«Cammy's back! Cammy's back!»
L'entraînement de mardi venait de terminer et les joueurs, voyant entrer la meute de journalistes, ont poussé de hauts cris pour diriger les reporters vers leur souriant coéquipier.
Eh oui, Michael Cammalleri est de retour. Et Marc-André Bergeron aussi!
Les deux vétérans, blessés depuis le début du mois de février, tenteront d'aider le Canadien à éviter un troisième revers consécutif, mercredi, alors qu'il rend visite aux Sabres à Buffalo.
«Ça a été un peu plus long que prévu - sept semaines au lieu de six - mais je suis heureux d'être de retour», a confié Cammalleri, qui s'est blessé à un genou, le 30 janvier, à la suite du mise en échec d'Anton Volchenkov, des Sénateurs d'Ottawa.
Voyez comme les choses changent vite au hockey : il y a à peine une semaine, Cammalleri badinait à l'effet qu'il pouvait prendre son temps à revenir au jeu tellement ses coéquipiers avaient du succès.
Deux revers plus tard, tout le monde a l'air de mettre le salut du Tricolore entre ses mains et celles de Bergeron!
«Le succès d'une équipe ne dépend pas d'un joueur ou deux, a rappelé Cammalleri. Donc je ne ressens pas de pression additionnelle liée à mon retour.
«Le sentiment d'urgence vient surtout du fait que l'on a perdu deux matchs après avoir connu une bonne séquence. On ne veut pas glisser au classement.
«C'est un gros match contre une équipe qui a bien joué toute l'année.»
Haro sur l'attaque à cinq
Les difficultés de l'avantage numérique - qui n'a marqué que cinq buts en 37 occasions (13,5%) depuis la pause olympique - ont été criantes lors du revers de lundi face aux
Sénateurs.
Le retour de Cammalleri et Bergeron risque d'avoir un impact immédiat dans cette facette du jeu.
«En début de saison, on avait des difficultés avec nos unités spéciales, a rappelé Jacques Martin. Elles étaient chacune autour du 24e ou 25e rang.
«On a travaillé suffisamment notre attaque à cinq pour la faire grimper jusqu'au deuxième rang de la ligue. Et l'infériorité numérique, même si elle a ralenti dernièrement, a déjà atteint le septième rang.
«On doit absolument redevenir efficaces sur nos deux unités spéciales.»
Dans l'ensemble des matchs auxquels Marc-André Bergeron a pris part cette saison, l'attaque à cinq du Tricolore a élevé son rendement à 27,2%.
Pas surprenant que Jacques Martin ait parlé de la «dimension unique» qu'apportait le tir de la pointe du Québécois.
Or, Bergeron, qui a dit avoir ressenti de la douleur dans son genou jusqu'à tout récemment, n'a pas eu l'occasion d'astiquer beaucoup son arme de prédilection.
«Je n'ai pas eu vraiment la chance de pratiquer mon lancer frappé et je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles quoi mon retour a été retardé, a-t-il suggéré.
«Mais je crois que j'ai assez d'expérience pour ne pas avoir perdu mon synchronisme.»
Quant à Cammalleri, il permettra au Canadien de compter à nouveau sur deux vagues d'avantage numérique qui pourront établir entre elles une saine compétition.
Plekanec en sera content
Michael Cammalleri est arrivé à Montréal avec la réputation d'un marqueur spécialisé dans l'avantage numérique.
Or, cette saison, l'ailier de 27 ans a inscrit 22 de ses 26 buts à forces égales.
S'il y en a un qui devait être heureux de le revoir sur son trio, mardi à l'entraînement, c'est bien Tomas Plekanec.
Le centre tchèque, qui se fait discret ces jours-ci en raison du temps qu'il passe à la clinique, a aussi été plus discret sur la feuille de pointage.
Plekanec affichait 54 points en 56 matchs au moment où Cammalleri est tombé au combat.
Depuis, il a été limité à huit buts (dont deux dans des filets déserts) et 11 points en 17 matchs.
Ce n'est pas mauvais - surtout que Plekanec a porté son trio à bout de bras durant toute cette période. Mais Cammalleri a tout de même manqué à Plekanec.
Et Andrei Kostitsyn n'a rien fait pour le faire oublier!
Revenu au jeu au lendemain des Jeux olympiques, Andrei K. s'est limité à deux mentions d'aide à ses 10 derniers matchs.
Darche semble en danger
Pendant que Cammalleri retrouvait ses compagnons habituels, Bergeron, lui, s'est entraîné sur le quatrième trio.
On croyait à prime abord que Tom Pyatt ou Maxim Lapierre étaient les plus susceptibles de lui céder leur place. Mais l'entraînement de mardi a laissé planer que Mathieu Darche était le candidat le plus en danger.
«Étant donné qu'il y avait de l'alternance sur notre trio, les chances sont bonnes que ce soit l'un de nous qui écope», a convenu Darche qui, outre Bergeron, patinait en compagnie de
Lapierre et Metropolit.
«J'aimerais rester dans l'alignement. Et celui qui va débarquer sera sûrement déçu. Mais il y a plus important à l'heure actuelle que l'individuel.»
Les membres du quatrième trio sauront à quoi s'en tenir au terme de l'entraînement matinal qui précédera le match à Buffalo.
Le retour de Price
Par ailleurs, Travis Moen, qui a été victime d'une sévère coupure longeant son arcade sourcilière après avoir été atteint par le patin de Matt Cullen, lundi soir, n'accompagnera pas le Canadien à Buffalo en vue du match de mercredi face aux Sabres.
«Il a reçu plus de 50 points de suture et même s'il s'agit d'une coupure au niveau de l'oeil, il n'y a pas eu de dommages», a mentionné Jacques Martin.
Selon ses progrès dans les prochains jours, il n'est pas exclu que le robuste ailier puisse jouer jeudi ou samedi.
Enfin, bien que le Canadien ne l'ait pas confirmé, il faut s'attendre à ce que Carey Price soit de retour devant le filet face aux Sabres.
Depuis samedi, le Canadien est au coeur d'une séquence de cinq matchs en huit jours, et Jacques Martin avait déjà indiqué qu'il comptait faire appel à ses deux gardiens cette semaine.
«La fiche de Carey face aux équipes (que nous allons affronter) jouera pour beaucoup dans le choix de son utilisation», avait précisé l'entraîneur lundi matin.
Or, face aux Sabres, Halak affiche cette saison une moyenne de 5,04 et un taux d'efficacité de ,844 alors que Price a une moyenne de 0,99 et un taux d'arrêts de ,969.
Le Tricolore recevra le lendemain les Panthers de la Floride, que Halak a affrontés trois fois cette saison. Ses statistiques: une fiche de 2-1, une moyenne de 2,01 et un taux d'efficacité de ,942.