Les Sharks de San Jose sont à la Ligue nationale ce que les Braves d'Atlanta ont longtemps été au baseball: une équipe dominante en saison régulière (au point d'en devenir lassant), mais qui s'effondre quand arrivent les séries.

Le DG Doug Wilson a essayé plusieurs remèdes. L'an dernier, entre autres à la date-limite des transactions, il avait amené plusieurs joueurs qui avaient déjà gagné la Coupe Stanley afin de créer une atmosphère gagnante.

Ça n'a pas fonctionné.

Cette année, la victoire du Canada aux Jeux olympiques pourra-t-elle aider les Joe Thornton, Patrick Marleau et compagnie à élever leur jeu au moment opportun?

«C'est sûr que ça va aider», a répondu le médaillé d'or Dany Heatley.

«À chaque fois que tu participes à un tournoi du genre et à des matchs aussi importants, ça t'apporte une expérience que tu traîneras toujours avec toi.»

On dit souvent qu'une équipe doit bâtir son identité. Mais celle des Sharks, après ses échecs répétés en séries, a surtout besoin d'être modifié.

«Des gens ont de l'extérieur ont affirmé que nos joueurs canadiens (Thornton, Marleau, etc.) cédaient sous la pression lors des matchs importants. Or, il n'y a pas de pression plus forte que lors d'une finale olympique et je trouve qu'ils ont fait un travail admirable «, a mentionné l'entraîneur des Sharks, Todd McLennan.

«À partir de maintenant, lorsqu'ils auront un gros défi devant eux, nous pourrons leur dire : quand c'était difficile, vous avez surmonté l'obstacle. Vous pouvez le faire à nouveau.»

Le défenseur Dan Boyle, l'autre membre des Sharks à avoir porté les couleurs du Canada à Vancouver, reconnaît que ce genre de pression forge le caractère.

«Personnellement, je crois être devenu un meilleur joueur en gagnant la Coupe Stanley en 2004, a dit Boyle.

«Maintenant, j'espère que cela va aider d'autres joueurs de notre équipe à s'améliorer. Car on n'ira pas loin en séries si nos gros joueurs ne se lèvent pas...»

Patrick Marleau, lui, a le sentiment d'avoir appris quelque chose lors du parcours l'ayant mené à la médaille d'or.

«Ce que je retiens, c'est un sentiment collectif d'avoir fait le travail. Comme si, peu importe ce à travers quoi l'équipe pouvait être confrontée, elle allait passer au travers.»

Nabokov est revenu secoué

Pas moins de huit joueurs des Sharks se sont retrouvés aux Jeux olympiques. Aucune équipe de la LNH n'avait de délégation plus imposante.

Les Sharks ont vu revenir cinq de leurs joueurs avec une médaille au cou (Joe Pavelski en a une d'argent), mais ils ont vu leur gardien Evgeny Nabokov connaître des matchs difficiles devant le filet de la Russie.

À son retour des Jeux, Todd McLennan a tenté de remonter le moral de son gardien en lui rappelant à quel point il était utile aux Sharks.

«C'est vrai que Nabby a eu une expérience plus négative, mais il faisait partie d'une équipe, et toute cette équipe était dans le même état d'esprit, a souligné McLennan.

«Mais le gardien est toujours une cible plus facile pour les critiques.»

Enfin de bonnes fondations

S'il est vrai que les joueurs doivent d'abord perdre avant de gagner, Nabokov vient de vivre un nouvel apprentissage.

Mais les Sharks ont tous l'humilité de dire qu'ils doivent «apprendre à gagner».

«Ce serait de l'aveuglement et de l'arrogance de ne pas le reconnaître, a répondu McLennan.

«Or, nous corrigeons plusieurs choses dans notre jeu. Il y a eu beaucoup de changements au sein de notre équipe depuis l'an dernier et le leadership aussi a changé. De nouvelles voix se sont élevées pour prendre le relais des Jeremy Roenick et Claude Lemieux.

«Nous avons enfin les fondations pour être une équipe gagnante.»