Après avoir appris que le Canadien ne voulait plus de lui au terme de la saison dernière, Francis Bouillon avait le choix: aller chez les Rangers de New York, chez les Sharks de San Jose, chez les Penguins de Pittsburgh ou chez les Predators de Nashville. Il a finalement choisi les Predators, et aujourd'hui, le défenseur de 34 ans en est bien heureux.

«J'ai décidé de signer un contrat avec Nashville et je n'ai aucun regret, a-t-il fait savoir lors d'une entrevue téléphonique avec La Presse, hier, avant le match des Predators face aux Stars de Dallas. C'est sûr que j'ai songé aux Penguins à cause de leurs chances de gagner la Coupe Stanley, j'ai songé aux Sharks pour la même raison. Mais au bout du compte, j'ai choisi Nashville parce que je savais que j'allais avoir la chance de jouer. J'ai pris la bonne décision.»

En effet. Chez les Predators, Bouillon joue en moyenne 19 minutes et 18 secondes par partie, en plus de faire partie du top 4 des défenseurs de l'équipe. Tout un contraste avec la saison 2008-2009 lorsqu'il ne faisait clairement plus partie des plans du Canadien.

Amer, Francis Bouillon? Pas du tout. Il précise qu'il se tient au courant des performances de son ancien club, et tient même à dire qu'il prédit une place en séries éliminatoires pour le club de Jacques Martin.

Cela dit, il n'est pas fâché d'avoir quitté Montréal. «C'est sûr que c'était spécial pour moi à Montréal, ajoute-t-il. Montréal, c'était la famille, les amis. Et il n'y a rien comme l'ambiance des séries quand on joue pour le Canadien. Ça, c'est vraiment dur à battre.

«En même temps, je dois dire que j'aime beaucoup Nashville. On sort de l'aréna, et on ne pense plus au hockey. On peut faire le vide. Dans la rue, dans les restaurants, il n'y a personne qui nous reconnaît. Dans le vestiaire, il y a peut-être deux ou trois journalistes. Il n'y a pas de pression médiatique ici. Ce qui se passe dans le vestiaire reste dans le vestiaire, ça ne se retrouve pas dans les journaux.»

L'ancien du Canadien reconnaît du même souffle que parfois, il est un peu dur de se motiver pour jouer au hockey à Nashville.

«Ici, c'est la musique et le football. Des fois, quand on joue un lundi soir et que la place est à moitié pleine, c'est sûr que c'est plus dur de se motiver. Mais les gens savent qu'on se dirige vers les séries, alors de plus en plus de partisans viennent assister aux matchs.»

Francis Bouillon n'a aucune idée de ce qu'il fera la saison prochaine. Bien sûr, il veut continuer à jouer, mais où? Pour le moment, la direction des Predators refuse de lui confirmer quoi que ce soit en vue de 2010-2011.

Le vétéran défenseur, qui avait signé un contrat d'une seule saison pour 750 000$ tout juste avant l'ouverture du calendrier régulier, aimerait poursuivre sa carrière chez les Predators.

«Je ne sais pas ce qui va arriver... En défense, les Predators ont Shea Weber, Ryan Suter, Dan Hamhuis, puis moi et un jeune, Kevin Klein, parmi les cinq premiers défenseurs. Ça va bien, j'ai joué en avantage numérique avant les Fêtes, je joue aussi à quatre contre cinq, mais je ne sais pas ce que la direction va faire. L'ambiance est bonne dans le vestiaire. Les gars forment une vraie équipe. C'est sûr que j'aimerais rester.»

À moins d'une malchance, Bouillon éclipsera sa marque personnelle de 74 matchs en une saison dans la LNH. Le match d'hier était son 73e de la saison.