Ça avait pourtant si bien commencé!

Après 20 minutes où persistait l'égalité 0-0, le Tricolore donnait l'impression plus que jamais de pouvoir rivaliser avec les puissants Capitals de Washington.

«Nous avons connu notre meilleure première période de la série, sinon de l'année», a souligné Tomas Plekanec, auteur du seul but du Canadien dans ce revers.

«Malheureusement, pendant notre avantage numérique, il y a eu un mauvais bond le long de la bande et il (Boyd Gordon) a bénéficié de deux retours avant de marquer.

«À partir de ce moment-là, les Capitals en ont marqué deux autres et le match nous a échappé.» Jacques Martin regrettait lui aussi que le match ait pris cette tournure, d'autant plus qu'il avait vu les siens doubler les Capitals en première période au chapitre des chances de marquer.

«Ce sont probablement 12 minutes de mauvais jeux qui nous ont coûté le match», a jugé l'entraîneur.

Beaucoup de frustration

Au terme de ces 12 minutes, les Capitals avaient pris les devants 4-0 et la frustration s'est installée dans le camp montréalais.

Ça a démarré avec un double-échec de Brian Gionta devant le filet de son gardien et d'une autre incartade de Scott Gomez, qui s'est fait flanquer dix minutes d'inconduite.

«J'ai probablement dit quelques mots que l'arbitre n'a pas aimé, c'est tout», a résumé Gomez, qui avait jeté les gants dans le deuxième match.

«Je tâcherai de mieux choisir mes mots.» Son entraîneur n'avait pas l'air impressionné.

«C'est l'un de nos meilleurs centres, a rappelé Martin. Je ne sais pas pourquoi il a écopé de cette punition, mais de le perdre a rendu les choses plus difficiles encore.»

Quand tout a été fini, le Tricolore avait accordé 11:29 d'avantage numérique à son opposant.

«C'était beaucoup trop de temps à passer à se défendre - même si l'on a fait du bon travail en infériorité numérique», a admis Martin.

«Nous aurions pu être plus disciplinés, mais nous aimons le fait que nous soyons un groupe émotif, a indiqué Michael Cammalleri. Nous nous nourrissons du fait d'être compétitif et hargneux.

«Nous le sommes entre nous, nous le sommes face à l'autre équipe, mais nous n'aurions pas dû l'être ce soir face aux arbitres.» Pourtant, lorsque les choses ont dégénéré, c'était déjà 4-0 Washington. Les punitions ont certes empêché le Tricolore de tenter un retour, mais le mal était déjà fait... Si l'on tient compte du cinquième but ajouté dans le dernier tiers, le trio de Plekanec et Cammalleri aura été sur la glace pour quatre d'entre eux.

«C'était l'un de ces soirs pour notre trio et l'on ne s'apitoiera pas sur notre sort», a dit Cammalleri en haussant les épaules.

«J'aime notre façon de jouer en défense. L'entraîneur nous a souvent employé face au premier trio adverse cette année et on arrivait à en sortir avec un différentiel positif.

«Ce soir, ce n'est pas allé dans ce sens-là.»

Price compatit avec Halak

Livré en pâture aux Capitals, Jaroslav Halak a donné trois buts en deuxième période avant de céder sa place à Carey Price.

Le gardien slovaque, même s'il n'a pas été particulièrement faible, venait d'accorder neuf buts en 69 minutes... «Il n'y a rien qui ne va pas avec Halak, a assuré Martin. Sur le premier but, il a fait face à un deux-contre-un et notre défenseur est entré en contact avec lui en reculons. Il n'avait aucune chance.

«Il a été solide dans le premier match et ce soir, il a fait les arrêts en première. Mais lorsque nous avons perdu le rythme en deuxième, le troisième trio des Capitals a pris le contrôle...»

Debout devant son casier, Price compatissait avec Halak.

«C'est frustrant pour n'importe quel gardien de se faire retirer d'un match, a-t-il dit. Mais la plus grande qualité de Jaro c'est qu'il est fort mentalement. Il garde sa confiance.»

Mais aura-t-il gardé celle de son entraîneur pour le prochain match?