Malgré ces deux revers en deux soirs face aux Flyers qui, après l'avoir emporté 3-2 à Philadelphie, sont revenus battre le Canadien 6-2 au Centre Bell, les hommes de Jacques Martin pourraient encore être sur la liste des invités pour le bal de fin d'année.

Mais une victoire du Lightning de Tampa Bay aux dépens des Rangers de New York lors de la dernière journée de compétition avant la pause pourrait reléguer le Canadien au neuvième rang.

«La pause arrive au bon moment, a admis Jacques Martin. Au cours des deux derniers jours, les Flyers étaient au grand complet tandis qu'on était amochés. De plus, Jaroslav Spacek et Josh Gorges ont joué malgré des malaises. Dans le cas de Spacek, il n'avait pas dormi de la nuit».

Couverture déficiente

Dès le début, on sentait que les Flyers étaient déterminés puisque le match a commencé avec un combat mettant aux prises Ryan O'Byrne et Ian Laperrière. L'attaquant des Flyers a gagné une décision unanime et le message était lancé : les Flyers n'allaient pas s'endormir comme cela avait été le cas en troisième période à Philadelphie.

Par la suite, le travail des joueurs du Canadien en territoire défensif a laissé à désirer en première période alors que les Flyers ont souvent gagné des batailles aux rondelles libres. De plus, sur les trois buts des Flyers, des joueurs en défensive ont été pris hors position.

Daniel Brière a ouvert la marque avec son 19e but de la saison lorsqu'il a saisi un retour du lancer d'Oskars Bartulis sous les yeux d'Hal Gill. De fait, le jeu a commencé lorsque Gill a été incapable de libérer le territoire avec une passe dans les patins de Travis Moen qui a ensuite perdu sa bataille sur la rampe à la faveur de Scott Hartnell.

Mike Richards a ensuite profité de la présence au cachot de Glen Metropolit, puni pour un bâton élevé en zone offensive, pour doubler l'avance des siens. Richards a eu droit à un retour de lancer alors que les Flyers avaient créé un surnombre aux abords du filet. Le déséquilibre défensif du Canadien a eu son origine lorsque Ryan O'Byrne est allé rejoindre Gill dans le coin gauche de la patinoire. Ce n'est jamais une bonne idée d'avoir ses deux arrières dans le même coin, surtout lors d'un jeu de puissance de l'adversaire.

Finalement, les Flyers, grâce à Hartnell, ont conservé une rondelle en territoire offensif malgré la présence d'un essaim de joueurs du Canadien à ses trousses. Le problème, c'est que cela a libéré le pointeur Matt Carle qui a eu droit à un lancer franc d'une vingtaine de pieds. Normalement Tom Pyatt devait couvrir cette pointe. Jaroslav Halak a effectué l'arrêt, mais Jeff Carter était aux aguets pour saisir le retour ce qui lui a valu son 27e but de la saison, lui qui marquait dans un quatrième match successif.

«Les blessures ne représentent pas une excuse, a toutefois lancé Gionta. On a battu de bonnes équipes comme les Capitals de Washington malgré des joueurs absents. Ce n'est pas une question de savoir si on est en santé, c'est surtout une question de savoir si l'on peut bien jouer».

Les unités spéciales

Le Canadien avait besoin d'une étincelle pour revenir dans la lutte en période médiane et le trio de Gomez-Gionta-Pyatt a donné ce coup de pouce en provoquant une infraction, celle d'Arron Asham, lors d'une attaque soutenue. Sur le jeu de puissance qui a suivi, Brian Gionta en a profité pour marquer son 17e but de la saison grâce à sa présence devant le filet sur le tir de Roman Hamrlik qui avait reçu l'objet de Jaroslav Spacek. Scott Gomez, à l'origine du jeu avec une mise en jeu gagnée et une bataille remportée pour une rondelle libre, n'apparait pas sur la feuille de pointage.

Puis, un bel effort de P.K. Subban qui appuyait l'attaque a renvoyé le Canadien sur le jeu de puissance. Mais Hamrlik a échappé une passe pourtant précise de Gionta ce qui a valu un échappé à Blair Betts qui a déjoué Halak du côté de la mitaine. Le Canadien avait besoin d'un gros arrêt.

«J'ai aimé notre façon d'amorcer la deuxième période, a déclaré Jacques Martin. Mais on a été victime d'un mauvais bond de la rondelle sur leur quatrième but».

Puis, Halak a mal paru sur le cinquième but des Flyers, le deuxième de la soirée de Brière. Le gardien du Canadien a alors été battu entre sa jambière gauche et son poteau. C'était son 11e but à ses 65 derniers lancers face aux Bruins de Boston (3 en 27), aux Penguins de Pittsburgh (3 en 21) et aux Flyers (5 en 17). Sûrement conscient de ces chiffres, Jacques Martin a fait appel à Carey Price pour entreprendre la troisième période devant le filet du Canadien.

«Je ne veux pas parler d'aucun sujet ayant rapport avec ce match», a lancé Halak en quittant le Centre Bell en route vers Vancouver où il portera les couleurs de la Slovaquie.

Encore Powe

La victoire était acquise pour les Flyers au début de la troisième période, mais le Canadien a tout de même réduit l'écart à 2-5 lorsque Gomez a profité d'un avantage numérique. Hamrlik et Subban ont obtenu des passes sur le jeu.

Puis, Brière a complété son tour du chapeau lorsqu'on lui a accordé un lancer de punition, lui qui avait été accroché en route vers le filet par Glen Metropolit qui tentait de corriger la bévue de Spacek.

Par la suite, Darroll Powe a frappé par derrière Tomas Plekanec, lui qui avait posé un geste semblable la veille aux dépens de Jaroslav Spacek.

«On doit faire quelque chose pour mettre un terme à ces coups dangereux», a mentionné Spacek.

La solution doit venir des dirigeants de la LNH parce que le Canadien n'a pas le personnel pour effrayer ce genre de joueur !

LE JEU DU MATCH : Jeff Carter

Il a marqué le troisième but des Flyers en fin de première période. En donnant une avance de 3-0 aux siens, il a marqué le but qui tue.

LE HÉROS DU MATCH : Daniel Brière

Il a inscrit un but à chacune des périodes, complétant son tour du chapeau lors d'un lancer de punition.

LE CHIFFRE DU MATCH : 18

C'est le nombre de lancers obtenus par les membres du trio de Scott Gomez (8), Brian Gionta (7) et Tom Pyatt (3) ce qui en laisse seulement dix pour tous les autres joueurs du Canadien.