Les séries éliminatoires s'amorceront dans une semaine. À moins d'une catastrophe, le Canadien sera de la première ronde et Jaroslav Halak défendra son filet.

Après trois saisons passées dans l'ombre de Cristobal Huet et Carey Price, Halak s'est élevé au rang de gardien numéro un du Tricolore.

Ses récents succès lui ont valu la première étoile de la semaine dernière dans la LNH. Ils lui ont surtout valu une reconnaissance nouvelle et un respect tout nouveau à l'intérieur du vestiaire du Canadien et aux quatre coins de la LNH.

La patience, la détermination et l'acharnement affichés par Halak l'assurent du titre de candidat du Canadien dans la course au trophée Bill Masterton, remis annuellement par l'Association des chroniqueurs de la LNH au joueur ayant démontré le plus de persévérance, d'esprit sportif et de dévouement à son sport.

«C'est un grand honneur que vous me faites. Un honneur que je dois partager avec l'ensemble de mes coéquipiers. Car à mes yeux, 22 autres joueurs pourraient être candidats à ma place», a lancé le gardien après que les journalistes de la presse écrite l'eurent informé de sa mise en candidature.

Josh Gorges était le représentant du Canadien l'an dernier. Steve Sullivan, des Predators de Nashville, a remporté la course au trophée Masterton devant Chris Chelios, alors avec les Red Wings de Detroit, et Richard Zednik, alors porte-couleurs des Panthers de la Floride.

Fort d'une fiche de 26 victoires, 12 revers et quatre défaites en prolongation, Halak affiche des statistiques qui le placent parmi les meilleurs gardiens du circuit.

Le gardien slovaque occupe le troisième rang avec une efficacité de 92,7% qui le laisse à un cheveu (92,8%) de Ryan Miller que plusieurs observateurs considèrent comme le meilleur gardien de la LNH cette saison.

Halak est huitième avec une moyenne de 2,32 et 17e avec ses 26 victoires. Le partage du travail avec Carey Price l'a privé de plusieurs gains.

Détermination

La détermination affichée par Halak ne date pas d'hier. De fait, elle remonte au jour de sa sélection au repêchage par le Canadien en 2003. Onzième choix du Tricolore, Halak avait été le 271e joueur sélectionné.

Les équipes ne repêchent aujourd'hui que 270 candidats dont une minorité fait le saut dans la LNH. Même s'il a dû faire quelques pas vers l'arrière après que Price l'eut devancé dans la hiérarchie des gardiens du Tricolore et qu'il eut réclamé une transaction plus tôt cette saison, Halak assure ne jamais s'être laissé abattre par les difficultés.

«Si vous pouviez parler à mes amis et aux membres de famille, ils vous diraient que je n'abandonne jamais. Il y a eu des embûches. Ça n'a pas toujours été facile d'attendre, mais je n'ai jamais songé à abandonner. J'ai toujours travaillé fort pour compenser le fait que je ne sois pas imposant. J'ai développé de bons réflexes. Même si ce n'était pas très évident hier soir (mardi) dans la défaite contre les Islanders», a dit Halak, un sourire moqueur accroché au visage.

Lorsqu'il a rencontré les journalistes hier, Halak ne savait pas encore s'il affronterait les Hurricanes ce soir et/ou les Maple Leafs de Toronto, samedi, au Centre Bell.

«Je suis en pleine forme, je ne sens pas le besoin d'obtenir du repos avant d'entreprendre les séries. Mais je vais me plier aux décisions qui seront prises.»

Ces décisions, Jacques Martin n'a pas voulu en souffler mot hier. Jaroslav Halak pourrait devenir le cinquième lauréat du trophée Bill Masterton chez le Canadien. Saku Koivu (2002), Serge Savard (1979), Henri Richard (1974) et Claude Provost, en 1968 lors de la première année de la présentation de ce trophée, ont déjà reçu l'honneur.