On ne donnait pas cher de la peau du Canadien après la première période. Mais la beauté de la chose, c'est qu'aussi difficiles aient été les 20 premières minutes, il en restait encore 40 à jouer!

«C'est un gros match pour nous, surtout après le genre de première période que l'on a connu, a mentionné Jaroslav Spacek. Nous sommes revenus en deuxième période et nous avons bataillé. Nous avons appliqué de plus en plus de pression et avons gagné du rythme à mesure que le match avançait.»

Spacek s'est blessé légèrement en troisième période lorsqu'il a culbuté par-dessus Jaroslav Halak, sorti loin de son filet.

«Oui, c'était mes qualifications pour les Jeux olympiques», a rigolé Spacek, qui n'a raté aucune présence en dépit de ce salto.

Cela dit, même en dominant les Ducks 43-32 au chapitre des lancers, le Tricolore n'a pas eu l'ascendant sur ce match jusqu'à ce que Brian Gionta ne resserre l'écart à 3-2 avec moins de deux minutes à faire au match.

«Ça a été un très beau jeu de Dominic Moore pour alimenter Gionta», a noté Jacques Martin après le match.

«Et Travis Moen a fait du bon boulot en agissant comme écran.»

Gionta a de nouveau déjoué Jonas Hiller en tirs de barrage, annulant ainsi le but que venait d'inscrire Ryan Getzlaf contre Halak.

L'Américain était d'ailleurs nerveux que son but fasse l'objet d'une reprise vidéo...

«Ça n'a pas été notre meilleur match, mais nous avons trouvé une façon de remporter les deux points, a résumé le vétéran ailier.

«À ce temps-ci de l'année, c'est très important.»

Important, aussi, qu'un gardien trouve le moyen de freiner l'hémorragie. C'est ce qu'a fait Jaroslav Halak lorsqu'il est venu en relève à Carey Price au début de la période.

Le Slovaque a repoussé 21 lancers.

«Personnellement, je trouve que lorsque l'équipe accuse un retard de la sorte, elle ne joue plus avec pression, car elle n'a plus rien à perdre, a suggéré Halak.

«J'ai juste essayé de stopper les rondelles. Même à la fin, lorsque les Ducks ont eu quelques chances, j'étais là.»

Pas d'amitié

Dans l'esprit des joueurs du Canadien, le revirement de situation avait bien sûr relégué les retrouvailles avec Saku Koivu au second plan. «Ce match était quelque peu différent, oui, mais il n'y a pas d'amitié sur la patinoire», a rappelé Andrei Markov.

Il n'y en avait certainement pas entre Markov et Corey Perry, qui s'est permis de le cingler à deux reprises dans les secondes qui ont précédé son but. Une belle revanche, donc pour le défenseur russe qui a nivelé les chances avec à peine 11 secondes au tableau.

Halak avait alors été retiré à la faveur d'un sixième attaquant.