Michael Cammalleri a subi une blessure au genou droit qui devrait le forcer à rater environ six semaines d'activité, mais aucune opération ne sera nécessaire à sa convalescence, selon ce qu'a appris La Presse en fin d'après-midi, lundi.

Cammalleri a rencontré le médecin, plus tôt en journée, une journée après s'être soumis à des examens d'imagerie par résonance magnétique.

Il fallait s'attendre à ce que la vilaine chute dont il a été victime samedi, lors du match face aux Sénateurs d'Ottawa, le contraigne à manquer plusieurs semaines d'activité.

Or, le diagnostic semble indiquer que le franc-tireur du Canadien a été chanceux dans sa malchance. Si les estimés se confirment, alors il y a lieu de croire que c'est le ligament collatéral médian du genou qui est touché.

Car les blessures au ligament croisé antérieur sont souvent plus longues à guérir. Parlez-en à Johan Franzen, des Red Wings, dont la convalescence a pris quatre mois.

Le Canadien donnera plus de précisions mardi sur la blessure dont souffre le volubile attaquant.

Chose certaine, le congé olympique de plus de deux semaines améliore d'autant plus les chances que l'on revoit Cammalleri en uniforme avant la fin du calendrier régulier.

Se passer des meilleurs

La perte de l'ailier de 27 ans a jeté une douche d'eau froide sur le Canadien, ce week-end. Mais au terme de l'entraînement de lundi, on avait fermé le robinet.

«Nous avons été éprouvés par les blessures durant toute l'année, a rappelé Brian Gionta. On commençait à peine à recouvrer la santé et voilà qu'il y en a d'autres qui tombent au combat.

«Mais nous avons un bon groupe et ce sera l'occasion pour d'autres joueurs de se faire valoir.»

Ce dernier commentaire est cliché, direz-vous. Sauf que Gionta avait un vibrant exemple pour appuyer ses dires.

«L'an dernier au New Jersey, on a perdu le meilleur gardien au monde et tout le monde s'est demandé ce que les Devils feraient sans lui», a rappelé le petit attaquant en faisant référence à Martin Brodeur.

«Les blessures ne sont pas une excuse pour que les autres ne performent pas.»

Il reste qu'en l'absence de Cammalleri, le Tricolore devra trouver un moyen de garder la tête hors de l'eau. Les sept derniers matchs avant la pause olympique risquent d'être révélateurs en ce sens.

Une attaque déjà anémique

Le Tricolore perd son meilleur marqueur alors qu'il a déjà toutes les misères du monde à compter à cinq contre cinq.

Personne ne produit moins que le Canadien dans cette situation, et voilà qu'il est maintenant privé du joueur qui a inscrit 22 buts à forces égales.

L'absence de Cammalleri a évidemment forcé Jacques Martin à réagir.

L'entraîneur a muté Benoit Pouliot à la gauche de Tomas Plekanec et Sergei Kostitsyn alors que la recrue Ben Maxwell s'est retrouvé aux côtés de Scott Gomez et Brian Gionta.

«Non seulement on veut équilibrer les forces au sein des deux premiers trios, mais l'unité Gomez-Gionta-Pouliot n'a pas créé grand-chose dans les trois derniers matchs, a fait remarquer Martin.

«Le trio de Tomas Plekanec, même s'il n'a pas marqué à cinq contre cinq, a quand même récolté plusieurs chances durant cette période.»

C'est évidemment tout un test pour Ben Maxwell, qui n'a rien cassé depuis son arrivée avec l'équipe.

«J'ai été hésitant lors de mes trois premiers matchs et je dois être plus affamé vers la rondelle», a convenu le jeune centre qui vient d'être muté à l'aile en raison des circonstances.

S'il n'en montre pas davantage, il ne faudrait pas se surprendre que Mathieu Darche le remplace rapidement.

Pouliot à la gauche de Plekanec

Sans Cammalleri, l'importance de Benoit Pouliot sera décuplée. Comme les choses changent vite dans le hockey!

Il y a deux mois, la carrière de Pouliot n'allait nulle part et aujourd'hui, on le considère comme un élément-clé de l'attaque tricolore!

«Je ne suis pas senti aussi bien depuis longtemps», admet le Franco-Ontarien, qui a marqué 11 des 46 buts du Canadien depuis qu'il en a joint les rangs.

Même s'il a connu de bons matchs sur le trio de Gomez, la complicité que Pouliot a développée avec Plekanec en avantage numérique lui donne raison d'espérer que cela se poursuive à forces égales.

«Tomas voit tout se qui se passe sur la glace, ce sera à moi de me découvrir», a résumé Pouliot, qui ne voit pas d'énorme différence entre les deux joueurs de centre.

«Plekie et Scottie sont pas mal pareils, ce sont les deux meilleurs passeurs de l'équipe, a-t-il souligné.

«Peut-être que Plekanec tire un peu plus alors que Scott cherchera d'abord à passer... Mais ce sont deux tops

Haro sur la défense

Jacques Martin ne fera certainement pas plaisir aux partisans en disant cela, mais c'est la seule issue possible: «On n'aura pas le choix de mettre l'accent sur l'aspect défensif», a-t-il indiqué.

«Nous allons jouer cinq de nos sept prochains matchs à domicile. Il va falloir miser sur la confrontation de trios (matching).»

Et ça commence dès mardi face au trio des frères Sedin et d'Alex Burrows, a prévenu l'entraîneur.

«C'est le trio le plus dangereux de la ligue. Ces trois joueurs-là sont dominants et il faudra les réduire au silence.»