Vingt-quatre heures après avoir été victime d'une remontée de deux buts en fin de match, remontée qui a ouvert la voie à une défaite crève-coeur de 3-2 en tirs de barrage à Buffalo, le Canadien a su protéger son avance pour finalement battre les Panthers de la Floride 4-1.

Limités à 24 tirs, les Panthers ont resserré la marque à 2-1 avec 3:36 à faire au dernier tiers. Radek Dvorak s'est détaché de Hal Gill pour rediriger une passe de Keith Ballard derrière Jaroslav Halak.

À l'image des Sabres, mercredi, les Panthers ont alors retiré leur gardien.

Au lieu d'être victime du but égalisateur, le trio de Tomas Plekanec a profité de l'absence de gardien pour sceller l'issue de la rencontre.

C'est Plekanec qui a marqué avec un tir du centre de la patinoire. Il marquait ainsi son 22e de la saison, son 100e en carrière.

Brian Gionta a ajouté un autre but dans un filet désert.

Il serait injuste et malhonnête de prétendre que Jaroslav Halak a réussi hier, là où Carey Price a échoué mercredi.Pourquoi?

Parce que les Panthers sont loin d'avoir menacé la cage du Canadien comme les Sabres l'ont fait à Buffalo.

Cela ne veut toutefois pas dire que Halak n'a pas eu son mot à dire dans cette victoire.

Que non!

Le gardien slovaque a donné le ton lorsqu'il s'est imposé devant Nathan Horton en début de partie.

L'attaquant des Panthers s'est présenté seul devant le gardien après s'être moqué d'Andrei Markov en entrée de zone du Canadien. Horton a servi une belle feinte qui a forcé Halak à effectuer l'arrêt avec le bout de sa jambière gauche qu'il a étendue à la toute dernière seconde.

Après la débandade défensive survenue à Buffalo, le Canadien ne pouvait se permettre de mal entreprendre la partie.

Halak a sauvé les meubles. Car devant lui ses coéquipiers étaient dominés par leurs adversaires.

Deux cadeaux

Le Canadien a profité de deux cadeaux pour prendre les devants et doubler son avance. Tout ça au premier tiers.

Le premier cadeau a été offert par Radek Dvorak qui a donné la rondelle à Benoit Pouliot dans l'enclave à une quinzaine de pieds devant Tomas Vokoun.

Pouliot en a profité pour marquer son 17e de la saison et stopper à six sa séquence de matchs sans but.

L'autre cadeau, c'est Tomas Vokoun qui l'a gentiment offert au Canadien. L'excellent gardien a cédé sur un tir du haut du cercle des mises en jeu décoché par Brian Gionta. Un bon tir, mais un tir qui n'aurait jamais dû permettre à l'Américain d'enfiler son 24e de la saison.

Une fois en avant 2-0, le Canadien n'a pas été ennuyé. Ou presque.

Halak a réalisé quelques-autres arrêts, dont un très beau aux dépens de Rostislav Olesz devant qui il a déployé sa jambière droite.

Mais en général, les Panthers ne l'ont pas trop sérieusement menacé.

Booth: deuxième commotion

Victime de l'une des mises en échec sauvages qui ont ouvert la porte au règlement adopté, hier, afin d'éliminer les coups d'épaule sournois à la tête, David Booth a de nouveau été blessé hier.

L'incident s'est produit en début de deuxième période.

Entrant la tête basse en territoire du Canadien, Booth a été frappé légalement par Jaroslav Spacek.

Bien que l'impact fût beaucoup moins sévère que celui encaissé le 24 octobre dernier lorsque le capitaine des Flyers de Philadelphie, Mike Richards, l'a frappé par derrière, David Booth s'est écrasé lourdement sur la patinoire.

Il semblait inconscient lorsque le thérapeute des Panthers s'est porté à son chevet. Et s'il n'a pas été placé sur une civière, Booth chancelait lorsqu'il a quitté la patinoire avec l'aide de coéquipiers d'abord et celle d'agents de sécurité ensuite.

Revenu après une absence de 45 matchs, David Booth était conscient et alerte dès son retour au vestiaire. Il a toutefois été conduit à l'hôpital par mesure préventive.

Cet incident soulève une bien triste ironie. Car après l'entraînement des Panthers hier midi, Booth saluait ainsi l'entrée en vigueur du nouveau règlement: «S'il avait été adopté plus tôt, peut-être que Marc Savard n'aurait pas été blessé. Mais bon! Peut-être que l'application de ce règlement évitera d'autres blessures d'ici à la fin de la saison.»