencontre, 6-5 en prolongation, et les deux suivantes.

«Si Jaroslav Halak effectue 53 arrêts encore demain, nous perdrons le match. C'est aussi simple que ça. Il faudra donc trouver un moyen de marquer», a indiqué Boudreau.

Croisé dans un corridor du site d'entraînement de son équipe une trentaine de minutes après son point de presse quotidien, Boudreau s'apprêtait à passer une nuit blanche.

«Combien de temps je vais passer dans mon bureau ? Je ne sais pas. Mais je ne suis pas sûr que je vais rentrer à la maison ce soir ou cette nuit. Il faut chercher et surtout trouver des solutions», a-t-il admis.

La main ne tremble plus

Jaroslav Halak et le Canadien ont limité l'attaque des Capitals à un but lors des deux derniers matchs.

Il s'agit d'un exploit phénoménal si l'on considère que Washington s'est fait jouer ce tour trois fois seulement en 82 matchs réguliers.

La main tremblante du gardien du Canadien, comme l'avait qualifiée Alexander Ovechkin au lendemain de la première victoire des Capitals, ne tremble plus.

Cela n'a pas empêché le capitaine de Capitals d'afficher un sourire narquois dans le vestiaire de son équipe, mardi.

«Nous aurions dû en finir avec cette série plus tôt. C'est évident qu'on s'est compliqué la vie, mais en même temps c'est un défi très intéressant que de disputer un septième match de série», a lancé Ovechkin, écarté de la feuille de pointage en dépit de huit tirs lundi.

Est-ce que le match de ce soir donnera à Ovechkin l'occasion de prouver qu'il est l'un des meilleurs joueurs au monde ?

«Je l'espère, a dit Boudreau. Les amateurs de hockey auront les yeux rivés sur cette partie et sur Ovie. C'est le genre d'histoire, d'exploits que ses fans attendent de lui. Mais nous avons plusieurs joueurs qui doivent s'impliquer et nous permettre de gagner ce match sans lendemain», a poursuivi l'entraîneur.

Sans Tom Poti

Si les Capitals cherchent des moyens pour percer la muraille Halak, ils ne doivent pas non plus oublier de défendre leur forteresse alors que le Canadien, après six matchs, a marqué autant de buts qu'eux (18).

Cette tâche sera compliquée par l'absence de Tom Poti. Le vétéran, qui formait le meilleur duo des Caps avec le jeune John Carlson, ratera au moins les deux prochaines semaines en raison d'une blessure à un oeil. Il a été atteint par la rondelle tirée par Michael Cammalleri sur un tir du revers, lundi.

«C'est une vilaine blessure et il est clair que nous devrons nous passer de Tom pour une période prolongée. Il s'agit d'une lourde perte pour notre équipe», a convenu Boudreau.

Avec un différentiel de +8, Poti domine tous les joueurs en séries alors que le Canadien et les Caps compléteront la première ronde ce soir à Washington.