Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour Carey Price.

À sa première saison dans la ligue, Bob Gainey l'avait placé dans le siège du conducteur en échangeant Cristobal Huet.

Price était entré en séries éliminatoires avec tambours et trompettes et l'on comparait son histoire à celles de Patrick Roy et Ken Dryden. Il était le sauveur.

Après une première ronde inégale, Price avait été mis à mal par les Flyers de Philadelphie.

L'an dernier, le tumulte. Le Canadien s'était qualifié de peine et de misère et c'était déjà une équipe morcelée lorsqu'elle s'est écroulée devant les Bruins de Boston.

Price n'avait pas fait meilleure figure que ses coéquipiers. Il avait été le bouc-émissaire. Cette année, le gardien de 22 ans ne sait même pas s'il gardera les buts face aux Capitals de Washington. Il risque d'être l'adjoint...

Bref, en trois ans, Price aura vécu trois scénarios totalement différents.

«À ma première saison, on s'est amené en séries en première position dans l'Est alors que cette fois-ci on est huitièmes, a-t-il rappelé. Les attentes ne sont pas aussi grandes et la pression n'est pas aussi palpable. Cela peut nous aider quelque peu.

«Cela dit, j'approche les séries exactement de la même façon que les années précédentes, a ajouté Price. On veut tout faire pour gagner. Ce n'est pas une question d'argent ou autre chose du genre.

«L'important, c'est ce que sont ceux qui veulent le plus être là qui l'emportent. C'est pourquoi on en revient toujours à l'éthique de travail individuelle.»

À ce sujet, même s'il a souvent cédé le pas à Jaroslav Halak en deuxième moitié de saison, Price est fier du travail qu'il a accompli et du sérieux qu'il a mis dans sa préparation.

C'est d'ailleurs ce à quoi il a référé lorsqu'un collègue lui a rappelé les cas de Semyon Varlamov (Washington, 2009) et Cam Ward (Caroline, 2006), qui n'avaient pas entrepris les séries éliminatoires comme gardiens numéros un mais qui s'étaient distingués en relève.

«C'était des situations différentes, mais je suis pas mal certain que ces deux gardiens-là avaient travaillé très fort pour se donner la chance de jouer, a dit Price.

«Et c'est exactement ce que je fais.»

Une série, quatre gardiens?

Il n'est pas impossible que l'on voit pas moins de quatre gardiens au cours de cette série Capitals-Canadien. Théodore et Varlamov d'un côté, Halak et Price de l'autre.

«Jaro et moi on veut tous les deux jouer, et je présume que c'est la même chose du côté des Capitals», a admis Price.

«Ce serait formidable pour moi si j'avais la chance de jouer, mais je veux d'abord et avant tout que mon équipe gagne la Coupe Stanley.»

Price a été devant le filet du Tricolore lors des quatre affrontements face aux Caps cette saison - avec un certain succès.

«Ça n'a pas été moi, ça a été l'équipe, répond-t-il. On a été nez à nez avec eux dans pratiquement tous nos matchs. D'ailleurs, un match s'est rendu en prolongation et un autre en fusillade.

«Espérons que l'on puisse rester aussi fidèle à notre système que nous l'avons été en saison régulière.»

À noter que Price ne croit pas que son équipe détiendrait un avantage si Jacques Martin décidait d'y aller avec Halak, dont le comportement reste assez inconnu aux Capitals.

Halak devra rebondir

Martin n'a pas encore confirmé que Halak serait son homme pour le premier match.

Mais s'il fait confiance au Slovaque, il va sûrement espérer que Halak rebondisse après un départ chancelant face aux Maple Leafs de Toronto, samedi dernier.

«Je me sentais nerveux avant le dernier match car l'enjeu était important», a admis Halak, lundi.

«Je n'ai pas connu ma meilleure partie, mais on a trouvé le moyen d'aller chercher le point dont on avait besoin. C'est mieux de ne pas avoir été au sommet de mon art lors de ce dernier match plutôt que rendu en séries.»

À l'issue du revers face aux Leafs, Halak semblait aussi mécontent que lors de la défaite face aux Flyers, au Centre Bell, tout juste avant qu'il ne parte pour les Jeux olympiques.

Mais une fois rendu à Vancouver, Halak avait retrouvé toute sa concentration.

«Jaro a eu à batailler férocement pour arriver là où il est aujourd'hui, a mentionné l'entraîneur après l'exercice de lundi. Il a vécu une très bonne expérience aux Jeux. Il est plus que prêt à relever le défi.

«Mais nos deux gardiens le sont.»