Ce n'est peut-être pas un miracle, mais ce n'est pas loin.

Josh Gorges, qui s'est écroulé sur la glace après avoir reçu un tir de Mike Green à l'oreille, mercredi soir au Centre Bell face aux Capitals, devrait finalement être du match face aux Flyers, vendredi soir à Philadelphie.

À la surprise générale, le défenseur de 25 ans s'est pointé à l'entraînement du Canadien, jeudi midi à Brossard. C'est lorsqu'il a retiré son casque au vestiaire qu'on a pu voir les dommages causés par le tir de Green: une large plaie recouverte par un gros bandage blanc, une blessure qui a nécessité 15 points de suture.

Mais c'est tout, selon le principal intéressé.

«Je ne crois pas avoir subi de commotion cérébrale, a déclaré Gorges après l'entraînement de jeudi. Je n'ai pas les symptômes d'une commotion cérébrale. À moins qu'il ne survienne quelque chose de dramatique, je serai à mon poste (vendredi soir) contre les Flyers. La décision va revenir aux médecins de l'équipe, mais je leur ai déjà dit que je me sens très bien.»

Josh Gorges le sait: il est très chanceux de s'en tirer ainsi. Les premières images laissaient croire à un scénario beaucoup plus dramatique que les 15 points de suture. Gorges lui-même a eu un peu peur sur le coup.

«Il y a eu quelques secondes de panique, j'ai perdu connaissance pendant une seconde... mais après ça, ça allait. Je dois dire que je n'avais jamais été frappé comme ça par une rondelle auparavant, alors c'était du nouveau pour moi. Mais ça avait l'air bien pire que ce ne l'était en réalité. Dieu merci, ce n'est rien de grave.»

L'entraîneur Jacques Martin, lui, n'avait que des bons mots pour Josh Gorges. «Un guerrier, a dit Martin. Le fait qu'il avait choisi d'être à l'entraînement (jeudi), ça démontre un peu le genre de joueur qu'il est.»

Déjà que le Canadien doit se débrouiller avec plusieurs joueurs de la Ligue américaine, s'il avait fallu en plus que Gorges tombe au combat. Avec tous ces blessés, finalement, la pause olympique va arriver à un bien bon moment pour le CH, qui doit faire face aux Flyers deux fois en deux soirs avant le congé de deux semaines.

«C'est sûr qu'on joue bien et qu'on voudrait continuer sur cette lancée, mais en même temps, le repos va faire du bien, a reconnu le défenseur Hal Gill, qui a lui-même dû subir six points de suture au-dessus de l'oeil gauche après avoir reçu une rondelle au visage mercredi soir. La pause olympique, on va la prendre.»

Évidemment, avec tous ces blessés, le Canadien se retrouve, sans doute malgré lui, au centre de rumeurs d'échange qui ne veulent plus finir.

Les joueurs, eux, préfèrent ne pas penser à tout ça.

«J'avais vraiment été déçu la première fois que j'ai été échangé, de Tampa à Edmonton, a raconté le défenseur Roman Hamrlik. Maintenant, je comprends que le hockey, c sont les affaires aussi, et que ces choses-là, on ne peut les contrôler. De toute façon, les jeunes qui sont avec nous profitent de cette occasion. Ils font vraiment du bon travail.»

Reste à voir lequel des deux Canadiens va se présenter sur la glace des Flyers jeudi soir. Le Canadien qui est capable de rivaliser avec les meilleurs, comme on l'a vu récemment contre Washington et Pittsburgh, ou bien le Canadien qui est capable de s'enfoncer à la manière d'un club de dernière place.

«On peut être bons, mais on peut aussi être vraiment mauvais», a résumé Hal Gill.

Avec justesse, devrions-nous ajouter.