Nicolas Deschamps saura aujourd'hui s'il remporte le championnat des compteurs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Ce choix de deuxième ronde des Ducks d'Anaheim en 2008 a terminé la saison en tête du classement avec 96 points, sur un pied d'égalité avec le jeune Sean Couturier. Mais celui-ci a marqué deux buts de plus, ce qui lui confère en principe le titre.

Sauf que les Wildcats de Moncton plaident auprès de la LHJMQ pour qu'elle octroie deux passes de plus à Deschamps; ils arguent qu'on aurait oublié de les ajouter à sa fiche au cours de la saison.

Le porte-parole de la LHJMQ, Karl Jahnke, a confirmé hier que la décision ne sera pas rendue avant aujourd'hui.

«C'est sûr que ça serait le fun de finir premier, d'autant plus que j'ai été en tête pendant une bonne partie de la saison, mais sinon (Sean) Couturier va gagner et ce n'est pas plus grave que ça, a confié Deschamps, hier, au bout du fil. J'essaie de ne pas trop y penser, mais les gens m'en parlent régulièrement; alors c'est difficile de ne pas suivre ça.»

Terminer au deuxième rang des compteurs ne serait évidemment pas tragique pour Deschamps. L'important, c'est qu'il a progressé offensivement et que ses performances ont plu aux dirigeants des Ducks.

Après une saison prometteuse à son année d'éligibilité au repêchage avec 67 points en 70 matchs en 2007-2008, Deschamps a régressé après avoir été sélectionné par les Ducks en juin 2008 (65 points en 65 matchs à Chicoutimi), avant d'exploser cette année avec les Saguenéens, puis les Wildcats, qui l'ont acquis aux Fêtes.

«Je ne m'attendais pas à une saison de près de 100 points, a -t-il avoué. C'est sûr que c'est bon pour la confiance pour la suite. L'an prochain, on vise la Ligue américaine. Les Ducks n'ont pas de club-école dans cette Ligue, mais ça serait d'essayer de se trouver un poste ailleurs (tout en restant associé à l'organisation).»

Le recruteur québécois des Ducks, Alain Chainey, l'a vu à l'oeuvre deux fois plutôt qu'une cet hiver.

«Son début de saison a été difficile, mais il semble s'être pris en main à temps. Nicolas a toujours été un grand travaillant, mais sa confiance était fragile. Le jour où il a réalisé à quel point il pouvait être bon, il s'est mis à amasser des points de façon plus régulière.»

Une question de vitesse

Plusieurs joueurs ont, comme Deschamps, dominé dans la LHJMQ à 19 ou 20 ans sans pour autant percer de façon régulière dans la LNH. On peut penser aux Pierre Dagenais, Ramzi Abid, Thomas Beauregard, Mathieu Aubin et plusieurs autres. En quoi la domination de Deschamps peut-elle se traduire de façon différente des autres?

«C'est une question de vitesse, répond Chainey. Nicolas Deschamps est un très bon patineur. C'est une qualité primordiale dans le hockey d'aujourd'hui. Quand on n'est pas un grand patineur, on doit avoir d'autres atouts. Nicolas est quand même un gars de 6 pieds 2 pouces, tout près de 195 livres, qui devrait jouer autour de 200, 205 livres. Il peut occuper plusieurs rôles, sur le troisième trio, en infériorité numérique, éventuellement peut-être même un deuxième trio parce qu'il a assez d'habiletés pour ça. Sa polyvalence aussi est importante.»

Les Ducks sont heureux d'avoir pu repêcher Deschamps, et surtout d'avoir résisté à la tentation de l'échanger car le Canadien a tenté agressivement de l'obtenir depuis un an.

«On ne l'a pas échangé parce qu'on l'aimait. Notre directeur général l'avait vu évoluer, on pense qu'il fait partie de notre avenir et qu'il aura un rôle avec nous bientôt, a mentionné Chainey. Pour ce qui est du repêchage, on l'avait classé très haut, en fin de première ronde. Quand le Canadien a donné son choix de première ronde pour obtenir Alex Tanguay, nous avons été soulagés. Montréal nous faisait peur parce qu'ils veulent avoir de très bons joueurs francophones. On savait qu'ils le regardaient de très près. Atlanta aussi le suivait de près avec leur recruteur québécois Normand Poisson.»