Premier choix du dernier repêchage dans la LNH, John Tavares devrait terminer au deuxième rang des marqueurs chez les recrues derrière Matt Duchesne de l'Avalanche du Colorado.

Premier choix du dernier repêchage, John Tavares devrait aussi terminer deuxième dans la course au trophée Calder, derrière le défenseur Tyler Myers des Sabres de Buffalo.

Mais au-delà de ces rendez-vous ratés avec l'histoire, la jeune sensation des Islanders de New York assure avoir appris des tas de choses qui lui seront bien plus utiles qu'un titre de recrue de l'année ou qu'une première place au sein des marqueurs.

Et cet apprentissage, Tavares est loin de l'avoir eu facile.

Car après un premier match d'un but et une passe et une séquence enivrante de 15 buts et 27 points à ses 32 premiers matchs, Tavares a frappé un mur.

Un gros.

Au cours des 37 matchs que Tavares a disputés entre les 14 décembre et 14 février, il a été blanchi 28 fois.

Dans les neuf rencontres auxquelles il a participé au pointage, il s'est contenté de trois buts et six passes.

«Si j'ai trouvé ça difficile? Oui, vraiment! Je n'avais jamais fait face à une situation de ce genre et d'une aussi longue durée. Au début, je n'arrivais même plus à générer des occasions de marquer. J'étais vraiment éteint. Dans la deuxième portion de cette séquence j'ai été vraiment malchanceux. Je me suis mis à frapper des poteaux à répétition. J'étais terriblement frustré», a indiqué Tavares.

Tout juste âgé de 19 ans, Tavares a profité de conseilS de Doug Weight et des quelques rares vétérans dans le vestiaire des Islanders.

«Quand ça va mal à l'attaque, ta première réaction est de prendre plus de chances, de tout axer sur l'offensive. Mais au cours de cette séquence, j'ai appris à aider l'équipe en m'assurant d'être plus conscient de ma défensive. C'était mon premier vrai contact avec cette philosophie. Mais dans la LNH, tu ne peux y échapper. Je crois qu'en dépit de cette longue disette, je suis un meilleur aujourd'hui parce que j'ai réussi à la traverser et à ajouter des cordes à mon arc», assurait Tavares qui ne s'est pas contenté de se river le nez sur le mur, mais qui a su le franchir.

De fait, depuis qu'il a franchi ce mur, le jeune joueur de centre a enfilé quatre buts et ajouté neuf passes en neuf rencontres.

Bruno Gervais, qui a vu Tavares arrivé au camp l'automne, dernier se dit impressionné par la maturité qu'il affiche aujourd'hui.

«Les premiers contacts n'ont pas été faciles. Il se retrouvait souvent sur le dos parce qu'il croisait pour la première fois des gars imposants de la LNH. Il n'a pas profité de la période d'adaptation dans la Ligue américaine. En plus, comme nous formons une équipe assez jeune, il était souvent confronté aux meilleurs défenseurs de l'autre côté», racontait Gervais.

«Mais il ne s'est jamais découragé. Il consacre toutes ses énergies au hockey. Que ce soit sur la glace ou dans le gymnase. Des fois, on se sent obligé de lui dire d'arrêter un peu, de souffler, de venir avec nous au restaurant pour profiter de la vie un peu. Mais tu vois que le hockey occupe presque toute la place dans sa vie. C'est pour ça qu'il est déjà bon comme ça, et qu'il le deviendra plus encore au fil des ans», a ajouté le défenseur québécois.

Premier marqueur des Islanders avec 22 buts et 49 points - deux de plus que Kyle Okposo avant le match d'hier - John Tavares a égalé un record d'équipe cette saison en récoltant cinq points dans un même match. Il a inscrit deux buts et ajouté deux passes lors de la visite des Islanders à Vancouver le 16 mars. Pat Lafontaine, Mike Bossy, Mikko Makela, Dave Hudson et Bryan Trottier (deux fois) sont les seuls autres Islanders à avoir récolté cinq points dans un match à leur première saison dans la LNH...