Le Canadien et ses partisans avaient toutes les raisons au monde de craindre l'attaque massive des Capitals, la meilleure de la LNH en saison régulière.

C'est toutefois un but à court d'un homme qui a permis à Washington d'amorcer une poussée de quatre buts sans riposte en deuxième période. Une poussée dont le Canadien ne s'est jamais remise puisqu'il s'est finalement incliné 5-1.

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Boyd Gordon a profité d'une glissade de Jaroslav Spacek qui est entré en contact avec son gardien pour saisir son propre retour et pousser la rondelle derrière Halak qui ne pouvait rien sur le jeu.

Ce but a anéanti une très bonne première période du Canadien.

Peut-être la meilleure du Canadien cette saison comme l'ont répété plusieurs joueurs du Tricolore croisé dans le vestiaire après la rencontre.

Une très bonne période des deux équipes qui ont échangé poussées offensives après poussées offensives, mises en échec solides et bonnes occasions de marquer.

Il a aussi, et surtout, figé Jaroslav Halak qui en a accordé deux autres - à Brooks Laich et Eric Fehr - sur les cinq tirs suivants, avant d'être remplacé par Carey Price.

Et comme le Canadien n'a pas la puissance offensive nécessaire pour réaliser le genre de remontée orchestrée par Washington samedi, l'issue du match semblait alors déjà scellée.

Indiscipline et attaques massives

Dans la victoire, les Capitals ont bousillé sept attaques massives. Ils en ont maintenant gaspillé 14 depuis le début de la série.

«Notre attaque à cinq fait vraiment pitié, a admis l'entraîneur-chef Bruce Boudreau. Nous marquerons un autre but un jour. Peut-être l'an prochain», a-t-il conclu en boutade.

Forts de cette victoire convaincante, Bruce Boudreau et son équipe prennent les devants pour la première fois de la série. Ils forcent ainsi le Canadien à rebondir dès mercredi sans quoi il fera face à l'élimination, vendredi, dans la capitale américaine.

Si les Caps ont profité d'autant d'attaques massives, c'est parce que les joueurs du Tricolore ont affiché un mélange explosif de frustration et d'indiscipline qui ont conduit les Gionta, Plekanec, Gomez, Kostitsyn et Lapierre au cachot.

Des pénalités bêtes, écopées lors d'échauffourées suivant des coups de sifflet. Des pénalités plus bêtes encore écopées par Gomez et Plekanec pour avoir insulté les arbitres avec des mots qui ne s'écrivent pas dans un journal familial...

Price en relève

Envoyé en relève, Carey Price a été accueilli par une belle ovation. Une ovation qui contrastait avec les huées nourries qui ont salué sa sélection à titre de troisième étoile lors de son dernier match au Centre Bell.

«J'ai grandement apprécié cet accueil. Je me démène depuis plusieurs semaines à l'entraînement pour leur offrir de meilleures performances et je suis content d'avoir eu la chance de jouer ce soir», a indiqué Price qui a accordé deux buts sur 23 tirs.

Il a été déjoué par un tir vif logé au dessus de son épaule gauche par Alexander Ovechkin qui a porté l'avance des Caps à 4-0.

Il a aussi concédé un deuxième but en toute fin de rencontre par Matt Bradley au terme d'une mêlée autour de son filet.

Il s'est aussi imposé devant Dominic Moore qui a failli le surprendre en fin de troisième période.

«Je ne sais pas comment je l'ai bloqué celle-là, je croyais vraiment qu'elle avait passé», a reconnu Price.

Tomas Plekanec, en avantage numérique, a évité au Tricolore l'injure d'un jeu blanc.

Si le match s'est amorcé dans l'allégresse des séries, il a pris fin dans la morosité.

Avec cinq minutes à faire en troisième, près de la moitié des sièges étaient orphelins de partisans. Dans le groupe de fidèles demeurés assis jusqu'à la toute fin, on a relevé la présence d'un amateur de hockey portant fièrement un ancien chandail des Nordiques de Québec, et aussi celle de Jean Béliveau qui effectuait un retour remarqué au Centre Bell.

«Nos gars nous ont donné une excellente première période. C'est juste dommage qu'ils n'aient pas été en mesure de jouer comme ça pour le reste du match» qu'a déclaré le «Gros Bill» lorsque croisé par La Presse près du vestiaire du Canadien.

Une citation qui résume parfaitement le match.

Photo: André Pichette, La Presse

Eric Fehr a déjoué Jaroslav Halak en deuxième période.