Le nouveau DG du Canadien, Pierre Gauthier, était bien heureux de pouvoir dire que les premiers pas avaient été effectués auprès de Tomas Plekanec et qu'il était confiant d'en venir à une entente avant le 1er juillet au sujet d'un prochain contrat.

Mais à l'heure actuelle, ce ne sont que des premiers pas.

«Les négociations n'ont pas vraiment commencé, a d'ailleurs nuancé Plekanec, mardi. Il n'y a eu qu'un seul appel et pas de véritables négos.

«On verra. Au moins, chacune des parties connaît maintenant la position de l'autre.»

Au cours des derniers jours, c'est Gauthier lui-même qui a appelé Rick Curran, l'agent du joueur de centre tchèque. Les deux hommes ont eu un long entretien, mais ils ont essentiellement répété ce que l'on soupçonnait déjà, à savoir que leur intérêt était mutuel.

«Si l'on est en mesure de s'entendre sur tout, je serais plus qu'heureux de rester ici, a mentionné Plekanec.

«Je l'ai déjà dit: c'est mon deuxième chez-moi et je ne me vois pas jouer ailleurs qu'ici.»

La durée et le montant recherchés par celui-ci sont à géométrie variable.

«Je pourrais accepter un contrat de deux, trois, quatre ou cinq ans. Ça dépend toujours de la proposition.»

Si jamais Plekanec devait tester le marché, la demande serait assurément forte pour ses services. Avec Patrick Marleau, il est l'un des deux centres les plus intéressants parmi ceux qui pourraient être libres comme l'air le 1er juillet.

Négocier durant la saison

Vu de l'extérieur, la démarche de Gauthier constitue un changement de stratégie par rapport à l'attitude de Bob Gainey vis-à-vis ses joueurs en dernière année de contrat.

Mais c'est à tort, a fait remarquer Plekanec, que l'on blâme Gainey de ne pas avoir négocié durant la saison avec ses joueurs autonomes en devenir.

«Je crois qu'il a agi de cette façon l'an dernier en raison du nombre de joueurs qui allaient devenir autonomes et de l'impact que cela pouvait avoir sur le plafond salarial, a soutenu l'attaquant de 27 ans.

«Mais il a déjà négocié en cours de saison avec Mark Streit et même avec Mike Komisarek, je crois.»

Par le passé, Gainey a également fait signer un contrat à Saku Koivu durant la saison régulière en plus de réembaucher Andrei Markov avant qu'il ne soit trop tard.

Mais ça n'aura pas pour autant été sa marque de commerce...

Triste du départ de Gainey

Tomas Plekanec est l'attaquant ayant le plus d'ancienneté au sein de l'organisation du Canadien.

Et Bob Gainey en était à sa première saison comme directeur général de l'équipe lorsqu'il a disputé ses deux premiers matchs dans la Ligue nationale.

Plekanec ne s'en est pas caché: le départ de Gainey l'a secoué.

«La première chose que j'ai ressenti en apprenant la nouvelle, ça a été de la tristesse. Bob a été là durant toutes mes années à Montréal et c'est une formidable personne.

«C'est incroyable tout ce qu'il a pu faire pour l'équipe, parfois compte tenu des choses difficiles qu'il a traversées.

«Il a bâti une équipe qui a remporté un championnat d'Association il y a deux ans. C'est dommage que l'on n'ait pas pu se battre pour la Coupe Stanley, mais dans l'ensemble, il a fait de l'excellent travail.»

À l'approche du 3 mars

Si Plekanec savait à quoi s'en tenir à l'égard de son ancien patron, il a également été mis au fait des intentions de Pierre Gauthier.

«En venant nous rencontrer, Gauthier nous a expliqué qu'il y avait eu énormément de changements dans les derniers mois et qu'il ne fallait pas s'attendre à de grands bouleversements à la date-limite des transactions, a raconté Plekanec.

«Il nous a rappelé que toute l'aide dont nous avions besoin se trouvait à l'intérieur du vestiaire.»

Il reste qu'en raison de son statut contractuel, il ne sera véritablement à l'aise qu'après la date fatidique du 3 mars.

«J'étais préparé à y faire face avant le début de la saison, a-t-il confié. Tout peut arriver en cours de saison lorsqu'on est en voie de devenir joueur autonome.

«Je ne suis pas inquiet (par le fait d'être échangé), mais il reste quand même quelques semaines...»