Lindy Ruff a pris un pari risqué en fin de troisième période. Lorsque son équipe s'est retrouvée en avantage numérique, il a réclamé un temps d'arrêt et décidé de garder Ryan Miller au banc.

Ce pari a ouvert la voie au premier but de son équipe.

Dès la reprise du jeu, il a ramené Ryan Miller au banc à la faveur d'un sixième attaquant et son équipe a nivelé les chances.

«Nous n'avions rien obtenu jusque-là. Tu dois toujours garder confiance. Nous avons une bonne attaque à cinq et je me disais qu'avec un recul de deux buts, il fallait tout tenter. Et même après le premier but, je n'ai pas hésité à répéter la même stratégie», indiquait Ruff après le match.

Il faut dire qu'il est un habitué de ces gestes visant à défier le sort.

«J'ai déjà retiré notre gardien avec neuf minutes à faire dans le match. Nous n'avions pas marqué sur la séquence, mais avions été en mesure de changer le momentum et de niveler les chances avant la fin de la partie. C'est tellement difficile de gagner aujourd'hui. Les matchs sont tellement serrés, qu'il faut parfois jouer de chance. Ce soir, ça nous a souri», a commenté l'entraîneur-chef des Sabres.

Dans un vestiaire où la colère noire de Carey Price tranchait avec le blanc immaculé des jambières qu'il portait pour son retour au jeu après une absence de six rencontres et où ses coéquipiers étaient encore assommés, Jacques Martin a minimisé l'impact de la fin de la rencontre.

«Nous avons disputé un match parfait sur la route pendant 55 minutes. Des pénalités nous ont coûté cher et c'est sûr qu'on vient d'échapper un point. Mais cela n'enlève rien à la très bonne sortie de Carey (Price) et à ce que nous avons fait de bien», a plaidé l'entraîneur-chef du Canadien.

Le point récolté dans la défaite permet au Tricolore de doubler les Flyers et d'occuper, seul, le sixième rang de l'Association Est avec 80 points. Mais au lieu de s'approcher à deux points des Sénateurs, le Canadien est campé à trois points d'Ottawa ce matin et il ne jouit que d'un petit point d'avance sur Philadelphie qui a toutefois un match en main.

«Il est normal que nous soyons tous déçus. Mais la bonne chose, c'est qu'on peut se reprendre dès demain soir», a indiqué Brian Gionta qui conserve le record pour le but le plus rapide en début de match cette saison.

Car si Andrei Kostitsyn a été vite sur la gâchette en marquant après 41 secondes mercredi, Gionta l'a fait en 22 secondes le 6 mars dernier à Los Angeles.

Le record d'équipe est de neuf secondes. Il a été réalisé cinq fois. Bob Gainey est le dernier à avoir égalé cette marque. Il l'a fait en 1988.

À son retour au jeu, Michael Cammalleri s'est dit satisfait malgré le fait qu'il était sur la patinoire pour le but égalisateur en fin de match.

«Mon genou a bien répondu. Il n'y a pas de source d'inquiétudes là. Quant au but, il y avait plein de joueurs des deux équipes devant Carey. J'ai tenté de harponner la rondelle, mais un joueur des Sabres, je ne sais pas lequel, a frappé la rondelle en même temps que moi. Au lieu d'aller dans le coin comme je le voulais, elle s'est retrouvée dans le but», a indiqué Cammalleri qui a été frustré par Ryan Miller en fusillade.

«J'ai fait un bon geste pour le déjouer sur mon revers, mais j'ai été incapable de soulever la rondelle.»

Miller s'était dressé devant un tir d'Andrei Kostitsyn, envoyé le premier par Jacques Martin dans la mêlée.

Jason Pominville, dont un tir a touché la barre transversale en prolongation, a ouvert la fusillade avec un but marqué entre les jambières de Price. Après un arrêt devant Drew Stafford, Price a été victime du but décisif marqué par Tomas Vanek dans la lucarne à sa droite.