Pierre Gauthier et son état-major resteront à Boston, aujourd'hui, dans le but de conclure un échange.

Pendant ce temps, les joueurs du Canadien vivront le stress de la date-limite des transactions dans les airs car ils seront quelque part entre Boston et San Jose sur le coup de 15 heures, heure de l'Est.

«Il faudra voir si un joueur devra reprendre ses bagages et faire le vol en sens inverse», a lancé Jaroslav Spacek.

Gauthier mettra-t-il sa griffe sur la composition de l'équipe en complétant une transaction majeure?

Ce n'est certainement pas l'échange de Matt D'Agostini aux Blues de St-Louis en retour d'Aaron Palushaj qui marquera le règne de Gauthier.

Palushaj, un ailier de 20 ans qui a été le choix de deuxième ronde des Blues en 2007, se rapportera aux Bulldogs de Hamilton.

Le Tricolore en a fait l'acquisition peu après minuit, mardi soir.

Un oeil sur Horton

Faut-il donc s'attendre à du mouvement plus significatif de la part du Canadien?

Spontanément, on doit vous répondre non.

Au moment de commenter l'acquisition de Dominic Moore, tout juste avant le congé olympique, Gauthier avait été très clair: l'argent dont il dispose réduit sa marge de maoeuvre.

«D'autres joueurs auraient pu nous intéresser, mais nous étions trop serrés dans notre budget», avait confié Gauthier à Philadelphie.

Le Canadien disposerait aujourd'hui d'environ 2,5 millions sous le plafond salarial. Ce montant n'est toutefois pas officiel.

A priori, cela suggère que le Tricolore n'a pas l'espace requis pour accueillir un haut salarié. Or, selon des informations obtenues tard mardi soir, le Tricolore aurait l'oeil depuis quelques semaines sur le centre Nathan Horton, qui était le protégé de Jacques Martin avec les Panthers de la Floride.

Mais la faisabilité d'une telle transaction reste à démontrer.

«Avec la renégociation du contrat de Plekanec, je ne pense que nous ayons beaucoup de flexibilité pour ajouter un gros joueur», a analysé le défenseur Jaroslav Spacek.

«Il faudrait que quelqu'un d'autre s'en aille.» En effet, la seule façon pour le Canadien de mettre la main sur un joueur d'impact doublé d'un gros salaire serait de se délester lui-même d'un gros contrat. On pense à des joueurs comme Roman Hamrlik (qui possède une clause de non-échange), Scott Gomez ou encore Spacek.

«Je ne suis pas inquiet», a indiqué le défenseur tchèque.

Un attaquant #7

D'ici trois semaines, le Canadien devrait compter sur des effectifs complets sur les deux premiers trios avec le retour de Michael Cammalleri.

Ce bon vieux concept du «joueur acquis sans rien donner» risque de convaincre Gauthier de ne pas toucher à son top 6.

Mais si ce dernier décide de passer à l'action, on le verrait bien ajouter de la profondeur à l'offensive en faisant l'acquisition d'un attaquant «numéro sept».

On entend par là un joueur de troisième trio, préférablement de bon gabarit, qui a les habiletés requises pour remplacer sur les deux premières unités en cas de blessures.

En ce sens, des joueurs de location comme Raffi Torres (Columbus), Owen Nolan (Minnesota) ou encore Colby Armstrong (Atlanta) seraient attrayants.

Torres se dirige vers une campagne de 25 buts, le vétéran Nolan a des liens avec Pierre Gauthier depuis l'époque des Nordiques de Québec, et Armstrong est le genre de peste dont l'équipe manque cruellement.

Or, le prix demandé pour les joueurs de location est excessivement élevé à travers la ligue.

L'agent Steve Reich, qui représente Torres, a confié au collègue Tim Panaccio de Philadelphie qu'une équipe devait offrir au minimum un choix de deuxième ronde pour entrer à la table de négociation.

Il y a surenchère pour ses services.

Un autre transfert d'espoirs déçus?

Internet est un endroit fertile en rumeurs, aussi virtuelles soient-elles.

Certaines ont lié l'un ou l'autre des gardiens du Tricolore aux Blackhawks de Chicago. Mais il est plus plausible que ceux-ci se tournent vers Tomas Vokoun.

Une transaction impliquant un gardien du Canadien serait une énorme surprise au point où nous en sommes.

Sergei Kostitsyn et Maxim Lapierre sont d'autres noms que la blogosphère a fait circuler. Mais jusqu'à quel point faut-il s'y fier?

Certes, des équipes en mode «vendeur» pourraient être tentées par de jeunes joueurs dont le salaire n'est pas prohibitif. Mais ils ne seront pas liquidés pour le simple plaisir de la chose!

Cela dit, Gauthier pourrait toujours essayer un échange semblable à celui qui a attiré Benoit Pouliot dans les filets du Canadien en retour de Guillaume Latendresse.

Au chapitre des espoirs déçus dont d'autres équipes pourraient se départir, on pense à Peter Mueller, des Coyotes de Phoenix, et Gilbert Brule, des Oilers d'Edmonton.

Or, ce genre d'échange n'est pas typique des mouvements observés à la date-limite des transactions.

Des joueurs en trop

L'arrivée de Dominic Moore, capable d'évoluer au centre, a certes accentué la pression sur Lapierre, mais aussi sur Glen Metropolit.

Aussi, il ne faudrait pas se surprendre si c'était Metropolit, et non Lapierre, qui quittait au moment fatidique. Le vétéran de 35 ans sera joueur autonome à la fin de la saison et il pourrait très bien être «victime du nombre», à l'image de Paul Mara en défensive.

Le Canadien cherche à refiler Mara à une autre formation, mais il aura fort à faire pour y parvenir.

Que Pierre Gauthier procède ou non à une autre acquisition que celle d'Aaron Palushaj, il s'adressera aux médias en fin d'après-midi à l¹occasion d¹une conférence téléphonique.